On peut me raconter tout ce qu'on veut sur le bonheur, le sens de la vie, la réalisation de soi ; je crois qu'au fond, la seule chose qui compte, c'est d'avoir du caractère, ne pas s'en laisser conter et savoir exactement ce qu'on veut obtenir de l'existence, ne jamais sacrifier à la facilité et refuser de se laisser emmerder par les marchands de sable qui sont avant tout des marchands.
Il fallait juste rester vissée à l'instant ne rien exiger de plus que le présent. Ne rien espérer du lendemain. Vivre le moment qui vient comme le seul possible. Vivre, vivre, vivre et aimer...
Maman s'était montrée une mère aimante, mais son amour fut toutefois conditionné par ma conversion à une religion basée non pas sur l'amour du prochain, mais plutôt sur celui de la chose écrite.
Et, pour la première fois de ma courte existence, je pris conscience que la vie m'avait donné de pouvoir vivre l'expérience de sentir quelqu'un contre moi, quelqu'un qui comptait vraiment.
Nous vivions peut-être une époque terrible aussi. Nous vivions peut-être une époque où nombre de valeurs volaient en éclats, où l'individualisme et l'abrutissement généralisés marquaient des points. Mais nous echappions tout de même à ce que l'activité humaine produit de pire : Les massacres collectifs, les bombardements, les forêts de tombes. Nous echappions tout simplement à la guerre, et nous pouvions dire que nous étions de sacrés veinards.
C’est sans doute l’idée la plus originale que j’ai jamais entendue, Karen. L’amour sans histoire d’amour, sans couple, sans rien… Effectivement, c’est une manière de se contenter du vide.
Les circonstances se sont imposées à nous… Mais je crois qu’en amour nous avons notre petit mot à dire. C’est nous qui tenons le stylo et inventons l’histoire.
Je détestais cette prétention toute britannique et pourtant, si j'avais pu le renverser sur le piano ou l'attraper par la cravate pour plaquer mes lèvres contre les siennes, je l'aurais fait.
Ce garçon cultivait visiblement la différence, se fichant éperdument de ce que les autres pouvaient en penser et j'aimais ca.
Les livres appartenaient à mon environnement comme le nom des sommets ou des aiguilles pour l’alpiniste. Refuges lorsque je les lisais, ils devenaient autant de courses possibles dès lors que je ne les avais pas lus. Je pratiquais les livres à la manière du randonneur qui étudie longuement sa carte avant de se lancer. Comme lui, j’évaluais l’effort à fournir, comme lui, je rêvais en découvrant le nom des futurs lieux à traverser...