Citations sur On se reverra (41)
Alice Lake vit au bord de la mer, dans une petite maison de garde-côtes construite il y a plus de trois cents ans pour des gens bien plus petits qu’elle. Les plafonds sont affaissés, ils ont gonflé par endroits, et son fils de quatorze ans doit baisser la tête pour passer la porte d’entrée. Les enfants étaient si petits quand ils ont quitté Londres, il y a six ans. Jasmine avait dix ans, Kai huit et Romaine seulement quatre mois. Comment aurait-elle pu imaginer qu’un jour, son fils deviendrait une grande tige d’un mètre quatre-vingts et que cette maison serait trop étroite pour sa famille ?
Les gens, c'est comme les oignons. Ils se révèlent couche après couche. Et avec le temps qui passe, on peut atteindre le cœur. En général, c'est là que se cache le pire d'une personne. Et si le pire n'est pas trop horrible, alors tu peux te marier.
Etre amoureux, c'est un état chimique, à ce qu'on dit. ça empêche d'avoir les idées claires.
Il aurait dû s'en douter : les grosses de riches et la drogue, c'est un classique.
Jusqu'à hier soir, Lily n'avait pas d'opinion particulière sur la police britannique, comme elle n'en avait pas vraiment sur la laverie en bas de chez elle, puisqu'elle n'avait pas a l'utiliser. Mais maintenant, elle a un avis. Bien tranché.
Elle sait que la fin de cette histoire est proche. Elle se profile à l'horizon, et elle a l'air cruelle et douloureuse. Alice se voit déjà assise seule dans sa chambre, découpant des cartes pour fabriquer des roses que des inconnus donneront à ceux qu'ils aiment. Elle se voit sur son canapé plein de miettes en train de regarder la télé, entourée de chiens puants et d'adolescents mal lunés. Elle se voit couchée à côté d'un lévrier, se réveillant avec les cheveux sales et emmêlés, sans motivation, pour recommencer ce qu'elle aura déjà fait la veille. Elle voit ce bel homme aux cheveux d'automne, aux yeux doux, à l'haleine chaude et aux mains puissantes quitter sa maison, la laisser seule cette vie qu'elle aimait bien avant qu'il ne vienne tout chambouler il y a cinq jours. Elle voit la meilleure chose du monde lui être arrachée sans même avoir pu en profiter. Elle ne parle pas.
_Elbow, murmure-t-il.
_Pardon ?
_Elbow, répète-t-il plus fort.
Elle lui lance un regard d'incompréhension.
_Qu'est-ce que... je ne comprends pas.
_Elbow, le groupe. Ça existe, non ?
_Oui, répond-elle en souriant. Oui, ils existent. Je les aime bien aussi.
_On pourra les écouter tout à l'heure ?
_Bien sûr !s'exclame-t-elle en lui prenant la main
_Je me suis souvenu de quelque chose !s'écrie-t-il, soudain enjoué. Je n'en reviens pas !
Je n' imagine même pas l'enfer que vous vivez.
- C'est ça, dit- elle en hochant vigoureusement la tête. L'enfer. C'est ma vie maintenant.
Elle monte dans sa chambre et jette un œil [ via une caméra de surveillance ] à ce que font ses parents. Ils sont assis sur leur beau canapé John Lewis et fixent la télé. Elle sait qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'ils sont en train de regarder. Si elle les appelait pour leur demander ce qu'ils font, ils auraient du mal à lui répondre. Mais même dans le brouillard de leurs mémoires évanescentes, ils se tiennent la main, ils ne se lâchent pas. Ils ne sauraient pas dire qui est le Premier ministre, quel est le jour, le mois ou l'année. Ils ont du mal à se souvenir des prénoms de leurs filles et sont loin de pouvoir dire s'ils ont déjà déjeuné ou s'ils ont quelque chose de prévu pour le dîner. Ils ne connaissent plus rien, pas même les choses cruciales . Mais ils savent qu'ils s'aiment.
Ils tournent pas mal de films dans le coin ,(…). Pour " Pirates des Caraïbes", ils ont fait évacuer les lieux pendant quarante-huit heures. Ceux qui sont restés à Rindinghouse n'avaient pas le droit de sortir de chez eux. Pendant deux jours !
Et on n'a même pas pu apercevoir Johnny Deep.