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sur 10565 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La métamorphose est un recueil de 16 nouvelles de longueurs inégales (allant de 3 phrases à 85 pages) dont la plus étoffée est la nouvelle titre, "La Métamorphose".
Que dire après les centaines de critiques qui ont élevé Kafka à des hauteurs inaccessibles et les millions de gens qui l'ont lu et relu et re-relu ? Juste donner un avis sincère et humble de l'impression produite par ce recueil sur un sujet lambda.
L'écriture est fluide, mais très vite les incohérences avec la réalité s'érigent en maîtresses. Pourtant on reconnaît la réalité mais les altérations perturbent la vision, un peu comme un tableau de Bacon. Pour être franche, je n'aime pas toujours spécialement, mais cela a un caractère de curiosité indéniable.
L'impression que j'en retire est celle d'un auteur qui aurait eu la faculté de se remémorer ses propres rêves (ou cauchemars, c'est selon) et qui les aurait couchés sur le papier. En rêve, j'ai souvent vécu des situations qui ressemblent à de la vérité mais où quelque chose cloche inexpugnablement, et où l'on se heurte mille fois au même obstacle ou à la même idée fixe sans que l'on y puisse rien changer, où l'on pédale dans une mélasse inqualifiable sans qu'il y ait moyen de nous en extraire.
Franz Kafka nous relate donc ces sortes de rêves et du coup, on peut prendre ça pour une écriture métaphorique, une écriture allégorique, agrémentée de force philosophie alors qu'il n'y a peut-être qu'une écriture onirique, du moins c'est le parti que je prends pour ce recueil-ci. (Je ne vais pas me faire des amis ! mais j'assume complètement.)
Ce n'est pas inintéressant, il fallait bien qu'un auteur le fasse, dire que j'en mangerais à tous les repas, peut-être pas.
Concernant la nouvelle intitulée "La Métamorphose", on peut probablement y lire (entre autre) une allégorie de la maladie, de la solitude, de la réclusion, de la dépendance ou du vieillissement. L'intéressant étant alors le récit du déclin dans la considération de l'autre, et pour avoir un peu vécu ce genre de situation, je comprends aisément ce qu'a pu vouloir exprimer l'auteur. On y lit aussi l'emprise de l'inertie sociale du personnage principal, enfermé au propre dans sa gangue de coléoptère, au figuré dans sa gangue familiale, et dont on ne saurait préciser laquelle de ces gangues lui interdit le plus de bouger.
Pour conclure, si vous êtes à l'aise avec vos cauchemars, alors vous serez à l'aise avec ce Kafka-là, mais je le répète une énième fois, tout cela n'est que mon avis, un parmi tant d'autres, c'est-à-dire, pas grand chose.
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Du jour au lendemain, Gregor se réveille transformé en un insecte hideux. Il comprend ce qui se passe autour de lui, mais ne peut communiquer avec les hommes.

Que lui est-il arrivé ? Sa famille est anéantie mais ne cherche pas à comprendre la cause de cette transformation. C'est absurde, répugnant, mais c'est ainsi, le malheur est arrivé. Gregor qui était le soutien financier de sa famille n'est plus en mesure de subvenir à leurs besoins. Voilà le problème essentiel pour eux.

Cette histoire n'est pas si irréelle et absurde qu'elle y parait. Elle relate la déchéance d'un homme. Gregor pourrait être une personne atteinte d'une maladie morale, sombrant dans la dépression. Ou ,victime d'un handicap, lui enlevant sa mobilité et le rendant inutile pour la société et pour sa famille.

Au début, sa famille, bien qu'épouvantée, prend à peu près soin de lui. Puis petit à petit, elle le rejette. Il ne représente plus rien pour eux, ils n'en éprouvent que du dégout, ne songeant finalement qu'à se débarrasser de ce fardeau encombrant.

Gregor, au contraire, n'a que de bons sentiments pour sa famille. Il s'est toujours sacrifié pour elle, il continue à l'aimer. Il se sent coupable. Il n'est pourtant pas responsable de son état. Il a besoin d'affection et de reconnaissance. Il ne récoltera que dégout, rejet et colère.

