Citations sur On a super-marché sur la lune (27)
C'est le soir,
j'ai laissé mes parents vieillir dans la cuisine.
j'ai trop de choses à faire, je m'occuperai d'eux plus tard,
au cimetière.
( p14)
Homo apocalyptik
Maintenant qu'
On a supermarché sur la Lune
On a ultra-violé le Soleil
Il nous reste la Terre à terroriser
Nous sommes les pires meilleurs
Au podium de la fin du monde
Nous avons l'art du chaos
La passion des ruines
Nous avons la science de l'incendie
La politique du cyclone
Nous savons avancer à reculons
Nous savons grandir en rétrécissant
Rien ne pourra nous empêcher d'échouer !
(p. 99)
Dire qu'avant, ma grand-mère n'avait pas le droit de travailler, de voter, d'avorter, d'avoir un compte en banque.
Dire qu'avant le téléphone avait un fil, la télé moins de chaînes et Internet n'existait pas.
Dire qu'avant je n'étais pas née.
Comment faisait le monde pour tourner ?
(p.139)
On entre dans la salle de sciences physiques,
robinet labo tube à essai station électrique,
si seulement on apprenait à fabriquer un ampli de guitare
ou la chimie des émotions
ou la fréquence d'une langue qui chante
ou les forces en présence dans une amitié,
mais le prof nous explique le principe du climatiseur.
J'ai perdu mon grand-père, mon autre grand-père, ma grand-mère, mon prof d'anglais, ma voisine, ma tortue, mon chat. Je ne les ai jamais retrouvés. Ils reposent sous une tonne de terre, dans un pot à cendres, au fond du jardin, dans un cimetière à mille kilomètres de moi, quelque part où je n'irais jamais et pour quoi faire ? Quoi dire à du marbre ou des herbes ? Ceux qui sont morts sont morts. Morts à tous, à moi, aux amis comme à la famille, aux sons, aux couleurs. Pas besoin de les visiter sur leur tombe, ils font partie du décor. Ils ont rejoint les vers, les limaces, les airs. Ils pleuvent partout. Ils reviennent en champignons ou en mouches. Si je voulais les revoir, il me suffirait d'attraper un rhume, un papillon, une idée.
J’ai eu une bonne note aujourd’hui : c’est un Si bémol.
Me demeurent des photos, des messages d'un autre temps, à relire juste pour regretter. Pour savoir comment on rate nos rencontres sur toute la ligne de vie. Comme on pourrait tellement faire mieux entre nous, se dire je t'aime plus souvent, se prendre dans les bras, s'écouter, se parler. Mais c'est trop tard, la mort est déjà passée, les bras serrent déjà le vide.
Des vitraux orange et jaune éclairent le curé devant mon oncle et ma tante qui se marient.
- Il n'est pas bon que l'homme reste seul, dit le curé dans son micro, et c'est pourquoi Dieu a créé les animaux.
Mais les animaux n'aidaient pas assez l'homme. Alors Dieu a créé la femme.
(p 115)
Ils reposent tous sous une tonne de terre, dans un pot à cendres, au fond du jardin, dans un cimetière à mille kilomètres de moi, quelque part où je n'irai jamais et pour quoi faire? Quoi dire à du marbre ou des herbes? Ceux qui sont morts sont morts. Morts à tout, à moi, aux amis comme à la famille, aux sons, aux couleurs. Pas besoin de visiter leur tombe, ils font partie du décor. Ils ont rejoint les vers, les limaces, les airs. Ils pleuvent partout. Ils reviennent en champignons ou en mouches. Si je voulais les revoir, il me suffirait d'attraper un rhume, un papillon, une idée.
Et pas la peine de comprendre, juste le devoir d'apprendre, par cœur, par cul et chemise, l'Histoire (avec un grand H de Honte, Horreur et Holala) de France (avec un grand F de Fuck, Foutre, Fusil d'assaut de l'armée Française, Fédération nationale de la chasse à la French touch), la nation est grande et moi aussi, pas besoin de me répéter le règlement, la loi du plus fort !
(p. 23)