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sur 378 notes
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous expliquer pourquoi Spider-man: New Generation est un film super chouette, et ce, même si on ne raffole pas des super-héros.

-Nan ! J'en ai marre des Américains qui nous fourguent leur culture pour remplacer la nôtre dans le but de dominer le monde ! Non à l'impérialisme de l'art et du divertissement !

-Waaah… visiblement méchante Déidamie est restée coincée en 1962…

-Et puis tous ces corps parfaits dont nous sommes abrutis ! de la diversité, s'il vous plaît ! Pourquoi on ne fait pas les nôtres, de super-héros ?

-Je vois. Tu en as assez de ces corps tout en muscles et deltoïdes ? Tu veux de l'amusement bien de chez nous ? Prends donc cette BD. Regarde-moi ce look ! Petit, ventru, jaune vêtu : il ne paie pas de mine, et pourtant il est… Imbattable.

-C'est quoi son pouvoir ?

-Il se déplace à travers les cases.

-C'est tout ?

-C'est amplement suffisant pour transformer la BD en perpétuel voyage dans le temps et l'espace ! Chaque planche s'apparente à un jeu. Pour comprendre les gags, tu es obligée de prendre ton temps pour suivre le cheminement du héros vers la réussite. Imbattable ne se lit pas de façon passive, tu reconstitues et rassembles sans cesse ou presque les informations des cases. Tu obtiens donc une lecture stimulante !

M. Jousselin ne manque pas de donner à ses planches un côté cartoon : les armes du héros sont des objets de la vie quotidienne et son apparition inattendue me rappelle parfois les performances de Droopy ou de Pépé le putois. J'ai également cru repérer une allusion à Gaston Lagaffe.

-Ouais, mais bon, l'humour cartoon… ç'a ses limites, les blagues « pan, je tape dans les fesses », ça va cinq minutes…

-Exactement ! C'est pourquoi M. Jousselin prend soin de soigner les textes dans les bulles, afin de varier les plaisirs. Il plaisante, trouve des slogans… Les discours du maire se moquent (gentiment ? je ne sais pas…) de nos politiques. Quant au héros, il s'exprime avec flegme, parfois avec lassitude devant l'absurdité de ses némésis, un peu comme si la routine de super-héros était ennuyeuse comme une journée de boulot.

-Mémé sise ?

-Non, « némésis ». Une némésis, c'est l'antagoniste du super-héros.

-Aaaah ! Comme Astra pour Supergirl !

-Voilààà. Imbattable est une BD inventive, drôle et légère, qui joue avec les codes de la BD sans négliger le texte. Deux raisons qui me font dire que le livre gagne à être relu pour admirer les belles structures et savourer l'humour drôle. Et je conclus sur cette citation : merci la magie de la BD ! »
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Habituellement je ne fais pas de critique sur les BD, car je ne m'y connais pas autant que dans les manga ou les comics. J'en lis un peu, mais ça ne fait pas de moi un expert. Mais aujourd'hui je vais vous parler d'une BD qui mérite d'être connue tant elle apporte un vent de fraicheur sur ce qui se fait habituellement.

Il y a quelques mois, je lisais le journal de Spirou, et j'y avais fait quelques bonnes découvertes comme par exemple Dad, Animal Lecteur ou encore Nelson. Cependant, il y avait trop de mauvais titres pour que je reste abonné (Tamara et Les nombrils m'ont achevé) et j'ai donc préféré acheter directement les album en librairie.

Si la plupart de ces BD sont édités chez Dupuis, ce n'était pas le cas d'Imbattable, qui sort assez lentement dans le magazine, et dont je désespérais le voir en album relié. Et là un beau jour j'apprends que le premier tome d'Imbattable va sortir ! Aussitôt sorti, aussitôt acheté et lu dans la foulée, j'étais vraiment heureux de pouvoir enfin lire une BD qui joue avec les cases.

