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EAN : 9782351786536
288 pages
Gallmeister (15/07/2017)
4/5   67 notes
Résumé :
Les histoires de Dorothy Johnson dressent le tableau d’une époque où il n’était pas rare qu’un homme rentre d’une journée de chasse pour retrouver sa maison en flamme, sa femme et ses enfants disparus. Ces histoires de captures et d’évasion, d’hommes et de femmes décidant de quitter la Frontière et de revenir au pays tandis d’autres font le choix de rester au milieu des tribus hostiles, mettent à nu l’Ouest américain du XIXe siècle avec une vivacité réjouissante. >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Un air d'harmonica comme dans tous les bons westerns se mélange aux refrains du vent. Un homme sur son cheval, son costume noir maculé d'une poussière ocre et collante. le teint gris, tiraillé par la soif, il chevauche la dernière colline, avant le repos éternel. Des coups de feu au loin, règlements de compte à OK Corral ou Duel au soleil. Des braillements humains, cris avinés sortant du saloon et rires des dames de petites vertus venues égailler la solitude des chercheurs d'or.

Je grimpe au sommet de cette colline pour voir le soleil se coucher, découvrir ce parfum de sauvagerie, Far-West et western littéraire sous la plume de Dorothy M. Johnson, « vieille » dame du grand Ouest. Des hommes, des cow-boys même, dans le Montana. Des Cheyennes et des chercheurs d'or, un médecin étrange. le vol des flèches indiennes fouette l'air poisseux, des traces de grizzlis, un fusil pointé dans mon dos… Si je réchappe à cet univers, mes santiags encore à mes pieds, c'est que je dois être un vrai cow-boy, du genre à boire toute la nuit des verres de whisky et qu'une dame en petite tenue – pour l'époque - me fait monter dans sa chambre à l'étage du saloon-bordel. Mais au sommet de cette colline, j'observe surtout cette corde qui se pend. Probablement qu'un jour, ma tête sera à l'intérieur de ce noeud coulant, et que mes santiags se balanceront au gré du vent, au son de l'harmonica. Alors, en attendant, face au miroir derrière le comptoir, je regarde ma tête et je me dis qu'un jour, je serai Gary Cooper.
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Dorothy Mary Johnson nous invite dans l'ouest sauvage pour partager le quotidien de ceux que l'on appelle les pionniers à travers plusieurs nouvelles dont la dernière, qui a donné son titre au recueil, aurait pu à elle seule constituer un livre. D'ailleurs c'est ma préférée.
Ici pas de duel à tour de bras, de chevauchées endiablées mais la vie de tous les jours qui était déjà bien mouvementée. Une vie peu confortable où le quotidien est une lutte de chaque instant et où tous les choix comportent des risques. Des larmes, du sang, de la sueur, de la dignité, de la lâcheté, mais jamais la gloire du pionnier conquérant et victorieux. On fait dans le terre à terre: des bandits qui le sont devenus par hasard, des chercheurs d'or pitoyables ou richissimes, des hommes d'honneur, des paumés des femmes fortes et des gamins qui rêvent d'être des as de la gâchette. C'est déjà un beau programme.

Le tout est cohérent et guidé par un fil conducteur : la destinée. Peu importe les choix faits, les chemins pris, la volonté déployée, au final tout cela ne compte pas le chemin est tracé et il faut le suivre. Inutile de lutter.

La lecture de ces nouvelles est à la fois agréable de par l'absence d'artifices et de mise en scène spectaculaire qui leur confère un côté crédible et à la fois décevante pour les amateurs du genre qui comme moi aiment un peu plus d'action. Une petite baston dans un saloon et un ou deux canassons au galop n'auraient pas été de refus. Puis bon moi le côté fleur bleu de certaines nouvelles...bof. Mais la plume est belle j'avoue !

