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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La reine soldat, c'est ainsi que l'a qualifiée Marcel Proust dans La Recherche, elle que Visconti rêvait de voir incarnée à l'écran par Greta Garbo ... Une femme superbe en tous cas, mais un destin tragique.

L'éditeur ne précise pas qu'il s'agit d'une biographie ou un roman … mais simplement le récit de l'extraordinaire destin de la jeune soeur de Sissi, Marie-Sophie de Wittelsbach (1841 – 1925), racontée par l'arrière-petite-fille d'une des personnes ayant vécu auprès de la fille adultérine - et donc cachée - de cette si jolie et si malheureuse reine de Naples.

J'avais toujours été agacée de voir dans la littérature l'irruption à point nommé – comme le deus ex machina – d'un enfant abandonné, kidnappé ou caché, revenu sur le devant de la scène pour réclamer sa véritable identité. Molière, Verdi, Michel Zévaco … Mais effectivement, ces situations devaient être légion à l'époque où concevoir un enfant hors mariage représentait une catastrophe … surtout lorsqu'on était issu d'une famille princière.

C'est ce qui est arrivé à la jeune et superbe Marie-Sophie, reine consort de Naples et de Sicile, mariée à 18 ans au prince de Bourbon, bientôt devenu François II, un être falot et confit en dévotions, totalement soumis à sa belle-mère, et en plus affublé d'un phimosis (est-ce génétique chez les Bourbons ?) qui ne lui permet pas de consommer son mariage.

L'histoire met en lumière un épisode peu glorieux du processus garibaldien d'unité italienne par la monarchie piémontaise (l'autre face du Guépard, le roman fameux de Guiseppe Tomasi di Lampedusa), avec la conquête militaire du royaume des Deux-Siciles, directement issu du Congrès de Vienne, par Victor-Emmanuel de Savoie.
Le dernier réduit des souverains napolitains est la forteresse de Gaète, pilonnée sans merci, pendant laquelle la jeune reine Marie-Sophie s'illustre par sa présence auprès des blessés et devant la mitraille. Elle devra bientôt se réfugier avec son mari déchu auprès du Pape avant d'être priée de trouver exil ailleurs.

Sa bravoure en fait une héroïne de statut mondial, elle y acquiert le surnom de Reine-Soldat … Elle a à peine 20 ans, est une cavalière émérite, avec sa haute stature (1,70 m) et une silhouette digne d'une cover-girl.

Et puis à Rome, elle rencontre l'amour de sa vie en la personne d'un jeune zouave pontifical, Emmanuel de Lavaÿsse-Chateaubourg, et elle en attend un enfant. Ce sera une petite fille, qui vivra cachée toute sa vie, et jamais Marie-Sophie ne s'en consolera.

Lorraine Kaltenbach remonte le temps et les rares archives qui racontent les soins apportés par les membres de sa famille ayant recueilli la jeune fille confiée à son père, hélas décédé à peine 5 ans après sa naissance. Les chagrins vont s'amonceler sur la tête de sa mère, qui la retrouvera cependant durant les dernières années de sa courte existence.

