AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 110 notes
5
12 avis
4
14 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
« Je ne voulais pas déterrer le passé, crois-moi ! La problème, c'est que le passé peut très bien se déterrer tout seul. » (p.191)

Alban Jessel a tout pour être heureux : une femme avec laquelle il file le parfait amour, deux enfants déjà grands à l'université, une entreprise prospère d'aménagement de parcs et jardins. Jusqu'au jour où le passé le rattrape : une inconnue le contacte, elle se nomme Virginie et travaille dans un hôpital. Une patiente, prénommée Michelle, décédée récemment d'un cancer, lui a demandé en guise de dernière volonté de remettre à Alban une enveloppe contenant des photographies et un message : toute sa vie, elle n'a aimé que lui. Sauf qu'Alban ne connaît pas de Michelle... Vraiment ? Les souvenirs refont surface petit à petit en même temps que les mensonges s'accumulent…

La sortie d'un roman d'Armel Job, c'est mon petit plaisir annuel. Aussitôt paru, aussitôt lu ! Et « Un père à soi » m'a littéralement happée, je l'ai dévoré.

Impossible de résumer l'intrigue : ce serait la dénaturer tant il y a de petits rebondissements qui ont de grandes conséquences et il faut que le lecteur les découvre et les explore pas à pas, au rythme du personnage principal. On croit tenir le fin mot de l'histoire mais pas du tout : comme dans la vie réelle, les choses sont souvent plus compliquées et plus tortueuses qu'il n'y parait. Il y a les non-dits, les mensonges, les faux-semblants qu'Armel Job décortique patiemment, avec tendresse et sans jugement. L'histoire d'Alban m'a réellement touchée car elle est celle d'un homme « comme tant autres », avec ses doutes et ses certitudes, ses qualités et ses défauts.

Et toujours, ce que j'apprécie le plus dans les romans d'Armel Job : il y a Liège, la Batte et Saint-Pholien, il y a la Bush, les pralines Galler et la jatte de café, il y a la Wallonie picarde avec la bonne petite vieille qui appelle tout le monde « fieu » et déclare « attends une miette » quand elle se souvient tout à coup de quelque chose (un peu à la manière d'une madeleine de Proust, j'ai souri et j'ai repensé à mes grands-parents que j'ai entendu un nombre incalculable de fois me dire « ratind une miette » quand j'étais trop pressée.). Tous ces petits détails réels ancrent l'intrigue dans un cadre très réaliste, le rendant en tout point vraisemblable et donnent du corps à la fiction.

Les romans d'Armel Job me déçoivent rarement et, cette fois encore, « Un père à soi » était une belle plongée dans l'univers de l'auteur, à la découverte de ce qui nous rend humain : nos actes et leurs conséquences.
Commenter  J’apprécie          133
Page Facebook: Pascale Bookine
Blog : pascalebookine.eklablog.com

« Lorsque nous rentrons d'une balade en forêt, nous avons sans le savoir dérangé et écrasé des centaines de vies minuscules sous les feuilles du sentier. Dans la vie, c'est pareil. Ce que recouvrent nos traces, nous l'ignorons. le jour où, par hasard, un dégât nous revient que nous avons provoqué, nous sommes tentés de rebrousser chemin pour réparer. le problème, c'est que marcher vers l'arrière cause autant de dommages que de marcher vers l'avant. » ****

Alban Jessel mène une vie bien rangée dans la région liégeoise : une épouse, Lydie, deux grands enfants, une entreprise paysagiste. Rien ne vient troubler cette existence ordinaire jusqu'au coup de téléphone d'une jeune femme, Virginie : elle a un message à lui transmettre. Virginie travaille dans un hôpital et elle y a passé beaucoup de temps avec une patiente en phase terminale, Michelle, qui avait pour dernière volonté la transmission d'un tendre message à Alban : elle n'avait jamais aimé que lui. Alban est d'autant plus troublé qu'il n'a aucun souvenir d'une relation avec cette Michelle. A moins que…

Je n'en dis pas plus sur l'intrigue au risque de spoiler mais « Un père à soi » est un roman très prenant dans lequel les rebondissements se succèdent. Entre mensonges et faux-semblants, l'auteur y dissèque, dans la langue riche et élégante qui caractérise ses oeuvres, les failles de l'âme humaine, la remise en question des certitudes, le désir de réparation, les manques affectifs, les bouleversements qui viennent faire irruption dans nos vies de manière inopinée. J'ai particulièrement aimé la tendresse douce-amère qui s'en dégage, surtout vers la fin, à l'image de ce « temps d'automne doux et fragile, empreint d'une certaine nostalgie qui doit plaire aux résidents des cimetières ».

Un roman tout en finesse, dans la lignée des oeuvres précédentes de cet excellent auteur, et que je vous recommande.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (233) Voir plus



Quiz Voir plus

tu ne jugeras point

qui est le tueur?

Denise
Antoine
Mme Maldague

9 questions
370 lecteurs ont répondu
Thème : Tu ne jugeras point de Armel JobCréer un quiz sur ce livre

{* *}