- Quelque chose concernant Geo Stewart. J'ai appelé Bloomfield, mais il a refusé de me le dire. (Elle se mit à trier les petits papiers carrés jaunes qui constituaient mon agenda personnel.) J'ai comme l'impression qu'il ne m'aime pas.
- Mais si, c'est juste qu'il n'aime pas trop ta façon de parler.
- Je l'emmerde.
- Hmm.
- Je vais prendre le bacon-crudités, sans mayo.
Dorothy hocha la tête, lui reprit la carte et me prit la mienne des mains.
- Le menu habituel ?
- Oui, s'il te plaît.
Ozzie parut douter.
- Qu'est-ce que le menu habituel ?
Elle le regarda.
- Je n'ai pas encore décidé.
Il marqua une pause qui dura moins d'une seconde.
- Je reste sur mon bacon-crudités.
Les molosses avançaient délibérément vers moi, les crocs bien visibles, entre les automobiles empilées. J'avais été le gentil garçon qui les avait libérés du bureau déprimant de la décharge et ramenés à la maison pour être nourris, mais maintenant, j'étais un intrus qu'ils venaient de découvrir sur leur territoire assigné.
-Ozzie,vous connaissez Henry Standing Bear ?
Il devint immédiatement tout sourire et tendit une main nerveuse, comme le font tous les gens lorsque les seuls Indiens qu’ils aient jamais côtoyés sont des mascottes d’équipes sportives.
-C’est vous qui avez le bar près de la Réserve ,le Red Horse,
La Nation Cheyenne sourit -Il avait une tolérance élevée pour les crétins. Forcément, cela faisait deux cent ans , qu’ils lui faisaient le même genre de coup.
-Attends ,est-ce-qu'on est en train de discuter de l'élégance vestimentaire de l'homme dont les poils traversaient le tissu de son caleçon long?
- Oooooh mon Dieu, je suis tellement désolée. Je suis tellement désolée, ooooh mon Dieu.
Vic m'approcha une chaise qui était calée contre un mur.
- Ca va, je vais bien.
- Votre visage est dans un état affreux.
- Tout va bien, c'est son état normal.
«je sais d'expérience que nous ne regrettons pas tant les choses que nous faisons dans la vie que celles que nous n'avons pas faites.»
«je sais d'expérience que nous ne regrettons pas tant les choses que nous faisons dans la vie que celles que nous n'avons pas faites.»
Il s’accroupit, juste devant le ruban, et observa fixement la surface de la neige comme si elle lui parlait. Il inclina la tête, et je vis ses yeux noirs sous les longues mèches noirs, parsemées seulement par endroits de quelques brins argentés. Lorsque je le voyais ainsi, j’avais le sentiment d’être un touriste sur ma propre planète ; j’étais là, mais lui faisait partie de ce tout d’une manière qui me serait toujours étrangère.
Je posai ma main sur l'épaule de Sancho et le poussai vers les portes en verre qui s'ouvrirent comme par magie à l'instant où nous posâmes le pied sur le tapis en caoutchouc. Il sourit et je commençai à me sentir comme un bébé phoque enfermé dans un atelier de battes de base-ball.