Alors vous vous demandez sans doute ce dont peut bien parler cette BD qui me passione tant, ce qu'elle peut avoir de si particulier pour que je vienne vous en parler ? Et bien, ça ne se raconte pas vraiment, car tout se joue sur les dessins et l'utilisation des planches et des cases. En fait, Imbattable est un Super-Héros qui a la faculté de passer d'une case à l'autre pour résoudre les soucis des habitants de la ville ou déjouer les pièges des vilains.

L'auteur utilise à la perfection les cases pour mettre en scène un personnage qui se déplace dans le temps et l'espace. Au départ, on ne comprends pas tout de suite comment fonctionne son pouvoir, mais après quelques pages, on a pigé le truc et ça devient encore plus intéressant. de plus, l'auteur ne se repose pas sur ses acquis car il donne un acolyte à son super-héros, qui lui aussi possède des pouvoirs particuliers. Et que dire d'un super-vilain qui lui voyage à travers les pages !

Cela peut vous paraitre bizarre comme chronique, mais il est difficile de parler d'Imbattable, car tout passe par le visuel. Aussi, je ne vais pas vous en dire plus et je vais vous conseiller d'aller sur le du site de Dupuis, sur lequel vous pouvez lire les premières pages gratuitement. Ce ne sont pas les meilleures pages, mais cela devrait vous aider à vous faire une idée.

Lien : https://chezxander.wordpress..
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Connaissez-vous le Professeur Burp et son exposé sur la girafe dans la Rubric-à-Brac de Gotlib. Pascal Jousselin utilise ce principe génialement utilisé par Gotlib : son super héros utilise ce pouvoir, celui d'intervenir d'une case à l'autre, monter descendre, et interférer dans l'histoire. C'est amusant, fait avec humour, de bonnes trouvailles, mais c'est un peu répétitif. le dessin est simple, et n'a rien d'extraordinaire. Bon, toujours est-il que ça m'a donné envie de relire cette histoire de la girafe.
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Maîtriser le langage, c'est un pouvoir incroyable.
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il regroupe vingt-et-un gags dont quatorze en une page, initialement parus dans le journal de Spirou. La parution originale de cet album date de 2017. Les histoires ont été réalisées par Pascal Jousselin pour le scénario et les dessins, les couleurs ont été réalisées par Laurence Croix. Il contient quarante-deux pages de bande dessinée.

Imbattable se rend dans sa cuisine et ouvre la porte du réfrigérateur pour en sortir la brique de lait. Il referme la porte, la brique de lait à la main et il se rend compte, en regardant vers le bas, qu'une agression se déroule dans une ruelle, dans la bande de cases juste en-dessous de celle où il se trouve. Il saute depuis sa case sur la première bande, dans la case juste en dessous de celle où il se trouve, dans la deuxième bande celle juste en-dessous. Dans cette dernière, une jeune femme tenant son fils par la main, se rend compte qu'elle vient d'entrer dans une impasse sordide. Deux malfrats y entrent à leur tour, les empêchant d'en sortir, et le plus costaud demande à la femme de leur filer son fric. Dans la dernière case de cette deuxième bande, Imbattable tombe sur le dos dudit malfrat, en provenance directe de la case située juste au-dessus. L'autre malfrat réagit immédiatement en dégainant son flashball. Dans la case suivante, une balle provenant d'un tir se déroulant dans la case située dans la troisième bande, estourbit le second agresseur. La jeune mère regarde les hommes inconscients au sol, ainsi que Imbattable en bredouillant et en finissant par dire qu'elle n'a rien compris.