C'est joli comme une belle balade calme et tranquille au clair de lune. Ça se lit bien et avec plaisir...mais… arrrgggh je craque! j'avoue je préfère les chevauchées endiablées dans la poussière sous la lumière sanglante d'un soleil couchant avec des méchants qui tirent dans tous les coins et des gentils qui leurs bottent les fesses ! Voilà c'est dit !
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Les deux premières nouvelles de ce recueil pourraient laisser croire à un ton quasi sarcastique, tout au moins ironique : de l'enfant blanche enlevée par les Indiens et rendue à sa famille perplexe des décennies plus tard au hors-la-loi candide mais plus futé qu'il n'en a l'air, nous voici en pleine déconstruction du far-west mythique.
Mais Dorothy Johnson aime les cowboys ombrageux, les Indiennes héroïques et les chercheurs d'or madrés. Et loin de se moquer, elle magnifie l'épopée américaine en en révélant les fêlures, donc l'humanité. Qu'ils soient bon, brute ou truand, ses cowboys redoutent la solitude et leur coeur tendre ne résiste ni à l'appel de l'amour, ni à celui de l'amitié.
Si, comme moi, vous ne pouvez apercevoir Gary Cooper sur un coin d’écran sans qu'un long frisson ne joue à rebrousse-poil sur votre échine, lisez La Colline des potences. Mais si, comme moi, vous demeurez réticent(e) aux histoires courtes, vous préfèrerez la novella qui donne son titre au recueil et, midinet(te) assumé(e), vous succomberez aux amours tourmentées de Joe, le docteur fragile, et d'Elizabeth, la Femme à la Bonne Étoile...
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Des nouvelles : personne ou presque n'aime en lire. Du western : personne ou presque n'aime en lire. Et des nouvelles western ? Voilà une association dont on imagine aisément qu'elle ne doit pas faire recette, sentiment confirmé par le faible nombre de lecteurs de Dorothy Johnson sur Babelio : une petite centaine, soit 1 pour 200 lecteurs de Katherine Pancol... "La colline des potences" est pourtant une lecture tout à fait recommandable, et ce recueil de dix nouvelles (ou neuf nouvelles et une novella, pour être tout à fait précis) pourrait être apprécié même par ceux que le western n'attire pas. Certes, toutes ces histoires ont pour cadre l'époque de la conquête de l'Ouest, mais l'auteur ne cherche pas forcément à coller aux stéréotypes du genre. Le western selon Dorothy Johnson n'est pas qu'une affaire de cow-boys et d'Indiens, elle prend soin de donner également la parole à ceux qui restent d'ordinaire en arrière-plan : femmes, vieillards, enfants.

Cela est peut-être lié à l'époque de rédaction de ces nouvelles (les années 40-50, quand disparaissait la dernière génération d'Américains à avoir vécu la conquête de l'Ouest), mais on y retrouve souvent un même motif : celui d'une personne qui se souvient d'événements passés survenus dans ces régions autrefois sauvages et désormais apprivoisées. Par exemple, dans "L'homme qui connaissait le Buckskin Kid", un vieillard est interrogé par un journaliste au sujet d'une attaque de train menée un demi-siècle plus tôt par un célèbre bandit ; dans "L'histoire de Charley", un veuf raconte quelle fut la vie aventureuse de son épouse avant leur second mariage. Mais il ne s'agit pas toujours d'une personne âgée se remémorant ses vertes années. Ainsi, dans "Un présent sur la piste", le personnage principal est un jeune homme qui revient en des lieux où il estime s'être mal comporté durant son adolescence, en espérant faire amende honorable. Quant au narrateur de "Une sœur disparue" (anecdote sans doute calquée sur le personnage réel de Cynthia Ann Parker, cette femme capturée par des Comanches et qui ne put se réaccoutumer à la vie "civilisée" après sa libération), il s'agit d'un petit garçon de neuf ans au moment des faits relatés.

