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Citations sur Journal (155)

Était-il une bête, pour être à ce point ému par la musique ? Il avait le sentiment d’apercevoir le chemin conduisant à la nourriture inconnue dont il avait le désir. Il était résolu à s’avancer jusqu’à sa sœur, à tirer sur sa jupe et à lui suggérer par là de bien vouloir venir dans sa chambre avec son violon, car personne ici ne méritait qu’elle jouât comme lui entendait le mériter. Il ne la laisserait plus sortir de sa chambre, du moins tant qu’il vivrait ; son apparence effrayante le servirait, pour la première fois ; il serait en même temps à toutes les portes de sa chambre, crachant comme un chat à la figure des agresseurs ; mais il ne faudrait pas que sa sœur restât par contrainte, elle demeurerait de son plein gré auprès de lui.
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Toute littérature est assaut contre la frontière.
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Il est heureux, et c'est la caractéristique des gens heureux de trouver naturel tout ce qui se passe autour d'eux. Leur bonheur crée une brillante logique. Et si maintenant je m'étais jeté à l'eau ou si, devant lui, j'étais secoué de spasmes, là sur le pavé, sous ce porche, je m'intégrerais paisiblement dans son bonheur.
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Un écrivain qui n’écrit pas est, en fait, un monstre qui frise la folie.
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Mais il est bon que la conscience porte de larges plaies, elle n’en est que plus sensible aux morsures. Il me semble d’ailleurs qu’on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? Pour qu’il nous rende heureux, comme tu l’écris ? Mon Dieu, nous serions tout aussi heureux si nous n’avions pas de livres, et des livres qui nous rendent heureux, nous pourrions à la rigueur en écrire nous-mêmes. En revanche, nous avons besoin de livres qui agissent sur nous comme un malheur dont nous souffririons beaucoup, comme la mort de quelqu’un que nous aimerions plus que nous-mêmes, comme si nous étions proscrits, condamnés à vivre dans des forêts loin de tous les hommes, comme un suicide — un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. (Lettre à Oscar Pollak-1904)
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La plupart des hommes ne vivent pas vraiment. Ils sont seulement accrochés à la vie comme les coraux sur un récif. Et les hommes sont bien plus à plaindre que ces êtres rudimentaires. Ils n'ont pas de rocher solide qui défie le ressac. Ils n'ont pas non plus chacun sa petite gangue de calcaire. Ils secrètent seulement une bile acide, qui les rend plus faibles et plus solitaires encore, parce qu'elle les sépare des autres. Que peut-on y faire ? Il ne reste qu'à faire preuve de patience et à ravaler sans un mot toute cette bile qui monte en nous. C'est tout ce qu'on peut faire, si l'on ne veut pas avoir honte des hommes et de soi-même.
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J'ai à peine quelque chose de commun avec moi-même.
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C'est comme pour quelqu'un qui a cinq marches basses à monter, tandis qu'un deuxième n'en a qu'une, mais une qui, du moins pour lui, est aussi haute que les cinq autres réunies ; le premier ne se contentera pas de venir à bout de ses cinq marches, il en montera des centaines, des milliers d'autres, il aura même une vie pleine et fatigante, mais aucune des marches qu'il a gravies n'aura eu pour lui autant d'importance que n'en a pour le second cette unique marche, la plus haute, celle qu'il ne pourrait pas monter quand il y mettrait toutes ses forces, celle qu'il ne peut pas atteindre et que, bien entendu, il ne peut pas non plus dépasser.
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D'ailleurs, dans une certaine mesure, ce n'est qu'un symptôme de vieillesse; tout sied à la jeunesse; elle noie le vilain détail dans le flot de ses forces vives; si vous avez, quand vous êtes jeune, le regard un peu sournois d'un monsieur qui est aux aguets personne ne le remarque, même pas vous; mais ce qu'on garde en vieillissant, ce son,t des restes, nul ne sera renouvelé, chacun d'eux est indispensable, aucun ne passe inaperçu, et le même regard, chez un homme qui vieillit, ne laisse aucun doute sur sa nature, il est facile à étiqueter.

In "Une petite femme", une des quatre nouvelles publiées en allemand sous le titre "Un champion de jeûne"
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J'ai de l'expérience et je ne plaisante pas du tout en disant qu'il s'agit d'un mal de mer sur la terre ferme.
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