C'est une histoire, qui au-delà du côté fantastique et absurde, nous parle d'abandon, de désespoir, de solitude, d'angoisse de l'existence.
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La métamorphose est une relecture. C'est un livre très apprécié par les lecteurs mais pour moi, malgré sa touche de fantastique je suis autant mitigée que la première fois. C'est sombre et sans espoir, ça me donne le bourdon.
Bien qu'il se soit métamorphosé en cafard, Gregor se montre plein de considération pour sa famille et ennuyé à l'idée des tracas qu'il leur occasionne. À part sa curiosité pour ses pattes, nous ignorons tout de ce qu'il ressent. Il ne se plaint pas. Par contre sa famille est gênée, embarrassée, effrayée mais n'éprouve aucune pitié pour Grégor. Ils ferment les yeux ainsi que la porte sur ce qu'il est devenu. Ce sont des égoïstes sans la moindre gratitude pour l'aide qu'il leur a apportée.
De mon point de vue ce texte est une négation de l'humanité. Comment une famille et avant tout un père et une mère peuvent-ils envisager d'aller se promener après la mort de leur propre chair ? Comment peut-on nier une telle situation et s'en accommoder ?
Bien que le style de Kafka soit simple et agréable à lire, je ne suis toujours pas réconciliée avec La métamorphose même si j'y ai trouvé beaucoup plus de questionnements.
Lu dans le cadre du Challenge Solidaire 2019
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La Métamorphose est un roman poignant qui traite de la psychologie humaine. Un matin, Gregor Samsa se réveille dans la peau d’un énorme cafard répugnant. Mais son seul souci lorsqu’il réalise qu’il a pris l’apparence d’une blatte est de se demander comment il va se rendre à son travail. Il n’est pas choqué par sa métamorphose soudaine et reste obnubilé par la réaction que pourrait avoir son patron s’il n’allait pas travailler.

J’ai l’impression d’avoir été présente lors des scènes décrites dans ce roman tellement elles étaient racontées avec perfection et concision. Franz Kafka a une plume qui nous plonge dès le départ dans son récit mêlant horreur et absurdité.

Je suis vraiment mitigée quant à ce roman. Je ne peux pas dire que je ne l’ai pas aimé parce-qu’il était vraiment très original – je n’en avais jamais lu de tel auparavant et c’est vraiment cette excentricité des thèmes qui m’a plu. J’ai aimé les métaphores dont faisait part Franz Kafka : la représentation de l’homme renfermé sur lui-même et obsédé par le travail symbolisé par le cafard – en effet, petit à petit Gregor se comporte vraiment comme un animal, ce n’est plus une simple apparence – et donc également l’idée de rejet de sa propre famille à cause de son ignoble corps et de sa passivité face aux événements. Alors nous vient la réflexion « Qui est le plus animal entre Gregor et sa famille? »

Mais pour ma part, l’histoire fut trop répétitive. Les descriptions répugnantes telles que « Il lui coulait des lèvres un liquide brunâtre qui se répandait sur la serrure, puis s’égouttait sur le tapis » nous permettent certes de s’immiscer dans la peau de Gregor et d’accentuer le mal-être et l’horreur qui se dégagent du récit – mais il y en a beaucoup trop ! De plus, la fin n’a rien d’exceptionnel, on la devine dès même le début du récit : un homme transformé, rejeté et qui finit par mourir. C’est un coup bien trop classique, on sent ce qui va se passer et j’aurais préféré être surprise sur la conclusion.

Malgré tout, La Métamorphose n’en reste pas moins un bon roman avec une très belle écriture triste et extrêmement glauque. Mais je n’ai malheureusement pas su saisir et apprécier le message qui est ressorti de ce roman.
Lien : https://unparfumdelivre.word..
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Pas étonnant que la terrible et dérangeante histoire de Gregor et de sa lente transformation en insecte soit devenu l'un des classiques les plus plébiscités : Sous des airs de science-fiction pure et malgré le sentiment d'inquiétante étrangeté qu'évoque en nous ce récit, ce roman nous touche peut-être plus près qu'on ne croit... Cet homme qui se réveille un jour en n'étant plus tout à fait lui-même et qui va petit à petit devenir une vermine, incapable de prendre soin de lui-même et haï par sa famille ne symboliserait-il pas en effet la chute dans la dépression, la monstruosité du regard des autres, la déshumanisation qui mène à la mort, le rejet de la différence, l'absurdité du monde... ?

