La confrontation avec l’archétype ou l’instinct signifie un problème éthique de premier ordre, dont celui-là seul commence à sentir l’urgence qui se trouve placé devant la nécessité d’assumer ou non l’assimilation de l’inconscient et l’intégration de sa personnalité.
L’anima n’est pas une âme dogmatique, une anima rationalis qui est un concept philosophique, mais un archétype naturel qui englobe de façon satisfaisante toutes les affirmations de l’inconscient, de l’esprit primitif, de l’histoire du langage et de la religion.
Une psychologie scientifique doit, sans se soucier du pour et du contre qu’entraînent les conceptions du monde et les conditions de l’époque, considérer ces représentations transcendantes nées de tout temps dans l’esprit humain, comme des projections, c’est-à-dire des contenus psychiques transposés et hypostasiés dans le domaine métaphysique.
Mais notre inconscient recèle une eau vivante, c’est-à-dire un esprit devenu naturel, à cause duquel il est troublé.
[…] l’inconscient qui se trouve en quelque sorte au-dessous du conscient ; c’est pourquoi on l’appelle également assez souvent « subconscient », non sans faire naître plus d’une fois l’arrière-goût désagréable d’une conscience inférieure.
Celui qui, de nos jours, croit encore plus ou moins à l’astrologie retombe presque toujours dans l’acceptation superstitieuse d’une influence astrale, alors que quiconque est capable de dresser un horoscope devrait savoir que depuis l’époque d’Hipparque d’Alexandrie le point vernal a été fixé au degré zéro du Bélier et que, par conséquent, tout l’horoscope repose sur un zodiaque arbitraire puisque, par suite de la précession des équinoxes, le point vernal s’est avancé peu à peu jusqu’aux premiers degrés des Poissons.
Ce processus [l’individuation] correspond proprement au déroulement naturel d’une vie dans laquelle l’individu devient ce qu’il était déjà depuis toujours.
[…] la même anima peut aussi apparaître comme un ange de lumière, comme psychopompe, et conduire au Sens suprême, ainsi que le montre Faust. […]
La relation avec l’anima est […] une épreuve du courage et une ordalie du feu pour les forces spirituelles et morales de l’homme.
Une couche pour ainsi dire superficielle de l’inconscient est sans aucun doute personnelle. Nous l’appelons inconscient personnel. Mais celui-ci repose sur une autre couche plus profonde qui ne provient pas d’expériences ou d’acquisitions personnelles, mais qui est inné. Cette couche plus profonde est celle que l’on désigne du nom d’inconscient collectif. J’ai choisi le terme « collectif » parce que cet inconscient n’est pas de nature individuelle mais universelle : par opposition à la psyché personnelle, il a des contenus et des modes de comportement qui sont – cum grano salis – les mêmes partout et chez tous les individus.
[…] le trouble sexuel n’est en aucune façon la cause des embarras névrotiques mais, comme ceux-ci, l’un des effets pathologiques qui découlent d’une adaptation insuffisante, diminuée, de la conscience ; en d’autres termes, la conscience est confrontée avec une situation et une tâche qui la dépassent. Elle ne comprend pas comment son monde s’est modifié ni quelle attitude elle devrait prendre pour être de nouveau adaptée.