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Citations sur Avril brisé (28)

Le Kanun prévoyait l'état de choc dans lequel son acte pouvait plonger le meurtrier, et il permettait que des gens de passage fissent ce que lui-même n'avait pas été en mesure de faire. En revanche, laisser le mort couché à plat ventre et avec son fusil loin de lui était une honte impardonnable.
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L'homme s'approchait. Pourvu que cette fois je ne fasse pas que le blesser, se dit Gjorg, presque d'un ton de prière. Les siens avaient eu bien du mal à acquitter l'amende pour la première blessure et une seconde les ruinerait. Si, en revanche, le coup était mortel, ils n'auraient rien à payer.
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L'intendant du sang sourit amèrement. Tous ceux qui le connaissaient auraient été surpris d'apprendre que lui, Mark Ukacierre, qui avait rarement eu peur dans sa vie, même des choses qui faisaient pâlir les plus graves, avait éprouvé un sentiment de crainte devant une femme. Pourtant, c'était bien cela: elle lui avait fait peur. A son regard, il avait aussitôt compris qu'elle mettait en doute certaines choses qui se disaient autour de la table.
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De son expérience des rapports avec les femmes, il avait observé que la colère et la querelle pouvaient parfois résoudre soudain des situations inertes qui semblaient sans issue, comme un orage qui chasse brusquement une humidité oppressante.
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Puisse-t-il avoir une longue vie et mourir du fusil ! » La mort naturelle, de maladie ou de vieillesse, était donc honteuse pour l'homme des hautes régions, et le seul but du montagnard dans sa vie était d'accumuler le capital d'honneur qui lui permettrait de se voir ériger un petit monument à sa mort.
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Les justiciers était la fleur d'un clan, sa moelle et sa mémoire principale. Beaucoup de choses s'oubliaient dans la vie du clan, des hommes et des événements se couvraient de poussière, seuls les justiciers, les petites flammes inextinguibles sur les tumulus du clan, ne s'effaçaient jamais de la mémoire.
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Les peines étaient multiples : la mise au ban - le coupable était alors isolé de tous à jamais ( exclu des funérailles, des noces et du droit de se faire prêter de la farine ) ; l'interdiction de cultiver ses terres, accompagnée de la coupe des arbres de ses jardins ; l'imposition du jeûne ( dans la famille ) ; la défense de porter des armes à l'épaule ou à la ceinture, pendant une ou deux semaines ; l'enchaînement ou l'emprisonnement à la maison, la destitution du maître ou de la maîtresse de maison de son pouvoir familial.
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Quoi qu'il fît, il ne pouvait échapper à ses définitions. Il ne devait pas se faire d'illusions. Le Kanun était plus puissant qu'il ne semblait. Il étendait son pouvoir partout, sur les terres, sur les bornes des champs, il pénétrait dans les fondations des maisons, les tombes, les églises, les routes, les marchés, les noces, il gravissait les alpages et montait même plus haut, jusqu'au ciel, d'où il retombait sous forme de pluie pour remplir les voies d'eau, qui étaient la cause d'un bon tiers des meurtres.
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