Imbattable se trouve dans le bureau d'un conservateur de musée : celui-ci l'informe qu'il a besoin de son aide car un tableau très précieux a été volé dans son musée. le voleur est sous les verrous, mais il refuse de dire où il a… le conservateur s'interrompt car Imbattable dans la case du dessous est en train de donner un paquet enveloppé, de la taille d'un tableau, à Imbattable qui se tient devant le conservateur. L'Imbattable de la case de dessus le remet au conservateur qui enlève le papier d'emballage protecteur et qui n'en revient pas car il s'agit bien du tableau qui lui a été dérobé. Il demande au superhéros comment il a fait et celui-ci répond que c'est juste l'ébouriffante puissance de la bande dessinée. Alors qu'il revient d'acheter son pain, Imbattable est hélé dans la rue, il s'agit d'un appel à l'aide. Il pousse le portillon d'un jardinet dans lequel une vieille dame aux cheveux blancs regarde le sommet de son arbre dans lequel sa chatte Minouche est coincée. Elle demande à Imbattable s'il croit qu'il va réussir à monter tout là-haut. Pas besoin, lui répond-il, en se baissant pour attraper le chat au sommet de l'arbre, dans la case juste en-dessous. Il tend la chatte à la vieille dame qui le remercie chaleureusement.

Une bande dessinée issue du journal de Spirou, un titre maniant la dérision en associant la justice et les légumes frais, un superhéros qui n'a pas un corps bodybuildé, qui ramène sa baguette sous le bras, et dont le logo sur le torse correspond à un découpage d'une page en bandes et en cases. En outre, il est attaqué par un robot, l'une des deux menaces les plus génériques des histoires de superhéros, à égalité avec les méchants envahisseurs extraterrestres. le lecteur a compris sans peine qu'il s'agit d'une parodie. le premier gag repose également sur une situation typique des comics de superhéros : une agression urbaine dans une ruelle déserte en pleine ville et sale de surcroît. En revanche, le reste détonne, et c'est un euphémisme. le superhéros est tranquille dans sa cuisine à vaquer à une occupation des plus anodines, et son apparence est parodique : masque sur la partie supérieure de la tête, sans iris ni pupille visibles, petite cape noir qui lui arrive tout juste à la moitié du dos, culottes courtes et bottes de catcheur, sans oublier un ventre bien arrondi, attestant clairement qu'il ne réalisera pas de prouesses physiques, ni ne surmontera d'épreuves de force. le plus imprévisible se produit dans la troisième case de cette première bande : Imbattable saute dans la case immédiatement en-dessous. Il se laisse tomber, laissant la gravité faire son oeuvre et se retrouve dans la case du dessous en termes d'agencement sur la page, mais trois cases plus loin en termes de narration. Durant les deux cases intermédiaires, la scène a changé de lieu, et quatre autres personnages ont été introduits dans cette ruelle.

Au cas où le lecteur nourrirait encore des doutes, l'auteur utilise ce même procédé une seconde fois dans cette page quand Imbattable ramasse le pistolet tombé à terre dans la quatrième bande pour tirer sur le malfrat qui se situe juste au-dessus dans la troisième bande. Non seulement, l'artiste fait à nouveau usage de la disposition spatiale relative des cases, mais en plus le scénariste utilise le résultat (le malfrat neutralisé ayant laissé tomber son arme à terre) pour provoquer ce résultat (Imbattable ramasse l'arme à terre et s'en sert pour neutraliser le malfrat), produisant ainsi un paradoxe temporel, une boucle paradoxale où la réaction précède l'action. le bédéiste brise ainsi le quatrième mur, non pas avec un personnage qui s'adresse au lecteur en direct, mais en jouant avec l'un des principes de fonctionnement de la bande dessinée : ce système de narration transforme le temps en espace. L'auteur mélange ces deux utilisations de l'espace, brouillant la distinction entre temps et espace, créant des boucles, des paradoxes temporels et spatiaux, et d'autres effets encore.