Comme quoi, il ne suffit pas de naître dans une famille princière très unie et d'être mariée à un jeune roi pour connaître un bonheur durable, mais surtout être touchée par une avalanche de deuils … maladies (la tuberculose, en particulier), les pandémies (le choléra), les attentats, les catastrophes (sa soeur brûlée vive dans l'incendie du Bazar de la Charité), la mort d'un enfant ... La vie n'aura pas été tendre pour la belle Marie-Sophie de Bavière.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Les wittelsbach : quelle famille et combien de morts violentes. Entre Elisabeth d'Autriche, assassinée par un anarchiste, Louis II, le roi "fou", l'archiduc Rodolphe, fils d'Elisabeth, mort avec sa compagne, Marie Vetsera, à Mayerling, Sophie Charlotte, morte brûlée vive dans l'incendie du bazar de la Charité, on se sert cernés par différentes pathologies (peut être dues à la consanguinité qu'engendre les mariages entre membres de même famille) et l'époque qui change et que ne semble pas appréhender la royauté.
Si Sissi et Louis II de Bavière ont laissé leurs empreintes et rapportent de confortables revenus économiques maintenant à l'Autriche et la Bavière grâce au mythe et aux châteaux fastueux, la réalité du temps était beaucoup moins glamour pour ceux qui ne vivaient pas dans l'univers d'entre-soi des familles royales. Car il faut bien l'avouer, ils sont complètement en dehors du monde réel ces rois, reines, empereurs : le peuple n'existe que pour servir de chair à canon lors des conquêtes et de valetaille, mais il n'existe pas.
Le roman de Lorraine Kaltenbach est intéressant car il m'a permis de rencontrer une wittelsbach, que je ne connaissais pas : Marie Sophie Amélie, duchesse en Bavière (ne pas confondre "en bavière" et "de bavière", c'est important d'un point de vue strictement dynastique), qui d'après les quelques photos qui existent, ressemble beaucoup physiquement à sa grande soeur, Sissi. Marie Sophie va épouser François (encore un ...), duc de Calabre et fils de Ferdinand II des 2 Siciles. C'est le mariage de la carpe et du lapin : elle est jeune et tonique, lui est déjà vieux, ressemble à un moine et n'a pas l'envergure d'un dirigeant.
Nous sommes à l'époque où l'Italie telle que nous la connaissons n'existe pas : les différentes régions compose des petits royaumes avec chacun son roitelet et son petit pouvoir. Au milieu, Rome et le Pape au Vatican. La composition de l'unité italienne va se faire dans les guerres internes et externes car aussi bien la France que l'Allemagne ou l'Angleterre ont un oeil sur cette botte. Garibaldi va soulever les foules composant ainsi un opposant aux différents pouvoirs existants et ralliant l'unité.
Le petit royaume des deux Siciles va s'effondrer, mais Marie Sophie va y gagner ses galons d'héroïne, en étant le chef de guerre et d'état que n'est pas son époux. Elle va devenir un mythe : l'héroïne de Gaète. On peut objecter qu'elle n'est pas allée aux combats et qu'elle n'a pas vraiment vécu l'ordinaire d'un assiégé lambda, mais l'histoire a la grâce de trouver belle et forte comme une amazone, cette jeune femme de 22 ans qui va ensuite devenir ce que sera sa grande soeur, Sissi, une errante de luxe avec un secret : l'amour qu'elle vouait à un jeune zouave français Emmanuel de Lavaysse, rencontré à Rome et la naissance de ces amours d'une enfant, dont le surnom "Daisy" de Lavaÿsse, cachait son prénom complet Mathilde, Sophie, Henriette, Elisabeth, Louise de Lavaÿsse-Châteaubourg.. Elevée par son père, reconnue par lui, l'enfant fut toujours accompagnée de façon discrète par sa mère, Marie Sophie, qui avec son époux, François (qui était au courant) va venir vivre à Paris. Soutenue financièrement par la famille Rotschild, le couple survivra discrètement en happy few royaux entre bains de mers sur la côte normande, voyages en Bavière, gestion d'une écurie de course (Marie Sophie est une cavalière émérite comme sa grande soeur) et bonnes oeuvres. Marie Sophie aura la douleur de perdre Daisy, 23 ans, de tuberculose, alors qu'elle même a 45 ans, Elle aura entre temps plusieurs années auparavant perdue au berceau, sa fille officielle, née de la consommation tardive de son mariage avec François :Maria-Cristina-Pia.
Marie Sophie mourra en 1925 : elle aura le temps de voir la première guerre mondiale, faire des millions de morts.
On retrouve bien sûr de nombreuses figures historiques connues, et on vit au rythme des romans de Proust et de Lampedusa "Le guépard" qui nous conte un univers qui disparaît par le biais de la vie de don Fabrizio Corbera, prince de Salina (Sicile) tandis que se déroulent les révolutions italiennes du Risorgimento. le secret de la reine soldat est un livre intéressant avec me semble-t-il néanmoins un parti pris monarchique, qui oublie que derrière la "misère" des grands de ce monde, se cache toujours celle du peuple ordinaire, qui elle , est moins glamour, mais beaucoup plus concrète. Je remercie NetGalley et les Editions du Rocher de m'avoir permis de lire ce roman, qui m'a permis de me replonger pour la première fois depuis fort longtemps dans l'univers des Wittelsbach.
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Je remercie les éditions du Rocher pour m'avoir permis de découvrir ce titre.
Passionnée depuis mon plus jeune âge par l'impératrice Sissi, j'ai lu beaucoup de biographies à son sujet et suis même allée à Vienne pour suivre ses traces. du coup, quelle joie pour moi de découvrir l'histoire d'une de ses soeurs qui a été reine de Naples.
Marie-Sophie est de la même trempe que son illustre aînée : belle, charismatique, aventurière, passionnée, elle ne va pas hésiter à se montrer sur le front pour protéger sa ville des révolutionnaires italiens. Obligée de fuir, elle gardera toujours cette image de souveraine qui est restée, jusqu'au bout; là pour défendre sa ville. Arrivée à Rome; elle rencontre un zouave français avec qui elle va connaître le grand amour. Une petite fille adultérine va naître de cet amour et à partir de là, toute sa vie va changer. Entre secrets, passion et une envie d'ailleurs, Marie-Sophie va vivre une vie à cent à l'heure.
Ce que j'ai aimé dans ce récit, c'est de découvrir ce personnage méconnu pour moi et pourtant tellement semblable à Sissi, par bien des aspects. le contexte historique est également bien dressé et on retrouve les grands moments de la révolution italienne et ses protagonistes. Ce que je regrette un peu, ce sont les passages où l'autrice nous explique sa démarche de recherche d'informations sur Daisy, qui s'avère être une arrière arrière petite cousine. Ces moments m'ont moins intéressée car je recherchais, finalement, à découvrir Marie-Sophie et j'ai perdu, par moment, le fil de ma lecture, avec ces passages plus personnels.
Néanmoins, c'est une lecture facile, fluide, qui attise la curiosité et donne envie d'en savoir plus !
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