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Michel Cazenave (Préfacier, etc.)Yves Le Lay (Traducteur)Roland Cahen (Directeur de publication)
EAN : 9782253062509
706 pages
Le Livre de Poche (01/09/1995)
4.35/5   24 notes
Résumé :

Les Racines de la conscience (1954) reprend, développe et approfondit la notion d'" archétype " qui occupe, on le sait, une place centrale dans la pensée de Jung.

Ce concept, en effet, peut se comparer aux " catégories " de la philosophie traditionnelle (Aristote, Kant) ou aux " structures " des modernes (Piaget, Lévi-Strauss, Lacan). Les archétypes sont les schèmes éternels de l'âme humaine, les images et symboles qui peuplent l'inconsci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je ne sais pas si la représentation de l'inconscient sous formes de racines peut être autre chose que poésie plus ou moins usée. Elle laisse à supposer que l'inconscient serait une chose à partir de laquelle la conscience s'inscrit dans une pure continuité, malgré un passage de seuil marqué quelque peu arbitrairement par l'exhumation de la terre à l'air. Il est vrai qu'une telle représentation met fin à bien des interrogations et règle la question de la nature de l'inconscient une bonne fois pour toutes, pour peu qu'on ne voulût pas y consacrer trop de temps. Elle implique cependant d'aimer les plantes un minimum.


Jung se réfère à l'inconscient comme réserve de savoir dont l'exploitation permettrait à chacun de réaliser ce bon vieux rêve du « enlarge your consciousness ». Dans quel sens, et selon quels critères ? Une limite est-elle envisageable ? Ces paramètres demeurent généralement dans le grand flou ontologique – cela seul qui convient en effet à l'âme romantique. Toutefois, en matière de psychanalyse, ce lyrisme ne fait pas foi dans les intentions. Selon Jung, l'homme ignore encore beaucoup de l'inconscient mais il pourrait en connaître davantage en suivant la bonne méthode. La défense de la démarche psychanalytique par Jung, aussi louable soit-elle, tend cependant à faire apparaître dans ses propos une posture de psychologue proche de l'éducateur. Elle dissimule à peine un idéal reposant sur le fantasme d'une évolution psychologique individuelle voire collective suivant les principes d'un Bien qui n'est jamais analysé en tant que tel. Ce Bien est d'ailleurs, souvent, marqué par les principes d'une forme de relativisme qui veut conserver l'état d'esprit religieux mais non la religion, et qui ne parvient à ce tour de force qu'à condition de ne parler que de choses inoffensives, méconnues, fantasmées : quelque chose qui serait comme une religion païenne, par exemple.


Jung conçoit finalement l'inconscient de manière positiviste comme l'inconnu qui devra être conquis par la conscience pour y être intégré sans qu'aucun reste ne soit produit (ce qui le conduisit à écrire à Freud qu'il était, lui, totalement anévrotique) – alors que ce reste est proprement le marqueur de l'inconscient. Jung ne semble pas voir, contrairement à Freud, que ce que nous appelons la réalité est déjà notre refoulé, qu'il témoigne déjà de la marque de l'inconscient. Il l'a sous les yeux mais il le recherche toujours ailleurs, comme objet dont les contours doivent être précisés. Il s'aide en cela des formulations de discours qui étaient alors, en son temps, suffisamment incomplètes et inédites pour sembler prometteuses. Jung pense ainsi que les considérations en lien avec les travaux portant sur la physique quantique permettront d'en révéler davantage sur l'inconscient. Il y a quelque chose qui n'est pas totalement faux dans cette manière de voir les choses : le discours sur la physique quantique constitue une occasion d'infiltrer différemment la réalité sur le mode de l'imaginaire, mais sur ce mode seulement.


Semblant négliger que le discours sur la physique quantique procède comme toute autre chose de l'inconscient, Jung écrit que « Plus le domaine des objets que [la psychologie] veut explorer s'élargit, plus ceux-ci deviennent complexes, et plus il lui manque un point de vue distinct de l'objet ». Il en conclut alors que « la psychologie se trouve également contrainte par les conclusions de la physique de réviser ses présupposés purement psychiques » - comme si la réalité de ce que nous pouvons dire sur le monde précédait la parole elle-même. Cette logique qui s'exerce à l'encontre même de la dynamique propre de l'inconscient confirme la vision qu'avait Jung de l'inconscient, considéré comme une forme de conscience collective qui surplomberait et nourrirait à leur insu les multiples consciences individuelles. Il écrit en effet que « la volonté, à cause de sa liberté empirique de choix, a besoin d'une instance placée au-dessus d'elle, de quelque chose comme une connaissance consciente d'elle-même ». Jung cherchait peut-être à donner un point d'ancrage et à constituer des origines pour le discours de la psychanalyse (ce que Freud avait commencé, et ce que Lacan a magistralement poursuivi) mais en refusant d'interroger l'origine même de son énonciation, il se condamnait à s'en référer toujours à un fantasmatique ailleurs fait d'une sentimentalité approximativement dégrossie qui n'est séduisante qu'aussi longtemps que la logique issue de l'observation des impasses rencontrées au cours de l'existence semble encore pouvoir s'y accorder.
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Pensée de l'auteur difficile à appréhender mais après plusieurs relectures et la connaissance de ses autres concepts, le texte gagne en clarté.
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fait partie d'une liste de base à lire sur jung
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Celui qui, de nos jours, croit encore plus ou moins à l’astrologie retombe presque toujours dans l’acceptation superstitieuse d’une influence astrale, alors que quiconque est capable de dresser un horoscope devrait savoir que depuis l’époque d’Hipparque d’Alexandrie le point vernal a été fixé au degré zéro du Bélier et que, par conséquent, tout l’horoscope repose sur un zodiaque arbitraire puisque, par suite de la précession des équinoxes, le point vernal s’est avancé peu à peu jusqu’aux premiers degrés des Poissons.
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Une couche pour ainsi dire superficielle de l’inconscient est sans aucun doute personnelle. Nous l’appelons inconscient personnel. Mais celui-ci repose sur une autre couche plus profonde qui ne provient pas d’expériences ou d’acquisitions personnelles, mais qui est inné. Cette couche plus profonde est celle que l’on désigne du nom d’inconscient collectif. J’ai choisi le terme « collectif » parce que cet inconscient n’est pas de nature individuelle mais universelle : par opposition à la psyché personnelle, il a des contenus et des modes de comportement qui sont – cum grano salis – les mêmes partout et chez tous les individus.
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La confrontation avec l’archétype ou l’instinct signifie un problème éthique de premier ordre, dont celui-là seul commence à sentir l’urgence qui se trouve placé devant la nécessité d’assumer ou non l’assimilation de l’inconscient et l’intégration de sa personnalité.
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Une psychologie scientifique doit, sans se soucier du pour et du contre qu’entraînent les conceptions du monde et les conditions de l’époque, considérer ces représentations transcendantes nées de tout temps dans l’esprit humain, comme des projections, c’est-à-dire des contenus psychiques transposés et hypostasiés dans le domaine métaphysique.
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L’anima n’est pas une âme dogmatique, une anima rationalis qui est un concept philosophique, mais un archétype naturel qui englobe de façon satisfaisante toutes les affirmations de l’inconscient, de l’esprit primitif, de l’histoire du langage et de la religion.
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