Plus de 130 analyses différentes de "La métamorphose" ont été recensées! C'est dire si ce récit allégorique est puissant pour avoir tant posé question et surtout pour avoir inspiré tant de réponses différentes. Je ne tiens pas à donner ici la 131ème interprétation, à vrai dire je ne m'en sens pas capable, mais je peux quand-même dire que j'ai été moi aussi fascinée par cette oeuvre kafkaiesque et qu'elle m'a beaucoup fait réfléchir, et sans pouvoir l'expliquer, je me permettrais juste une question : Et si avec cette oeuvre magistrale le grand Kafka ne cherchait qu'à nous mettre en garde : attention Messieurs Dames à la vie alentour, prenez soin de ce que vous êtes, de la vie que vous menez et de ceux qui vous entourent, car vous pourriez, qui sait, un beau matin, au sortir d'un rêve agité, vous éveiller dans votre lit en une véritable vermine....
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Comme j'ai un profond dégoût pour les Cancrelats plus justement nommés parfois Cafards, je ne vous raconterai pas pourquoi ce serait trop long et inintéressant ici.

La métamorphose de Gregor, ne m'a pas , outre mesure, provoqué de réelle empathie envers le personnage.

Je l'aurai purement et simplement E C R A B O U I l L E !!!!!

Dommage , il n'y aurait pas eu d'histoire !

Et l'auteur a dit ceci :
"Je veux transcrire une petite histoire, qui m'est venue à l'esprit en pleine détresse et qui m'obsède au plus profond de moi-même".(p.10)

Invraisemblable ce serait le mot juste pour définir cette métamorphose.

Tout a été sûrement dit dans moult commentaires plus pointus que je ne saurai le faire, et beaucoup plus sérieusement.

Les portraits qu'il fait de ses proches, son père un tyran qu'il déteste, sa mère, larmoyante et faible, sa soeur qui se veut charitable mais ne l'est qu'un temps.

Dans le fond c'est une histoire tragique qui se réfère à sa vie cette métamorphose à laquelle il s'identifie "le temps d'un livre", je suppose.

Quelques scènes cocasses, prêtent à rire ; mais par moment c'est absurde, pathétique et grotesque.

Je n'ai discerné aucune humanité sous la carapace animale.

p. 20 - La Métamorphose ne cherchait pas à émouvoir le coeur et qu'elle était fort loin d'imiter la vie . (C. DAVID)

Un humour grinçant qui colle aux murs et au plafond comme cet immonde
insecte.

Un humour Cancrelatien !
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Un matin, le jeune Gregor Samsa se réveille dans son lit et, peu à peu, se rend compte que son corps n'est plus celui d'un homme mais celui d'un insecte, avec carapace et pattes qui s'agitent...Pensant à un cauchemar, enfermé dans sa chambre il entend néanmoins les bruits familiers de sa famille, père, mère et une soeur qui s'étonnent de ne pas le voir se préparer et partir au travail, faire ses tournées de représentant de commerce. Les épreuves pour Gregor ne font que commencer...aux difficultés de mouvement, déplacement, d'alimentation, s'ajoutent l'attitude de rejet de sa famille, avec une mère effondrée et terrorisée, une soeur qui semblait compréhensive et se révèle froide et cruelle et un père qui n'arrive pas à faire face.
Cette nouvelle forte, entre fantastique et cauchemar de Franz Kafka, met en scène une transformation qui va faire éclater l'équilibre et remettre en cause l'humanité de la famille face au jeune Gregor, qui, victime de cette métamorphose, est celui qui reste le plus humain, dans sa détresse et ses espoirs, au delà de la métamorphose physique, Kafka s'attarde sur le changement de comportement et les conséquences sur la famille qui ne voit que répugnance et dégoût...