Dans un premier temps, le lecteur constate bien que les dessins sont tout public : un niveau de détails adapté, par exemple pas forcément des lacets aux chaussures, pas toujours des plis aux vêtements, souvent des surfaces bien lisses et propres sans aspérités ou trace d'usure, quelques pièces qui se limitent à un parallélépipède rectangle très géométrique, des chaussées bien plates et uniformes, des trottoirs bien rectilignes, et parfois des arrière-plans vides, ou uniquement avec le trait de contour supérieur de l'horizon des bâtiments. Dans le même temps, les pages donnent une impression d'être bien remplies. Cela tient au fait de l'utilisation régulière du gaufrier, soit avec douze cases (quatre bandes de trois cases), soit avec seize cases (quatre bandes de quatre cases). le scénariste intègre souvent des phylactères dans la plupart des cases. Finalement, le lecteur se rend compte que bien des cases comportent un niveau élevé d'informations visuelles : le décor en arrière-plan, deux, trois, quatre ou cinq personnages, et pas mal d'éléments comme les véhicules sur la voie publique, les aménagements, meubles et accessoires en intérieur. Au fil des pages, il peut relever bon nombre de détails : le logo complexe sur le torse du costume d'Imbattable, les barrières métalliques le long d'un escalier en extérieur, le petit jardinet aménagé et bien entretenu devant le pavillon de la mamie du superhéros, les joueurs en pleine partie sur le boulodrome, les véhicules attendant au passage à niveau, le carrelage d'une piscine vidée de son eau, la foule à un discours du maire de Grandville, les casseroles dans la vitrine d'un magasin, ou encore les tasses, bols et soucoupes dans un meuble du salon d'Imbattable, etc.

Le personnage principal passant littéralement d'une case à l'autre ajoute encore à cette impression de pages bien remplies. Côté intrigue, le scénariste s'en tient à des menaces très clichés des comics de superhéros en les détournant souvent vers la dérision. Outre les robots tueurs et l'agression dans une ruelle malpropre et sans fréquentation, le lecteur retrouve le vol d'oeuvre d'art, le braqueur passé maître dans l'art de la fuite, le savant fou avec ses inventions diaboliques et destructrices, l'élu qui abuse des pouvoirs qui lui ont été confiés, l'industrie chimique qui détruit l'environnement, et bien sûr un supercriminel, Némésis récurrente du superhéros. de temps à autre, ce dernier accompli aussi une bonne action en décalage avec les capacités que lui confère son super-pouvoir, par exemple sauver un chat coincé au sommet d'un arbre. Il est entendu que Imbattable triomphe à chaque fois, en utilisant au moins une fois sa capacité à se déplacer comme bon lui semble dans la page, sans respecter les bordures de case, ou leur chronologie.

Le scénariste ne se limite pas à répéter le même schéma à chaque histoire ou à chaque gag. Il introduit trois autres personnages qui disposent eux aussi d'une capacité différente pour mettre à profit le fonctionnement de lecture d'une bande dessinée. le lecteur découvre ainsi un bouliste qui se bat pour sauver son terrain de pétanque, un apprenti superhéros, 2D-boy, très conscient des catastrophes que peuvent provoquer les utilisations de son superpouvoir, et enfin un supercriminel, le Plaisantin, que le lecteur suppose destiné à être un ennemi récurrent et que l'auteur a indiqué être inspiré, librement, de Joker, l'ennemi de Batman. Même si les intentions de Plaisantin s'avèrent criminelles et un tantinet sadiques, elles sont mise en scène de manière à rester dans un registre tout public, et même enfantin. Ces pouvoirs donnent lieu à d'autres formes de narration paradoxale, et même à une page donc il manque littéralement un morceau qui a été désintégré par un rayon laser, laissant le lecteur s'interroger et vérifier s'il n'a pas acheté un tome défectueux.