Chose rare pour un recueil de nouvelles, j'ai aimé chacune d'entre elles, aucune ne m'a déplu ni même laissé indifférent. Plusieurs fois je me suis dit, après ma lecture "celle-là, j'aurais voulu l'écrire !" C'est notamment le cas pour le superbe "Une époque de grandeur" : le récit tout simple d'un gamin qui passe un été à s'occuper d'un vieil aveugle, ancien pionnier et héros devenu légendaire, et qui à son contact voit un nouveau monde s'ouvrir à lui. Finalement, je crois que le texte m'ayant le moins convaincu est celui qui donne son titre au recueil, et qui est aussi le plus long. "La colline des potences" est intéressant, il nous donne une bonne idée de ce qu'était la vie des prospecteurs et des mineurs au temps de la ruée vers l'or, mais j'ai trouvé que le style de l'auteur, tout en concision et en précision, était parfait pour des nouvelles d'environ vingt pages et moins adapté à une histoire s'étendant sur une centaine de pages.

Après avoir fait cette belle découverte, je ne manquerai pas de me procurer "Contrée indienne", autre recueil de nouvelles de Dorothy Johnson, lui aussi publié aux éditions Gallmeister – un éditeur que je ne connaissais pas du tout il y a encore quelques mois et qui, mine de rien, commence à se faire une jolie petite place dans ma bibliothèque...
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La colline des potences a été une très belle découverte pour moi de l'univers de Dorothy M. Johnson. Encore merci à Babelio et son opération Masse Critique ainsi qu'aux Editions Gallmeister .
Ce livre comporte en fait neuf nouvelles et un court roman. C'est d'ailleurs ce dernier qui est intitulé la colline des potences et qui donne son titre au livre.
J'avoue que n'étant pas une très grande adepte de nouvelles à la base, j'ai entamé la lecture de ce livre sans conviction, mais j'ai vite était happée par l'écriture et les histoires.
Dorothy Johnson, grâce à un style simple, parvient à restituer l'ambiance vraiment typique de l'ouest américain. Que ce soit la ruée vers l'or avec des villes champignons, des hors la loi qui ont pour objectif de dévaliser une banque, les indiens avec leurs coutumes, ce très beau livre est une invitation au voyage dans le temps.
On y sent la poussière, la chaleur, le crottin de cheval et la sueur des cow-boys...
Les personnages, sont souvent attachants et très différents les uns des autres rendent certaines histoires vraiment très fortes.
Pas étonnant que plusieurs des écrits de cet auteur aient été adaptés au cinéma... .

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
- Y a un fusil pointé sur toi, vieux, a lancé un type. Approche-toi de la lumière, les mains en l'air.
C'était pas le moment d'enfiler mes bottes. J'ai obéi.
- T'es là depuis combien de temps ? a demandé un homme avec une moustache noire.
Ils étaient quatre. Tous armés.
- Combien de temps, on s'en fiche, a repris un barbu. Ou bien il est avec nous, ou bien il est mort.
- Je suis avec vous, j'ai répondu. C'est qui, vous ?
Le barbu a froncé les sourcils.
- T'as déjà convoyé du bétail en participation ?
- Juste contre un salaire. Je suis un cow-boy pas fainéant qui cherche une occasion.
- Elle vient de te trouver, a-t-il déclaré. On t'appelle comment ?
- Duke, j'ai fait.
- Certainement pas, a-t-il dit. Duke, c'est moi.
Il m'a regardé d'un sale œil à la lueur du feu et il a ajouté :
- Toi, tu t'appelles Leather.
- Ça m'étonnerait, j'ai répliqué. Je suis pas un dur à cuire. J'ai une peau tout à fait normale.
Brusquement, j'ai compris qui était Duke. Tout le monde le connaissait - c'était un des meneurs du Rough String. En fait, j'avais choisi de m'appeler Duke, peu de temps auparavant, à cause de la réputation qui entourait ce nom. J'ai ajouté poliment :
- Si tu le dis... Je m'appelle Leather.
- Allez chercher les bottes de Leather, a ordonné Duke. Servez une tasse de café à Leather.
C'est comme ça que j'ai changé de nom. Et c'est comme ça que je suis devenu un bandit. Pas plus compliqué que ça. Je me suis endormi honnête et fauché. Je me suis réveillé hors-la-loi et toujours fauché. Et incompris de tous.
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Il se redressa et cala son dos avant d'écrire sur une page blanche :

