Un jour, à l'improviste, se manifestera à nous La Totalité de l'Univers.
Elle viendra se présenter en ronronnant devant notre conscience limitée, comme une chatte gigantesque mendiant les caresses d'un maître de pierre.
Au lieu de vouloir la voir, nous entrerons dans ses yeux pour voir comment elle nous voit.
Il faut brûler le monde illusoire de la raison et de la méthode
Sur le chemin qui conduit à l'Origine, pour le chasseur
sacré toutes les traces se mêlent,
opprimé par un intolérable sentiment d'absurdité, la vie
lui paraît brève,
pourtant l'échec de l'idéal ne lui ôte pas cette sérénité
qui reste quand tout passe.
L'horreur de vivre est un défi qui l'oblige à capturer
le dieu bleu qui vit dans l'instant.
p.129
Obéissant à ce que dicte le vent
nous parviendrons au centre solitaire
où, au milieu du silence éternel,
on entend le murmure de l'être intérieur.
p.243
Il suffit de se maintenir en communication constante avec
l'Origine pour goûter au nectar des dieux et au silence
de la vache.
p.185
Avant de « naître » nous fûmes quelque chose. Après
« mourir » nous serons quelque chose. Demander
quoi ? est comme vouloir saisir une ombre.
L'éternel et l'éphémère s'amalgament dans ce qui est
étranger à l'idée de durée.
La conscience sans contenu réalise l'immuable cause de
toutes les étoiles fugaces.
Si l'attention se fixe sur les reflets de la surface, elle ne
perçoit pas la profondeur du lac.
p.147
Le cœur peut s'ouvrir comme une cathédrale ardente
et de sa large blessure jaillir un papillon de soie
arc-en-ciel zigzaguant qui traverse la mort
avec le vol serein d'un impalpable fauve.
p.117
Toutes les vraies réponses sont silencieuses. Le
bourdonnement des mots creux ne parvient qu'à rendre
les colombes carnivores.
p.177
Un jour, à l'improviste, se manifestera à nous la totalité
de l'univers.
Elle viendra se présenter en ronronnant devant notre
conscience limitée,
comme une chatte gigantesque mendiant les caresses
d'un maître de pierre.
Au lieu de vouloir la voir, nous entrerons dans ses yeux
pour voir comment elle nous voit.
p.157
Le Monde est déterminé autant par ce qui est
arrivé, ce qui a été fait, que par ce qui a été empêché,
ce qui n'a pas été fait. Comme, parmi les infinies pos-
sibilités de faire, on en choisit toujours une, la vaste
extension de possibilités non réalisées détermine
majoritairement le Monde. Le Monde est déterminé
principalement par ce qui n'a pas été fait.
p.148