Une série de superhéros à la française à destination d'un lectorat d'enfants : certes il y a déjà eu des réussites éclatantes comme Supermatou créé par Jean-Claude Poirier en 1975, mais il y a également eu une flopée d'ersatz insipides. Ici, Pascal Jousselin choisit le registre de la parodie gentille dans un environnement français, avec des enjeux simples, et une narration visuelle plus nourrie qu'il n'y paraît de prime abord. le lecteur se dit vite qu'il triche car son superhéros est capable de s'affranchir de la succession ordonnée et chronologique des cases. En bafouant ainsi les règles élémentaires de la bande dessinée, l'auteur engendre une narration paradoxale qui s'avère ludique et très savoureuse pour le lecteur adulte.
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Acheté sur un coup de tête après l'avoir découvert dans un MOOC Orange à propos de l'histoire de la bande dessinée, le premier tome de la série Imbattable (Justice et légumes frais) est l'oeuvre de Pascal Jousselin chez les éditions Dupuis.

Le seul super-héros de la BD
« Imbattable, le seul véritable super-héros de bande dessinée ! » Voilà l'annonce et le slogan maintes fois répété pour présenter celui qui fait office de protagoniste. Imbattable sait qu'il fait partie d'une bande dessinée et ne s'en offusque pas, il vit sa vie comme un citoyen standard. Ainsi, il habite dans un lotissement, il achète sa baguette de pain à la boulangerie en bas de sa rue et va manger chez sa mémé tous les dimanches. Mais voilà, on ne sait pas quel est son véritable nom, il n'est qu'Imbattable, et constamment imbattable. Quand surviennent des super-vilains près de chez lui, il est prêt, comme le Savant fou et ses inventions abracadabrantesques ou le Plaisantin et son pouvoir lui aussi très lié à la mécanique des BD. Il rencontre ça et là des personnalités atypiques comme Pépé Cochonnet et le pouvoir de ses mots, il se trouve un « side-kick » (faire-valoir du super-héros) en la personne du capitaine Jean-Pierre, gendarme de la petite bourgade et même un stagiaire, 2D-Boy (« Toudi »), adolescent qui débute dans le métier et découvre qu'il sait jouer avec la perspective. La routine donc pour un super-héros…

Héros du quotidien
Prépublié dans la revue Spirou, la série Imbattable est avant tout destinée à un public enfantin, car les histoires sont simples, se résument au départ à quelques strips aisés à comprendre et sont justement « bon enfant ». D'abord occupé par le jardinage, ses courses au marché ou le sauvetage de chats à la manière d'un pompier bénévole, il reste un super-héros à la française, qu'on pourrait même qualifier de franchouillard, sans dédain dans le terme. Il s'affiche comme une francisation des super-héros américains des comics notamment à travers quelques références pour l'instant simples (par exemple, le Plaisantin est un Joker à la française). Mais Imbattable est avant tout une bande dessinée humoristique où le but est de passer un bon moment de lecture, tout en plaçant une ou deux perles par planche pour déclencher l'envie de relire ce qu'on a pu rater. Bref, c'est malin.

Originalité graphique
Il y en a d'autres que Pascal Jousselin pour essayer de casser les codes de la bande dessinée, mais il a tout de même son originalité, car Imbattable est un héros qui s'affranchit littéralement des cases de son histoire. Tout du long, il joue avec le gaufrier classique en créant des interactions possibles entre chacune des cases, voire entre chacune des pages. Comme l'indique simplement son auteur : quand Imbattable regarde en l'air, il voit dans le passé ; quand il regarde en bas, il voit dans le futur ; il peut également revoir ce qui s'est passé ou compter les cases. Il peut ainsi jouer avec le temps et l'espace, ce qui mène à la fois à des gags graphiques et à une réflexion sur le voyage temporel. En l'occurrence, il s'agit de déplacements spatiotemporels avec une ligne chronologique unique, ce qui permet forcément une meilleure prise en compte des jeux humoristiques, mais sous-entend une coordination scénaristique très fine ; c'est sûrement l'aspect demande le plus de temps à Pascal Jousselin pour préparer ses planches, car la mécanique est maline. Attention, le lecteur ne peut que s'attendre à lire de nouvelles façons de résoudre chaque intrigue…

Le premier tome d'Imbattable sent donc bon les « albums de notre enfance », dans ses codes, ses habitudes et ses références. Certes, le premier public est plutôt jeunesse, mais la recherche graphique et le bon moment de lecture valent le détour pour n'importe quel type de lecteur ou lectrice.

