Aux kiosques et à l'entrée des magasins, les unes des journaux hurlaient que le meurtrier dangereux et sans doute désespéré était tout proche. En affichant ces gros titres dans tout le pays, les médias avaient de fortes chances de tomber juste [...]
- Ouais, tu vois, le salaud s'est fait payer d'avance pour descendre des gens et puis il s'est barré avec les thunes sans faire le boulot. C'est p't'être de l'argent facile, mais combien d'temps tu crois qu'y va rester en vie ?
Sur ce, ils allèrent chercher un bidon d'essence dans leur voiture, se rendirent à l'arrière du bâtiment et mirent le feu.
En guise de message.
Sans trop savoir lequel.
Johanna avait été poussée sur la voie théologique par son père, naturellement opposé au pastorat des femmes. Non que l'existence de pasteurs de sexe féminin aille à l'encontre de la volonté du Seigneur - quoique -, mais la place d'une femme était aux fourneaux et de temps à autre, selon l'humeur de son époux, dans le lit conjugal.
"Ne vous inquiétez donc pas pour le lendemain : le lendemain s'inquiètera de lui-même. A chaque cjour suffit sa peine." Matthieu 6.34.
Le cimetière avait été converti en parking de cinq cent places. Un nombre indéterminé de défunts enterrés entre 1800 et 1950 reposaient sous l'asphalte. Nul ne leur demanda leur avis sur cet aménagement et eux-mêmes restèrent muets.
Elle aimait son dégoût de l'existence, dans lequel elle se reconnaissait. Lui qui n'avait jamais apprécié personne, y compris lui-même, ne put finalement plus lutter contre le constat qu'une autre personne sur la planète Terre comprenait que le reste de l'humanité était irrécupérable.
... éloigner Dédé de Dieu, du Christ et de la Bible, ce trio qui avait une si mauvaise influence sur lui, pour le ramener à sa trinité habituelle : la bibine, le bistrot et la bringue.
... le Seigneur montre la voie à quiconque le craint… Le réceptionniste répliqua qu’il n’avait jamais rien entendu de plus stupide et lui suggéra de se servir de sa tête au lieu de débiter des citations bibliques par cœur. Surtout que la propriétaire du cœur en question ne croyait ni en Dieu ni au message divin.
Après un "ça fait du bien par où ça passe" inconvenant, le prédicateur entama un prêche. Il expliqua qu'il n'était qu'un simple serviteur du Seigneur et que, par le passé, il ne comprenait pas que le chemin du ciel passait par le sang et le corps du Christ. Par chance, il avait eu une illumination et, surtout, il pouvait la révéler à la congrégation ici réunie. Cela tenait à l'origine du vin de messe. On n'allait pas entrer dans les détails, mais en bref, peu avant la crucifixion, Jésus avait eu un petit creux et il avait invité ses copains pour une dernière fiesta. Tout Christ et apôtres qu'ils étaient, ils avaient abusé de la divine bouteille plus qu'on le soupçonnait - de récentes recherches conduites par le prédicateur André le démontraient.