Une lecture assez dense qui permet de remettre en cause le rapport que l'on peut avoir face à des changements dont peuvent être victimes des proches...plus largement et prosaïquement, comment exprimer son ressenti, quelle réaction avoir face au handicap ou une catastrophe dont un membre de la famille, un ami, serait atteint...
Au delà du côté dérangeant de la métamorphose, c'est une lecture profonde qui touche à la détresse et à l'humanité.
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J'éprouve de l'étonnement, un peu d'effroi, mais surtout de la répugnance envers ce cancrelat qui garde les pensées d'un jeune homme comme il faut. Un jeune homme dévoué pour sa famille. Plus le récit avance plus je ressens aussi de la pitié et de l'empathie envers ce même insecte abjecte. Franz Kafka réussit à créer ce mélange inédit de sentiments et de sensations. C'est le mélange qui est inédit, nous sommes bien d'accord. Quoique amour et haine parfois se rejoigne … Mais là n'est pas le débat, je veux à la fois aider cette créature repoussante à sortir de sa chambre et l'éradiquer, la dissoudre devant sa famille et moi-même.

Comment classer ce classique de la littérature ?
Un soupçon d'horreur populaire, une pincée de psychanalyse, un morceau d'autobiographie. le tour est joué en moins de cent cinquante pages, bravo Monsieur Kafka !

Hypothèses et questions toutes personnelles :
Un infime délire schizophrénique visuel de l'auteur est-il à l'origine de ce récit ?
Ou comment Franz Kafka a-t-il fait pour imaginer et coucher sur le papier pareil situation confinée cauchemardesque ?
Le cancrelat est-il l'image de nous même quand nous ne sommes plus nous même ? Puisque nous serions alors aliénés par l'excès de travail ?
L'excès d'autres activités malsaines ?
L'excès de substances ou d'opiacés modifiant notre psychisme ?
Ou ce cancre est-il simplement la face sombre de chacun de nous ?

Avec le printemps revenu ça ne va pas, cette lecture convient beaucoup mieux pour la saison hivernale, ou décembre en France, quand il fait gris tout le temps, tant pis. Avec ce texte pour du sombre et du lugubre vous allez être servi. Si ce n'est ce que vous cherchez en ce moment, fuyez, attendez novembre …
J'ai finis ce texte un dimanche matin le ciel était déjà bleu … quel contraste …
Je lirai avec le même plaisir, je le souhaite, le Procès du même auteur dans mes futures semaines littéraire. A plus tard.
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Quasiment 20 000 lecteurs au moment où j'écris mon avis, donc je ne m'attarde pas sur l'histoire. Encore un classique que je n'avais pas lu c'est chose faite, je ne savais pas à quoi m'attendre et je reste perplexe en refermant cette nouvelle, mon avis est donc mitigé. Cependant on ressent une profonde tristesse pour cet homme, aucun espoir, l'histoire est très sombre.
J'aurais tout de même voulu savoir pour quelle raison cette métamorphose...
Un livre à découvrir pour se faire son propre avis sur l'écriture de Kafka.
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Brrr ! Atmosphère kafkaïenne on ne peut plus lourde, absurde et par conséquent illogique, confuse, incompréhensible mais..., peut-être, pas tant que ça.
La nouvelle, écrite en 1912, est un terrible drame de l'aliénation, du rejet de l'individu sur tous les plans : économique, social, moral. Pour tenir faut lutter contre les autres et aussi contre soi-même. Comment faire ? Dans un monde ou l'homme "avoir" prend toute la place, comment faire pour ne pas oublier l'homme "être"? En se métamorphosant ?
Gregor Samsa se voit un matin transformé en un énorme cancrelat. Métamorphose terrible. Seul et perdu avec ses rêves et ses peurs, il reste sans savoir ou comprendre tout ce qui l'entoure. Le lecteur pareil.
Kafka aurait dit que "Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous"; ..."Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?" Alors là, me voilà bien réveillée !
Utilisant un style sans pathos, sans émotion ou empathie apparente, Kafka ne condamne pas, ne prend pas partie, mais ouvre au lecteur averti une pléthore de questions auxquelles, avant de répondre, on sent la responsabilité d'y réfléchir profondément tellement sont-elles d'actualité !
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