Tu les as entendus tous ces Boches qu’on a interrogés ? Connards !
À les croire, aucun d’entre eux n’était nazi ! De braves petits soldats qui n’ont fait que leur devoir !
(page 40)
Chez les rats, ce sont les femelles qui travaillent. Amazones d’un Reich sans eau courante, sans charbon, sans gaz ni électricité. Seules capables d’improviser une soupe d’orties ou une salade de pissenlits arrachés au bitume.
Les mâles, eux, sont perdus. Ce Reich n’est plus le leur. Ils gisent tels des bateaux en cale sèche.
Incapables. Inertes. Inutiles.
(page 17)
Berlin est un champ de gris.
Berlin était déjà la capitale du gris.
Gris taupe, gris anthracite, gris fer, vert-de-gris,
gris du Volkischer Beobachter.
Mais un nouveau gris s’est abattu sur la ville,
le gris de la poussière et des cendres,
le fruit des avions américains et anglais, des canons russes.
Un gris cosmopolite, omniprésent, poisseux,
un gris dont on ne peut se débarrasser.
Un gris juif, en somme.
Et puis, on a quand même conquis un continent ! Ça aussi, ils seront bien obligés de le reconnaître, plus tard !
- Oh ! À propos ! À propos des pays étrangers ! Saviez-vous quel est le mot allemand le plus connu à l’étranger ? Kaputt ! Ah ! Ah ! Ah !
(page 26)
- C’est l’une des premières consignes qu’on nous apprend quand on s’engage… Il ne peut y avoir de prisonniers dans l’Armée rouge, que des traitres.
- Et tu me dis ça comme ça ? Mais vous ne valez pas mieux que nos S.S. ?
- Mmmh… C’est vrai que j’ai vu bien des nôtres se faire fusiller par le NKVD au cours de cette guerre…
(page 168)
Les femmes de l’Armée rouge.
Elles se sont engagées pleines de haine et de violence. Se sont battues deux fois plus que les hommes. Parce qu’on ne leur pardonnait rien. Parce qu’on attendait deux fois plus d’elles. Parce qu’elles savaient le sort que les Allemands leur réservaient. Empalées, yeux crevés, seins coupés. Parce qu’elles devaient se protéger aussi de nos propres soldats.
(page 56)
La première panacée pour une nation mal dirigée est l'inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques.
Les rats ont depuis longtemps arrêté de compter leurs morts.
Tu refuses de croire ma propagande ? Pourquoi devrais-je croire la tienne ?
Mais sauver quoi ? Et dans quel but ?