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Que voilà une BD rafraîchissante !
Imbattable est un héro imbattable justement. Il n'a qu'un seul super pouvoir, il sait qu'il est un héros de BD et qu'il vit dans une BD. Mon propos est obscur ! Pourtant , s'il est imbattable , comme il le dit lui-même, c'est que « le temps est l'espace et l'espace est le temps ! ».
Imbattable vit dans une petite ville comme une autre et passe son temps à sauver tout le monde, un chat coincé dans un arbre, un professeur fou qui veut dominer le monde. Il prend même un stagiaire de troisième pour lui apprendre le métier !
L'histoire ne se raconte pas. Ce sont d'ailleurs essentiellement des scènes en une ou plusieurs pages qui ne peuvent exister qu'en BD, car l'auteur se joue justement de la construction du neuvième art pour rendre son héros imbattable. Et comme il est le seul (presque !) à comprendre qu'il est dans une BD, personne, ni ami ni ennemi ne sait comment il fait pour être partout à la fois, anticipant les événements avec facilité et décontraction. En vérité, sans rien spoiler car on le sait dès la première planche, Imbattable a le pouvoir de voir toutes les cases de la planche. Et il peut donc interagir sur elles.
Pour les dessins, on est sur du basique de la ligne claire. Mais si le dessin semble simple, c'est parce qu'il est indispensable qu'il le soit pour permettre justement toute la compréhension de la composition de la planche. Cette BD, au premier abord, concerne le plus jeunes, mais elle demande d'être attentif dans sa lecture pour bien comprendre comment le héros s'y prend à chaque fois. Sa lecture à différents degrés permettra de faire plaisir aux plus grands aussi bien qu'aux plus petits.
A chaque fois, on pense que l'auteur a fait le tour de son « truc » et puis non ! Il se réinvente à chaque historiette et le niveau monte au fur et à mesure de l'album. de plus d'autres personnages avec des pouvoirs un peu différents apparaissent (jouer avec la perspective, avec le côté recto-verso,etc.). C'est inhabituel, mais c'est aussi très drôle, c'est absurde et très ingénieux !
Un vrai vent de fraîcheur sur la BD !
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C'est dans le Spirou Hebdo que j'ai découvert la bédé Imbattable et j'ai été séduite directement par cette série qui s'est affranchie de tous les codes de la bande dessinée.

Cette série ne se regarde pas QUE case par case, car il faut aussi la prendre en vue d'ensemble pour comprendre comment notre Imbattable est capable de sortir de ses cases, là où d'autres en sont incapables.

Oui, nous sommes face à un super-héros possédant le pouvoir de changer de case, qui ne se la pète pas, qui est sympa et qui fait face à des méchants cupides, des voleurs, des savants fous voulant dominer le monde, seul où à l'aide de robots… Ou à d'autres personnes possédant des super pouvoirs comme lui ou face à des politiciens qui mentent à chaque fois qu'ils ouvrent la bouche (et corrompus).

Cela reste toujours bon enfant donc vous pouvez donner cette bédé à lire aux plus jeunes et même un adulte est capable de trouver son plaisir dans ces mini-aventures pleines d'humour, à condition qu'il laisse son esprit cartésien au vestiaire et se laisse emporter par le héros en jaune, masqué et capé qui ne respecte aucun code de la bédé.

On pourrait croire que l'auteur va vite se retrouver à court de trucs pour son super-héros et qu'au bout d'un moment, la série va tourner en rond. Non, non, pas de ça dans cette saga !

