Nous faisions cela : ramollir la pierre, fondre le minerai, recueillir du métal liquide.
Le maître dit : Ce n’est pas un crime que d’être riche. Mais cela le devient de croire qu’on ne le doit qu’à soi…
Cela n’a plus d’importance de reconnaître ce que l’on aime, ni de savoir comment en parler : la machine le fera. Ce qui fait le fond de la conversation, de la curiosité, de la séduction, peut être délégué. Vivre est si inquiétant que nous en déléguons aux machines tous les obstacles. Que reste-t-il à l’homme ? Rien.
Il faut dézinguer l’école, où l’on apprend cette absurde égalité qui nous fait tant de mal.
La vertu n’entraîne rien : elle calme, elle endort, on en meurt. Seul le vice est actif, la vertu est sommeil indifférent : on agit par envie, pas par devoir.
Mais le simple vice ne suffit pas, car il en est de lui comme de l’essence : sans un moteur solide qui en canalise les propriétés détonantes, il n’est qu’explosion.
La notion de pauvre est effective : quand on l’est, on le reste.
On ne gagne pas un million d’euros en travaillant ; on l’obtient par l’utilisation habile d’une organisation existante, on l’obtient par la situation que l’on occupe, c’est-à-dire par l’habileté de s’être placé là où l’argent s’accumule.
Lire, ça déprimerait n’importe qui. Sans musique, c’est terne. On est tout seul, en silence, replié sur soi. En lisant on n’a pas d’ami. Alors que là, on fait des choses amusantes tous ensemble.
Rien n’est fiable dans un réseau, mon ami. Tout est sur le fil, et on ne sait pas qui tire les fils.
Le monde est chaotique et l’on ne décide plus de rien, il n’est pas d’acte qui ne manque son but, il n’est pas raisonnable d’espérer mieux que d’en dévier légèrement le cours. Mais le monde est si dense, si entremêlé, si tendu, que quoi que l’on fasse il en découlera toujours quelque chose.