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Citations sur Sa préférée (202)

Lorsqu’elle s’est intéressée à moi, je me suis laissé faire. Pas capable de résister. Elle incarnait la preuve que les traces de mon père étaient illisibles. Elle s’est plantée devant moi, je mangeais un sandwich sur un banc, elle a osé une caresse dans mes cheveux. Lentement, du haut de la tête jusqu’au bout de ma queue de cheval. Sans gêne, avec un toupet qui m’a sidérée et paralysée.
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Elle avait des manières, elle modulait la voix, elle riait en renversant la tête. Elle était intrépide, elle flirtait, ou faisait semblant, avec tous, profs, garçons, filles. Elle s’absentait des jours, j’apprendrais par hasard qu’elle posait pour des photos. Tout en longueur et en membres interminables, elle n’était pas franchement jolie. Un visage d’oisillon, un nez trop épaté, des yeux trop enfoncés.
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Mon corps n’existe pas, mon corps ne connaît ni la consolation ni la jouissance. Mon corps ne m’appartient pas. Mon cœur a été évidé. Le rêve est dans la tête, l’espoir est dans l’esprit, plus puissant que moi, que tout : partir. Quand, bien plus tard, j’avais avoué à Marine n’avoir jamais eu la moindre pensée sexuelle pendant mes années adolescentes, elle s’était exclamée : « Mais, c’est impossible… tout le monde pense au sexe ! C’est la vie, le sexe ! »
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Anticiper les gestes de mon père, avoir peur à chaque instant. Faut l’imaginer, ça, tous les jours, la trouille, tous les jours. En rentrant de l’école, se demander s’il sera là, s’il sera bourré, énervé. Avoir le souffle bloqué au moindre bruit ou, pire encore, au son de sa voix, à sa manière de poser ou de jeter ses chaussures, être en apnée à table ou dans la salle de bains, en faisant les devoirs ou en lisant.
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Grâce à sa sentence, probable coup de folie, de haine, de douleur même, j’ai obéi. Tout entrepris pour vivre sans eux, sans cette mélasse qui me figeait. Je suis devenue métallique, factuelle, je me suis caparaçonnée, ai terminé mon année pas très brillamment. Je ne les ai pas invités à la remise des diplômes. Aucune reconnaissance, aucun remerciement. Vivre ou crever. J’avais décidé.
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C’est laid, ça entache la solennité du moment. Ma mémoire, pourtant intransigeante et impeccable, a effacé le monologue que j’ai vomi au visage de mon père. Une tante que je connais à peine, sœur de ma mère, m’entraîne alors que je hurle, ça je me le rappelle : « Tu l’as violée, tu l’as tuée. »
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Ma mère digne, raide, opaque à tous, je sentais sa douleur dans chacun de ses gestes. Il fallait supporter que tout le village, amis, connaissances, tel un millepatte grignote un mètre après l’autre l’allée de l’église, bénisse ma sœur clouée dans son sarcophage. Nous, pauvres bougres, attendions, tête basse. Les membres de la famille, qui n’avaient pas vu Emma depuis des années, avaient des mines de circonstance. J’aurais voulu de l’intimité, j’avais supplié ma mère et le prêtre.
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Je suis ramollie par l’alcool et les secrets indicibles et dégueulasses révélés par ma sœur. J’ai la nausée, le goût de la piquette de la veille remonte dans ma gorge. Je n’ai pas le temps de me triturer le cerveau et les tripes, je fonce en cours.
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Ce novembre lausannois où je découvre que le froid est plus ardent, plus acéré qu’à la montagne, que la bise n’a rien à voir avec le foehn tiède, typiquement valaisan. Elle cingle mes joues, l’humidité glaciale me transperce jusqu’aux os, jusqu’à crevasser les jointures de mes doigts et de mes lèvres. Ce novembre lausannois a absous tous les autres.
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Parfois, la nuit, en traversant dans le noir les quelques mètres de ma chambrette pour me rendre aux toilettes, le visage de . Les femmes me subjuguent. Je les regarde, dans le bus ou à la caisse d’un supermarché. À la dérobée, je les guigne en douce. Les genoux pointus croisés sur des bas transparents, les gorges parfois lisses, parfois piquetées de rougeurs, de grains de beauté, leurs hésitations, leurs poses sciemment ou inconsciemment charmeuses.
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