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Le journal de Franz Kafka est assez sombre. L'auteur y révèle un mal être qui sera accentué par la guerre et la maladie. Son quotidien s'avère des plus mornes et il se replie de plus en plus sur lui même et la littérature. Kafka nous plonge également dans ses rêves tortueux où se reflètent son angoisse et son sentiment d'indignité qui imprégneront toute son oeuvre. le judaïsme occupe une place importante dans ce journal. le judaïsme et la situation des juifs à travers l'Europe à cette époque. Il se passionne, par exemple, pour le théâtre Yiddish. Bref, dans ce journal aussi, Kafka s'impose comme un auteur poignant et singulier.
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On ne sort pas indemne du voyage au pays de Franz Kafka. Qu'on se laisse embarquer ou qu'on saute du train en marche, quelque chose en nous est remué du plus profond. Accompagner Franz sur le chemin de sa vie, d'accord, mais sur la pointe des pieds, tout en délicatesse, pour ne pas effaroucher l'extrême sensibilité de cet être humain si particulier, ne pas interrompre ses longs monologues parfois tortueux et parfois d'une simplicité enfantine. C'est aussi assister à l'éclosion de l'écriture comme tentative de survie, survie à la famille assassine, aux conventions sociales meurtrières, aux amours contrariées et impossibles, à l'amitié insuffisante. Entendre la plainte d'un homme en souffrance, en proie à ses cauchemars. En lutte avec le sommeil, antichambre de la mort. Et pourtant... Franz était drôle, faisait rire sa soeur par ses lectures théatrales, ses dessins, sa vision aiguë des choses et des êtres qui l'entouraient. On pourrait penser que, pour citer Georges Perec, Franz Kafka était un être pour lequel "vivre c'est passer d'un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner". L'âme et le corps de Franz étaient remplis d'ecchymoses.

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"Ce journal, c'est tout l'ennui de la vie et le salut qui l'éclaire"

J'abandonne la lecture de ce journal justement parce que je m'y ennuie. Pourtant, par moments, quelques mots viennent percuter cette monotonie.
Des mot qui crient la solitude, le silence, la peur, la douleur, la fragilité.

Il ne vit que pour l'écriture, alors qu'elle le fait souffrir.

Alors peut-être qu'un jour j'y retournerai, en choisissant des passages au hasard, quelques mots par-ci par là, car j'ai conscience qu'ici se cache un grand personnage. Ses oeuvres sont le reflet de ce journal étrange et sombre.
En même temps je me dis, si ce Journal n'était destiné qu'à ses proches et non à être publié, peut-être faut-il lui laisser ses secrets.
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Lire le journal de Kafka, bien que passionnant, fut une véritable épreuve. Je suis en effet entrée dans ses méandres en mai dernier pour n'en sortir qu'il y a peu, préférant lire à un rythme régulier mais peu soutenu pour mieux digérer les 700 pages qui m'attendaient. La lecture de journaux, ou de correspondances d'écrivains, bien que souvent fastidieuse, est en effet, je trouve, riche d'enseignement pour comprendre l'oeuvre qui se dessine avant, pendant, après l'écriture de ces textes plus personnels, bien souvent non prévus à la publication.

Pour Kafka, c'en est un exemple particulièrement frappant, le plus frappant jusqu'à présent dans tous les journaux que j'ai pu lire : l'on retrouve, dans un mélange hétéroclite de pensées déviant souvent en états d'âme, de descriptions de journées plus ou moins banales, d'avis sur des spectacles vus/de textes lus, d'essais littéraires plus ou moins brefs, toute la vie de l'auteur tchèque, mais aussi toute son inspiration ; des déboires sentimentaux, familiaux, et plus encore professionnels, à la maladie qui le ronge et nuit tout autant à sa vie qu'à son écriture, en passant par ses nombreuses difficultés à écrire, lui faisant encore et toujours repousser le moment de prendre la plume, tout est à portée de main pour comprendre ce qui a pu l'inciter à écrire une nouvelle comme La métamorphose ou des romans comme le procès ou L'Amérique. Malgré la richesse de ce journal - ou peut-être à cause de celle-ci -, et son côté très sérieux - l'autodérision ne semblait pas être le fort de Kafka - j'avoue que j'ai parfois tout de même eu du mal à me concentrer sur ma lecture, ce qui explique le temps que j'ai mis à le terminer.

