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Citations sur Dedalus (8)

D'un mouvement soudain, elle lui inclina la tête, unit ses lèvres aux siennes et il lut le sens de ses mouvements dans ces yeux francs levés vers lui. C'en était trop. Il ferma les yeux, se soumettant à elle, corps et âmes, insensible à tout au monde sauf à la farouche pression de ses lèvres qui s'entrouvraient doucement. C'était son cerveau qu'elles pressaient en même temps que sa bouche, comme si elles étaient le véhicule de quelque vague langage ; et entre ces lèvres il sentit une pression inconnue et timide, plus ténébreuse que la pâmoison du péché, plus douce qu'un son ou qu'un parfum.
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Après dîner, il monta dans sa chambre afin de rester seul avec son âme ; à chaque marche, son âme semblait soupirer, à chaque marche son âme semblait monter en même temps que ses pieds, en soupirant dans cette ascension à travers une région de ténèbres visqueuses.
Il s'arrêta sur le palier devant sa porte, puis, saisissant le bouton de porcelaine, poussa vivement le battant. Il attendit avec angoisse, l'âme défaillante, priant en silence pour que la mort ne vînt pas toucher son front pendant qu'il franchissait le seuil, pour qu'il ne fût point permis aux démons qui l'habitent l'obscurité de s'emparer de lui. Il s'attarda encore sur le seuil comme à l'entrée de quelque sombre caverne. Il y avait là des visages ; des yeux ; ils attendaient, ils épiaient.
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Le vent du dernier jour soufflait à travers son esprit; ses péchés, les prostituées aux yeux de pierreries qui hantaient son imagination, fuyaient devant l'ouragan, poussant des cris de souris dans leur terreur, se bousculant sous leurs crinières emmêlées.
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Sa gorge était meurtrie par le désir de crier, de lancer le cri du faucon ou de l'aigle planant, d'annoncer par un cri perçant sa délivrance aux vents du large. C'était là l'appel que la vie adressait à son âme et non pas la monotone et grossière voix du monde des devoirs et des désespérances, non pas cette voix inhumaine qui le conviait naguère au morne culte de l'autel. Un seul instant de sauvage envolée avait suffi à le délivrer et le cri de triomphe réprimé par ses lèvres faisait éclater son cerveau.
(Traduction de Ludmila Savitzky)
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Et par le même chemin s’écoulent d’innombrables troupeaux de sonnaillers et de massives mères brebis, de béliers à leur première tonte, d’agneaux, d’oies d’automne, de jeunes bœufs, de juments renâclantes, de veaux étêtés, de moutons angoras et de moutons de parcs, de bouvarts de chez Cuffe et de bêtes impropres à la reproduction, de truies et de cochons bien doublés, et les variétés les plus diversement variées des pourceaux les plus distingués, des génisses du comté d’Angus, des bouvillards au pedigree sans tache avec les jeunes laitières primées du herdbook et les.bœufs : et là se fait entendre un perpétuel piétinement, caquettement, mugissement, beuglement, bêlement, meuglement, grondement, rognonnement, mâchonnement, broutement des moutons et des porcs et des vaches à la démarche pesante venus des pâturages de Lush et de Rush et de Carrickmines et des vallées baignées d’eaux courantes de Thomond, des marécages de l’inaccessible M’Gillicuddy et du seigneurial et insondable Shannon, et des pentes douces du berceau de la race de Kiar, leurs mamelles distendues par la surabondance du lait, et enfin dénient des barriques de beurre et de petit-lait et des tonnelets et des poitrines d’agneaux et des mesures de froment et des œufs oblongs par mille et mille, de toutes grosseurs, d’agate et d’ambre.
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Je veux essayer de m'exprimer, sous quelque forme d'existence ou d'art, aussi librement et aussi complètement que possible, en usant pour ma défense des seules armes que je m'autorise à employer : le silence, l'exil, la ruse.
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Je vais te dire ce que je veux faire et ce que je ne veux pas faire. Je ne veux pas servir ce à quoi je ne crois plus, que cela s'appelle mon foyer, ma patrie ou mon Eglise. Je veux essayer de m'exprimer, sous quelque forme d'existence ou d'art, aussi librement et aussi complètement que possible, en usant pour ma défense des seules armes que je m'autorise à employer : le silence, l'exil, la ruse.
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