L'auteur a l'inventivité et de la ressource, énormément de ressource, on sent qu'il a cogité sur les personnages qu'il met en scène, sur les situations qu'il développe et qu'il n'a pas peur d'aller dans tous les sens, de relever des défis puisqu'une histoire d'Imbattable (pas dans cet album, je l'ai lue dans le Spirou) s'est retrouvée, en partie dessinée sur des pages et en partie sur les murs d'une ville (j'ai oubliée laquelle, mémoire de poisson rouge !).

J'adore les dessins qui sont assez simples, car ils vont comme un gant à cette bédé dont les gags sont soit sur une seule page, soit sur plusieurs.

Anybref, "Imbattable", faut le lire pour le croire, faut le lire pour le voir. Parce que l'expliquer, ce n'est pas la chose la plus aisée qui soit. Faut le voir pour le croire.

N'allez surtout pas croire que c'est gnangnan, pas du tout ! C'est jubilatoire, jouissif et j'adore avoir les yeux qui vont partout en lisant ces aventures. Pour une fois, c'est du jamais-lu ou vu !

Il faut juste se laisser porter par la magie de la bédé et pas le talent de Pascal Jousselin, l'inventeur d'Imbattable, le seul véritable super-héros dans la bande dessinée qui n'a pas besoin des super pouvoirs des Avengers ou autres Justice League pour terrasser les méchants !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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"Car le temps est espace, et l'espace est le temps."
Cet aphorisme résume assez bien le principe de cette BD.
Imbattable est un super-héros masqué, une sorte de justicier municipal qui lutte contre la corruption des élus et contre l'entreprise Pestichimic. Sinon, tranquille : il mange tous les dimanches midis chez sa mémé.
Toute l'originalité réside dans son super-pouvoir : sauter de case en case, lancer des objets en haut de la page pour les faire tomber sur le méchant dans la dernière case, sauter dans le futur pour en ramener dans le présent le prochain Journal de Spirou… "car le temps est espace, et l'espace est le temps."
Un autre personnage utilise le pouvoir des mots en assommant ses adversaires sous les phylactères ; ah, et j'oubliais le stagiaire, ¤££¤10Pestichimic6¤££¤, qui peut attraper un arbre ou une voiture dans le lointain... pour en faire des miniatures au premier plan.
Toutes ces astuces sont rigolotes mais on fait assez vite le tour. Ce premier tome est amusant, mais je ne pense pas lire la série complète.

Challenge Bande dessinée 2024
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Lu plus ou moins au hasard d'un challenge du forum des trolls de Babel (comme souvent ces temps-ci, mdr !), c'est une très bonne surprise !

Les premières planches sont surprenantes, mais le "gag" est plus ou moins le même. Je me suis dit "allons bon, dans quoi je suis allée me fourrer, si c'est comme ça tout du long, ça va me lasser très vite...".
Mais en fait, non !

Parce que l'auteur change très rapidement de format et les idées géniales fusent, notamment sur plusieurs pages...
Imbattable n'est pas le seul à avoir un super pouvoir (Toudi, le Plaisantin (alias le Joker, mdr !), Pépé Cochonnet en ont aussi), le savant fou est très amusant (lui il a le super-pouvoir d'inventer des machines complètement dingues), l'utilisation des planches de BD ingénieuse. (ça m'a rappelé certains gags de Gotlib lus il y a fort fort longtemps)

Le tout avec beaucoup d'humour et une bonne humeur communicative. Si on commence cette BD un peu ronchon, on en ressort tout ravi !
Il faut juste passer les 5 ou 6 premiers gags... ;)
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Bande dessinée très originale où l'auteur utilise l'espace de la feuille pour donner vie à ses courtes histoires.
On rit à chaque page et on est bluffé par la capacité de l'auteur à construire son histoire en déconstruisant sa page.
Un petit bijou à partager !
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