Une lecture qui fut donc rude, mais que je ne regrette pas pour autant : je lirai désormais les oeuvres de Kafka d'un autre oeil !
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Kafka est l'un des écrivains les plus influent de sa génération, et pourtant, assez peu prolifique : seulement quelques nouvelles publiées de son vivant. Et ce journal qui, selon sa volonté (volonté tellement faible, d'après Kafka lui-même, et, de fait, trahie si facilement par son ami Max Brod), était destiné aux flammes, comme ses autres oeuvres. Un vrai journal intime, pas quelque chose fait pour être étalé sur la place publique, mais écrit pour quelques amis et d'abord pour lui-même. Ecrit pendant une grosse dizaine d'années, irrégulièrement, surtout pendant ses périodes de détresse, semble-t-il, et donc très riche. Car c'est l'impossibilité de trouver une issue qui résonne constamment dans ce journal.
Langue allemande, religion juive, résidence tchèque, c'est comme s'il avait eu une prédisposition au déchirement, une fatalité issue de ses trois communautés - les allemands étrangers, les juifs mystérieux, le peuple tchèque - qui se détestaient cordialement à Prague, au début du vingtième siècle. Un père, mais pas seulement, une mère aussi, une éducation, auxquels il reproche son malheur, et les reproches sur ces reproches qu'il s'adresse à lui-même par la suite. Un travail de bureau qui l'empêche de travailler, comme il le souhaiterait, à la littérature, mais qu'il n'ose pas quitter. Un célibat, une solitude, pourchassé et insupportable. Hypocondriaque à la santé fragile, une sensibilité qui ne fait que se désoler de sa froideur, la conscience de son originalité et l'insatisfaction causée par ses écrits, l'insomnie improductive, la culpabilité, le doute, la contemplation de son être, l'enfermement hors de l'existence. Voilà tout ce que l'on trouve dans le journal de ce conteur moderne, fait de notations, de descriptions minutieuses (en particulier des visages), d'auto-analyse, de relations de rêves et de quelques bouts de fictions, mais toujours tourné vers l'exigence littéraire.
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Les critiques précédentes étant pertinentes, je ne vais pas surenchérir sur ce journal construit à partir de treize cahiers que Franz Kafka écrivit entre 1910 et 1923. Remarquer simplement l'emploi constant de phrases nominales. Poser une pensée, observer un fait, une attitude, aller à l'essence des choses avant d'élargir le mouvement. Des phrases esquisses, comme des coups de crayon avant le passage à la composition.
PS: Lecture rendue pénible par la médiocrité de l'impression des éditions du Livre de Poche (2005).
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de Kafka, je n'ai lu que La métamorphose....et jeune qui plus est. Ce qui fait que ce livre et son auteur m'ont laissée une drôle d'impression, d'originalité particulièrement. Et en tombant un jour sur son Journal, avec le résumé qui parle d'"un témoignage le plus poignant de l'histoire de la littérature", celui d'un homme "pénétré" du verbe, j'ai pensé: ok ; j'y vais....et en effet, c'est un témoignage bouleversant.Surtout qu'après une suite de lectures frénétiques, épuisantes, j'ai commencé celle ci en me promettant de ralentir la cadence, secrètement persuadée que cette fatigue m'empêcherait d'apprécier à sa juste valeur, une lecture qui semble exigeante. Et bien, non. Dès les premières phrases, dès la préface même, j'ai été happée par un univers, des sensations apparaissant ici et là, fugacement, des flash de conscience (ou d'inconscience) révélant que peut être, les mots étaient autre chose qu'un simple moyen de communication, qu'ils avaient une dimension propres et dont l'observation minutieuse pouvait rendre fou et désespéré. Extrait de la préface, prometteur quant à la suite: "En dépouillant le mot, Kafka le ramène à un stade où le sens propre et le sens figuré ne sont pas dissociés, où toutes les analogies de son et d'images sont possibles." ou encore:" S'il n'apporte rien qui élargisse le domaine propre de l'allemand, il creuse la langue jusqu'aux profondeurs où elle retrouve un pouvoir de communication oubliée. Creusé et rajeuni par un continuel dépouillement, le mot peut alors agir au sein d'une phrase qui, elle, épouse toutes les nuances, toutes les courbes de la pensée." Donc, le Journal sera çà, une recherche perpétuelle de la plus honnête utilisation du mot. Seulement, dans le cas de Kafka, cette recherche est confrontée à plusieurs difficultés. Tout d'abord, le milieu: Kafka est juif dans une société juive qui se cherche, s'isole, se regroupe en communautés, se disloque devant l'avancée de la modernité, tout en restant très attachée à ses valeurs et ses pratiques.La langue ensuite, le Yiddish, l'allemand, le thèque...et un peu de français aussi, et Kafka semble perdu, hésitant entre elles, mais également exigeant envers elles toutes. La famille aussi qui ne comprend rien, qui l'étouffe. Les amis et le travail...ah ce maudit travail et sa "routine". Tout ça dans une époque dite de "transition", de naissance d'un nouveau siècle et des changements géopolitiques qui l'accompagnent. Mais le plus grand obstacle qui se dresse devant l'ambition créatrice de Kafka, est Kafka lui même: c'est un être ultra-sensible, hypocondriaque, pétri de contradictions.Il veut mais ne veut pas se marier,parce qu'il lui absolument nécessaire de se marier, alors qu'il veut être seul , mais a besoin de compagnie pour le soutenir, bien qu'il travaille mieux seul. Il est également sûr de son talent, sauf dans les moments où il se dénigre complétement. Il aime ses amis, mais est très difficile avec eux. Ajoutez à celà les insomnies, les mots de tête, les douleurs diverses et variées, et vous aurez un être tourmenté à souhait, perdu, mais très attachant. Et puis, il ne manque pas d'humour, que ce soit de façon délibérée ou non, exemple: 26 fév; Aujourd'hui, j'écris à Löwy. Je copie ici les lettres que je lui envoie, pare ce que j'espère en tirer quelque chose. 27 féc: cher ami....je n'ai pas le temps de recopier mes lettres." Une phrase comme ça qui tombe entre deux chapitres de réflexions métaphysiques a un certain effet comique. le Journal comporte aussi des esquisses de travaux futures, jetées çà et là, comme pense bête peut être, mais déjà beaux en l'état. Ce Journal est donc une succession de lucidité, d'espoir et de désespoir, d'acharnement et de persévérance, donnant naissance à une lecture bouleversante, qui tient sa promesse.....oui mais....oui mais...là où le bât blesse, c'est qu'au bout de 450 pages pour moi, une répétition de ces états d'âmes , et avec des livres en attentes qui font de l'oeil....ben j'ai été "obligée" de laisser tomber....pour y revenir un autre jour peut être....on ne sait jamais.
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Si l'on lisait uniquement
'les livres qui mordent et qui piquent.
Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne,
à quoi bon lire…
Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous.' 
C'est Franz Kafka qui parlait ainsi...

