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Citations sur L'été des charognes (61)

En prenant conscience de l'effroyable désolation autour de moi je commençais à me demander depuis combien de temps Kim était partie. Tout puait l'amour mort.
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[...] puisqu'y croire ça suffit pas, que c'est surtout travailler dur qu'il faut et remuer sa peine pour en faire une bonne terre.
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Et quand le père il a goûté alors on y a droit nous aussi , au petit morceau de tendresse morte qui vous fond sur la langue.
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Nous, à chaque fois que la porte s'ouvrait on sentait cette odeur de mort un peu chaude qui vous rentre tout de suite au fond de la bouche et qui se laisse bien mâcher comme une vieille pâtisserie. (...)
Il faisait très humide et j'avais du mal à respirer, je voulais pas trop respirer l'air d'ici c'était trop mauvais.
C'était de l'air de ses poumons à elle qui était en train de crever au fond du noir de son lit d'hôpital et je voulais pas de ça dedans moi, alors j'essayais de me retenir le plus possible en aspirant que par la bouche pour pas sentir cette brûlante odeur de transpiration mélangée à celle du pot de chambre.
Je voulais pas faire entrer de sa mort à elle dans mon ventre à moi.
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J'ai fini par sortir la tête de l'eau, juste au moment où les poumons me brûlaient tellement que j'étais obligé de revenir à l'air, même si je suis mieux la tête sous l'eau vu que ça empêche les souvenirs de bouillir.
Ça les refroidit les souvenirs. Ça fait comme un panorama froid qui me traverse, ça secoue moins que de penser dehors, se souvenir sous l'eau c'est comme penser à rien ce qui est presque comme pas penser du tout, comme quand on dort des fois pendant que la voiture roule.
(...)
Je suis allé remettre ma tête au fond et brûler mes poumons encore une fois.
Sous l'eau je voyais trouble les formes de la lumière qui me zébraient le corps et l'esprit, entre les ombres je laissais ce qui divague derrière mes yeux envahir le reste partout sous ma peau comme pour démarrer la magie. Longtemps j'ai laissé faire les formes.
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On s'apprenait la vie comme on apprend l'anglais en faisant des maladresses, ça nous faisait briller les dents de rire, ça faisait une galaxie à deux bouches entre les poteaux de fer et le vieil asphalte.
La Terre a tremblé dans mon crâne quand elle m'a dit son prénom.
Elle était mon apparition à moi. Lou. J'étais comme une batterie d'artillerie, je crachais du feu sur le trottoir rouge. C'est elle qui un jour a décidé que ça serait comme ça, qu'elle et moi on allait baiser.
Soit on ouvrait son box du dortoir et on faisait ça par terre ou sur le bureau, soit dans les douches ou sur le matelas, mais aussi dans les parcs, ou derrière les voitures, ou dans les ascenseurs et les parkings et les halls d'immeubles, et les abribus ou sur des poubelles et dans les cabines d'essayage et les fumoirs des boîtes de nuit ou les galeries marchandes et les toilettes publiques, les aires de jeux pour enfants. J'aimais l'observer sans qu'elle le sache, je nageais dans un grand cliché.

Page 115, Allia, 2017.
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Le sol était lisse, et j'ai flotté un peu à quelques mètres du plancher avant d'élever mon corps loin de l'insouciance.
Le sourire s'est meurtri, et mes bras se sont tendus sur l'accord grave qui faisait résonner son corps.
J'ai mordu.
Sont sortis partout de nous de l'énergie et des liquides, et sa mâchoire dictait la pulsation. Je suis tombé du bord du monde dans son odeur d'envoûtement, je suis allé et venu dans le nœud sous sa peau, j'ai pris le jus sur sa langue et avalé l'eau dans sa bouche, courbé le mouvement de sa nuque sur un rythme qui nous venait de ce qu'il y a derrière le désir.
Elle m'a traversé comme une cascade de lumière.

Pages 104-105, Allia, 2017.
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Après l'été il se passe pas grand-chose alors ça fait partie des rares jours qui sortent un peu de l'ordinaire. Comme l'équarrisseur, les témoins de Jéhovah, le chasse-neige ou les pompiers qui viennent vendre le calendrier à Noël.
Sinon c'est les bêtes, les champs, et les cuites.

Page 79, Allia, 2017.
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Il faut s'asseoir en mangeant les odeurs qui font tourner la tête, et surtout fermer sa gueule car on ne parle pas à table nous les enfants.
On se contient tant que ça dure. On bouge les pieds en sous-marin pour ne pas être repérés dans le grand calme qui doit régner pendant qu'ils parlent au-dessus de nous, de la journée, des problèmes ou de ceux qui font la même chose dans la maison d'à côté. Du mal qu'ils ont dans le dos à force d'emmener tous les jours leur grosse existence au travail, et des échardes et des dards qu'ils ont dans les mains et qu'il faudra enlever avec une pince après le repas. Et nous on brûle de mordre et défoncer la viande, d'exploser la soupe mais on attend. On la ferme en bougeant des pieds sans faire trembler la table, sinon torgnole.

Page 74, Allia, 2017.
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Cette vallée en bas de chez nous où on avait atterri fatalement s'étalait des deux côtés de la rivière la plus polluée de France.
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