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Citations sur La Colline des potences (22)

Il se redressa et cala son dos avant d'écrire sur une page blanche :

Novembre 1868. Je m'appelle Edward Morgan, j'ai vingt ans. Je voyageais avec un groupe de Crows amicaux quand nous avons été attaqués par des Cheyennes. J'ai été séparé des autres et, en traversant un ruisseau, mon cheval est tombé sur moi, brisant sa jambe et la mienne. J'ai fait de mon mieux. Veuillez prévenir...

Il raya les deux derniers mots. Ils étaient trop brutaux. Il s'était apprêté à écrire : Veuillez prévenir Mlle Victoria Willis qu'Edward Morgan ne pourra pas rentrer pour l'épouser parce qu'il est mort de faim et de froid sous les racines d'un arbre quelque part dans le Territoire du Montana. Non, il pouvait procéder avec plus de douceur.
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Il avait prévu l'heure de sa mort, mais pas la manière dont elle arriverait. Il avait entendu le sifflement des balles, senti les vibrations des flèches cheyennes, hurlé sous les griffes du grizzly - autant d'éventualités qu'un homme menant la vie qu'il avait menée se devait d'envisager. Et il faut bien mourir un jour.
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Juste avant de plonger dans le camp des chercheurs d’or de Skull Creek, la route enjambait le sommet d’une colline aride et passait sous la branche horizontale d’un grand peuplier de Virginie.

Une courte longueur de corde, récemment coupée, pendait à la branche et se balançait dans le vent lorsque Joe Frail emprunta cette route pour la première fois, à pied, en menant son cheval bâté par la bride. Le camp n’avait que quelques mois d’existence, mais on avait déjà pendu quelqu’un, sans doute à juste titre. Les prospecteurs, en général, s’intéressaient plus à l’or qu’aux pendaisons. Quand Joe Frail leva les yeux vers la corde, ses muscles se contractèrent, car il se rappelait la malédiction qui pesait sur lui.
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- Y a un fusil pointé sur toi, vieux, a lancé un type. Approche-toi de la lumière, les mains en l'air.
C'était pas le moment d'enfiler mes bottes. J'ai obéi.
- T'es là depuis combien de temps ? a demandé un homme avec une moustache noire.
Ils étaient quatre. Tous armés.
- Combien de temps, on s'en fiche, a repris un barbu. Ou bien il est avec nous, ou bien il est mort.
- Je suis avec vous, j'ai répondu. C'est qui, vous ?
Le barbu a froncé les sourcils.
- T'as déjà convoyé du bétail en participation ?
- Juste contre un salaire. Je suis un cow-boy pas fainéant qui cherche une occasion.
- Elle vient de te trouver, a-t-il déclaré. On t'appelle comment ?
- Duke, j'ai fait.
- Certainement pas, a-t-il dit. Duke, c'est moi.
Il m'a regardé d'un sale œil à la lueur du feu et il a ajouté :
- Toi, tu t'appelles Leather.
- Ça m'étonnerait, j'ai répliqué. Je suis pas un dur à cuire. J'ai une peau tout à fait normale.
Brusquement, j'ai compris qui était Duke. Tout le monde le connaissait - c'était un des meneurs du Rough String. En fait, j'avais choisi de m'appeler Duke, peu de temps auparavant, à cause de la réputation qui entourait ce nom. J'ai ajouté poliment :
- Si tu le dis... Je m'appelle Leather.
- Allez chercher les bottes de Leather, a ordonné Duke. Servez une tasse de café à Leather.
C'est comme ça que j'ai changé de nom. Et c'est comme ça que je suis devenu un bandit. Pas plus compliqué que ça. Je me suis endormi honnête et fauché. Je me suis réveillé hors-la-loi et toujours fauché. Et incompris de tous.
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Une poignée d'or ne peut pas rembourser la bonté, pas plus qu'on ne peut soustraire trois cochons de cinq pommes.
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L'un dans l'autre j'étais devenu un type plutôt bien depuis que j'étais un mauvais sujet.
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Elle est dans l'album de famille. Elle n'a pas besoin d’être dans le caveau familial.
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Cela se passait avant que Crawford ne devienne une légende, et après qu'il eut cessé d'en être une, si l'on peut dire. Il était comme un dieu déchu. Il s'était couvert de gloire et avait trinqué avec ses pairs, il avait pris tous les risques et connu la souffrance, il avait gagné et perdu. Mais ses pairs étaient morts. Les chariots des émigrants avaient suivi vers l'ouest des pistes qu'il avait involontairement aidé à tracer, et tandis que la frontière se déplaçait toujours plus avant, des colonies s'étaient développées là où ses feux de camp n'avaient illuminé que la nuit vaste et silencieuse.
Quand il disparut, les historiens ressuscitèrent les légendes et se rendirent compte que la plupart d'entre elles étaient vraies. Il avait tendu des pièges pour attraper des castors et échanger leurs fourrures. Il avait vécu avec les Indiens et s'était battu contre eux. Il avait descendu l'impétueux fleuve Missouri et la Roche Jaune, ou Yellowstone, il avait vu une montagne de verre noir et l'endroit où l'enfer remonte à la surface de la terre, faisant jaillir de l'eau bouillante vers le ciel. Il avait participé aux conseils des chefs, il avait pris des scalps sans jamais perdre le sien. Mais à l'époque où je travaillais pour lui, il ne restait plus personne qui l'ait connu lorsqu'il était jeune, fort, au faîte de sa gloire.
En ce dernier été de sa vie, il n'était plus qu'un vieil homme aveugle, soigné par sa fille indienne.
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La photo avait été prise après sa capture, mais on ne l'aurait jamais deviné. Il a la tête haute, le regard hardi mais sans mépris, ses longs cheveux sont arrangés avec soin – des cheveux noirs noués en tresses d'un côté et laissés libres de l'autre, avec une légère tendance à boucler – et ses mains tiennent la pipe comme un sceptre royal.
Cette photo du guerrier captif mais non vaincu eut un certain effet sur moi. Me souvenant de lui, je me mis à contrôler mon humeur et ma langue, à cultiver le sens de la réserve en grandissant, à regarder hardiment mais sans mépris ceux qui m'ennuyaient ou m'offensaient. Je ne l'ai jamais rencontré, mais, silencieusement, j'étais fier de lui – Eagle Head, mon cousin indien.
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Je me suis endormi honnête et fauché. Je me suis réveillé hors-la loi et toujours fauché. Et incompris de tous.
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