Chiche?
Serons nous capable de ne pas venir aider les tirages d'écrivains pitoyables?
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Kafka a écrit son journal de 1910 à 1923. Ainsi on peut suivre au jour le jour la vie de l'auteur dans sa maturité, Mais, même pour un admirateur de l’écrivain, la (longue) lecture de toutes ces annotations est parfois déroutante.
Les notes de Kafka sont parfois très courtes (un aphorisme, une remarque, une observation) ou beaucoup plus longues; occasionnellement l’auteur livre une partie de sa production littéraire (des nouvelles). La littérature et la vie culturelle prennent aussi leur place, mais sans excès. L'auteur reste discret sur ses relations avec les femmes. Son appartenance à la minorité juive (germanophone) a pour lui une importance plus grande que je ne l’aurais cru. Kafka ne s’intéresse pas vraiment à l’actualité, à la politique. Par exemple, il écrit le 1er Août 1914: « L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. - Après-midi piscine » - et rien d’autre ! Bien entendu, il évoque sa famille (on sait qu’elle lui a posé d’énormes problèmes, notamment en ce qui concerne ses relations avec son père) et plus souvent ses amis. Mais l’essentiel pour lui, c’est sa vie intérieure qu’il observe avec lucidité, et même avec un certain nombrilisme. Il pousse loin l’introspection, l’autodérision, le pessimisme, sans pitié pour lui-même. Il écrit par exemple, en 1922: « Mon évolution a été simple. A l’époque où j’étais satisfait, je voulus être insatisfait et je me jetai dans l’insatisfaction. (…) Ensuite je voulus revenir sur mes pas. Je fus donc constamment insatisfait, et même insatisfait de mon insatisfaction ». C’est du Kafka à l’état pur !
Mais, plus le temps passe, plus sa santé se dégrade et plus ses annotations sont brèves. Il écrit en 1923: « Incapable de tout, sauf de souffrir ». L’écrivain est mort peu après (en 1924). Ces textes parfois arides n’engendrent pas la joie de vivre, certes ! Mais Il est évident que ce Journal est une véritable mine d’or pour les spécialistes de l’écrivain.
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Il faut lire ce journal si l on souhaite comprendre cet homme torturé. Tout est là, dans ses pages.
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