On découvre ici la plume de Johannin sous un autre angle, celui de la poésie, après l'avoir connu pour ses romans.
Ce recueil garde le ton des publications précédentes, ses poèmes sont vifs, incisifs, brutaux, réels, sensuels, sexuels. Stylistiquement, il n'est donc pas question d'alexandrins ou de rimes embrassées mais plutôt d'un flux de la pensée sans filtre, un coup fluide et un coup scandée.
D'un point de vue thématique, c'est quelque part un cliqué de la jeunesse contemporaine, celle qui jouit d'amour, de drogue, de musique, de ville, de nuit et de violence. Ca parlera peut être à certains, mais certainement pas à tous.
Un détour poétique qui vaut le coup, ne serait-ce que pour voir l'auteur dans son évolution.
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Des poèmes courts et tailladés écrits d'une main ultra moderne, presque trash. La poésie est simple mais frappante. L'auteur aborde le monde de la nuit et de la jeunesse défoncée qui veut vivre. Un recueil touchant mais pas assez percutant à mon goût.
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« Je n’ai presque pas troué ma
peau
Juste un peu d’encre au fond
des failles
Égarés dans les rues ,
On s’usait la maigreur à
soulever la grille
Et prévenir les passants
Des dangers de la chute
Ouvrir les égouts , c’était juste
une façon
D’embrasser l’inconnu » ....
« Tu souffles la vie sur ma peau
La vie partout
La vie jusque dans tes cheveux défaits
La vie fatiguée de tes yeux
Qui ne peuvent se fermer au plaisir
Le feu des cris que tu me lances
À travers l’orage qui s’amène
Un sommeil
Abruti par ta foudre
Faisant s’éteindre et s’allumer ma tête » ….
Si je meurs
Donne mes livres aux amis
Mes vêtements aux pauvres
Ma mémoire aux enfants
Mais garde les bijoux
Car mon âme amoureuse
Sera noyée dans l’or
Mais qui sont ceux qui, mettant autant d’énergie,
ne font que creuser des accès aux abysses ?
Désaxé comme un météore
J’y allumais mes cigarettes à l’envers
Lui aussi sortait de prison
Avec Clovis, on l’avait rencontré sur un banc
Il était comme Robin des Bois, mais sans donner
aux pauvres
Le pauvre, c’était lui
En conditionnelle, il avait jugé le temps trop beau,
le ciel trop bleu pour rentrer
Cette nuit douce et opaque
Un ami, un cuistot à la rue et un type saoul en cavale
Je n’ai presque pas troué ma peau
Juste un peu d’encre au fond des failles
Egarés dans les rues,
On s'usait la maigreur à soulever la grille
Et prévenir les passants
Des dangers de la chute
Ouvrir les égouts, c'était juste une façon
D'embrasser l'inconnu.
Avec douze écrivains de l'Anthologie
Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle)
Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps
La fenêtre qui donne sur les quais
n'arrête pas le cours de l'eau
pas plus que la lumière n'arrête
la main qui ferme les rideaux
Tout juste si parfois du mur
un peu de plâtre se détache
un pétale touche le guéridon
Il arrive aussi qu'un homme
laisse tomber son corps
sans réveiller personne
Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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