Ca faisait longtemps que je voulais découvrir l'univers de Kafka. Voilà, c'est chose faite avec cette nouvelle très connue et largement analysée. Je n'ai pas la prétention d'en tirer une analyse poussée, mais j'ai tout d'abord été surprise par la limpidité du style. Moi qui pensais devoir consulter mon dictionnaire à chaque phrase et réfléchir longuement à chaque chapitre, je l'ai lu relativement vite tant ce livre est abordable. L'histoire, il suffit de lire le résumé : Grégor se réveille un matin transformé en cancrelat. Il habite avec sa famille de la petite bourgeoisie et se retrouve relégué dans sa chambre, tant son apparence répugnante effraie ses semblables. Il va donc être la proie de dégout, de la part de ses parents et de sa soeur, mais aussi de son supérieur hiérarchique.
Ce récit, narré avec une certaine distance, m'a touchée. J'y ai vu comme le souligne Wikipedia plus haut le traitement social d'individus différents et la solitude et le désespoir qu'engendre une mise à l'écart.
On ressent le désespoir de Gregor teinté d'une certaine fatalité. Mais on assiste aussi à quelque comiques de situation et à un peu d'autodérision.
L'édition Folio Classique que j'ai lue comporte une petite préface de Claude David (qu'il est préférable de lire après la nouvelle) qui éclaire sur les conditions d'écriture de Kafka et qui livre une petite analyse. En revanche, les notes de bas de page, même si elles peuvent être utiles, ne le sont pas toutes et peuvent gêner la lecture. Cela dit, une fois accoutumée, cela m'a plutôt servi.
Voici d'ailleurs, un extrait de la préface que je trouve intéressante :
Ce n'est pas la société dont Kafka instruit ici
le procès. La société a ses pesanteurs, mais elle n'est pas mostrueuse. le monstre est Gregor Samsa.
La métamorphose est un châtiment imaginaire que Kafka s'inflige. On trahirait son intention, si on lui cherchait des excuses ou si l'on imputait à d'autres les fautes dont il se sent coupable. On ne peut que se détourner de lui avec horreur. IL avait toujours été faible, mais
la métamorphose a encore accru sa faiblesse. Toute communication avec lui est devenue impossible, il est égoïste et immonde, même s'il ne peut mesurer à quel point il est devenu un objet de dégout.
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