Citations sur Métamorphoses de l'âme et ses symboles (203)
Cette tendance à la régression a été combattue dès les stades les plus primitifs par les grands systèmes psychothérapeutiques que sont pour nous les religions.
Avec sa conscience, l’homme est toujours en arrière des buts inconscients ; il se plonge dans une paresseuse inactivité, jusqu’à ce que sa libido l’appelle à de nouveaux dangers ; ou bien lorsqu’il est parvenu à l’apogée de son existence, une nostalgie rétrospective se saisit de lui et le paralyse. Mais s’il se ressaisit pour obéir à la poussée dangereuse vers l’interdit ou vers ce qui semble impossible, il succombe ou devient un héros.
Qui résiste à l’effort d’adaptation et retourne dans le sein de la famille […] attend non seulement qu’on le réchauffe et l’aime, mais aussi qu’on le nourrisse. Lorsque la régression est de nature infantile, elle vise […] inceste et nourriture. Mais si la régression n’est qu’apparente, si elle est en réalité introversion de la libido vers un but, alors ce rapport endogame, interdit de toute façon par le tabou de l’inceste, se trouve évité et l’exigence de nourriture est remplacée par un jeûne intentionnel […]. Une telle attitude contraint la libido à dévier vers un symbole ou un équivalent symbolique de l’ « alma mater », à savoir vers l’inconscient collectif. Solitude et jeûne sont donc, depuis les temps les plus anciens, les moyens connus pour soutenir la méditation qui doit donner accès à l’inconscient.
La thérapie doit […] favoriser la régression et ce que jusqu’à ce que celle-ci ait atteint l’être « prénatal », car il faut tenir compte ici de ce que la « mère » est en réalité une « imago » […]. »
La régression ne ramène à la mère qu’en apparence, celle-ci est en fait la « grande porte qui s’ouvre sur l’inconscient ». « Quiconque y pénètre soumet la personnalité consciente de son moi à l’influence dominante de l’inconscient […]. »
Quand on ne la trouble pas, la régression ne s’arrête nullement à la mère ; elle la dépasse, pour atteindre […] un « éternel féminin » prénatal, le monde originel des possibilités archétypiques dans lequel […] l’enfant divin attend en sommeillant de devenir conscient. Ce fils est le germe de la totalité […].
Les raisons [d’une aspiration vers le passé grandissant de façon intolérable alors que grandissent aussi les exigences du travail d’adaptation] peuvent en être exogènes ou endogènes. Dans le dernier cas, c’est-à-dire quand l’exigence vient de l’ « intérieur », la principale difficulté ne réside pas dans la malignité des événements extérieurs mais, semble-t-il, dans une aggravation croissant d’année en année de l’exigence subjective et dans une saillie plus forte de la personnalité intime, dite « véritable », restée peut-être cachée jusqu’alors.
La « mère » correspond à l’anima virginale qui […] n’est pas tournée vers le monde extérieur et par conséquent n’a pas été corrompue par lui. Elle est tournée vers « le soleil intérieur », l’ « image du dieu », autrement dit vers l’archétype de la totalité transcendante, le soi.
c’est un dieu qui engendre le fils et, en outre, le fils est identique à son père, ce qui signifie, en langage psychologique, qu’un archétype central, l’image du dieu, s’était renouvelé (renaissance) et incarné à la conscience de façon perceptible.
L’idée d’une conception surnaturelle […] signifie qu’un contenu de l’inconscient (« enfant ») est né sans la participation naturelle d’un père humain (c’est-à-dire de la conscience).
La régression de la libido a pour conséquence que le geste rituel du piétinement dans le pas de danse semble être comme une répétition du « trépignement » infantile.
Il y a dans les psychoses des idées et des images qui étonnent le malade et son entourage à cause de leur étrangeté absolue, mais qui ne sont nullement inhabituelles pour le connaisseur, parce que leur motif est apparenté à certains mythologèmes.