Jadis, Varsovie était située à l'Ouest du royaume de Pologne, entre-temps le pays a été tellement grignoté que Varsovie se trouve à l'Est. C'est une ville ressuscitée de ses cendres, un corps couvert de cicatrices.
Je voulais savoir comment on vivait dans des régions dont personne ne parlait. Je voulais voir quelque chose d'arbitraire, de fortuit.
En trentrant du travail, Mme Taher raconte invariablement des histoires sur le vent poussiéreux qui souffle dans les rues du Caire, ou sur le trafic intense qui l'a obligée à attendre au moins dix minutes avant de pouvoir traverser.
Comme si souvent dans ces contrées, il fallait s'arrêter pour comprendre ce qui se tramait autour de soi. C'était un monde d'hommes où l'information était enregistrée de manière silencieuse et se transmettait par un regard en coin, un sourire mystérieux ou un seul mot.
Le reste de la ville flotte autour de moi comme un manteau trop ample.
Dans un environnement où tout a été détruit pendant la guerre, les gens veulent reconstruire quelque chose qui leur rappelle le passé. Ils veulent que ça ait l'air vieux.
Les morts sont omniprésents ici. ça commence dans la cour de mon immeuble et rayonne dans toute la ville.