Novembre 1868. Je m'appelle Edward Morgan, j'ai vingt ans. Je voyageais avec un groupe de Crows amicaux quand nous avons été attaqués par des Cheyennes. J'ai été séparé des autres et, en traversant un ruisseau, mon cheval est tombé sur moi, brisant sa jambe et la mienne. J'ai fait de mon mieux. Veuillez prévenir...

Il raya les deux derniers mots. Ils étaient trop brutaux. Il s'était apprêté à écrire : Veuillez prévenir Mlle Victoria Willis qu'Edward Morgan ne pourra pas rentrer pour l'épouser parce qu'il est mort de faim et de froid sous les racines d'un arbre quelque part dans le Territoire du Montana. Non, il pouvait procéder avec plus de douceur.
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Juste avant de plonger dans le camp des chercheurs d’or de Skull Creek, la route enjambait le sommet d’une colline aride et passait sous la branche horizontale d’un grand peuplier de Virginie.

Une courte longueur de corde, récemment coupée, pendait à la branche et se balançait dans le vent lorsque Joe Frail emprunta cette route pour la première fois, à pied, en menant son cheval bâté par la bride. Le camp n’avait que quelques mois d’existence, mais on avait déjà pendu quelqu’un, sans doute à juste titre. Les prospecteurs, en général, s’intéressaient plus à l’or qu’aux pendaisons. Quand Joe Frail leva les yeux vers la corde, ses muscles se contractèrent, car il se rappelait la malédiction qui pesait sur lui.
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Cela se passait avant que Crawford ne devienne une légende, et après qu'il eut cessé d'en être une, si l'on peut dire. Il était comme un dieu déchu. Il s'était couvert de gloire et avait trinqué avec ses pairs, il avait pris tous les risques et connu la souffrance, il avait gagné et perdu. Mais ses pairs étaient morts. Les chariots des émigrants avaient suivi vers l'ouest des pistes qu'il avait involontairement aidé à tracer, et tandis que la frontière se déplaçait toujours plus avant, des colonies s'étaient développées là où ses feux de camp n'avaient illuminé que la nuit vaste et silencieuse.
Quand il disparut, les historiens ressuscitèrent les légendes et se rendirent compte que la plupart d'entre elles étaient vraies. Il avait tendu des pièges pour attraper des castors et échanger leurs fourrures. Il avait vécu avec les Indiens et s'était battu contre eux. Il avait descendu l'impétueux fleuve Missouri et la Roche Jaune, ou Yellowstone, il avait vu une montagne de verre noir et l'endroit où l'enfer remonte à la surface de la terre, faisant jaillir de l'eau bouillante vers le ciel. Il avait participé aux conseils des chefs, il avait pris des scalps sans jamais perdre le sien. Mais à l'époque où je travaillais pour lui, il ne restait plus personne qui l'ait connu lorsqu'il était jeune, fort, au faîte de sa gloire.
En ce dernier été de sa vie, il n'était plus qu'un vieil homme aveugle, soigné par sa fille indienne.
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Il avait prévu l'heure de sa mort, mais pas la manière dont elle arriverait. Il avait entendu le sifflement des balles, senti les vibrations des flèches cheyennes, hurlé sous les griffes du grizzly - autant d'éventualités qu'un homme menant la vie qu'il avait menée se devait d'envisager. Et il faut bien mourir un jour.
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