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Critique de Masa


La défunte édition Marabout Fantastique semble regorger de bien des merveilles (Jean Ray, Edgar Allan Poe, Bram Stoker et j'en passe). J'ai mis la main sur le numéro 324. Il s'agit de « La guerre des salamandres » de Karel Čapek. Je vais découvrir la littérature tchèque, une grande première pour moi. Une rapide recherche sur Internet et je découvre qu'il est à l'origine du mot « Robot » car il l'a introduit dans sa pièce de théâtre « R.U.R. ». En fait, c'est son frère Josef Čapek qui en fut l'inventeur. Je tombe de haut, moi qui croyait que c'était Isaac Asimov qui l'avait inventé. Il est bon donc de rendre hommage à qui de droit.
En fin de l'ouvrage, les éditions Marabout Fantastique ont eu la bonne idée de mettre quelques pages pour présenter l'auteur et son oeuvre. On y append qu'il faisait partie de la liste des auteurs recherché par les Nazis. Comme Karel Čapek est décédé en 1938 – à l'âge de 48ans –, ils n'ont pu le déporter vers les camps de la mort. Pour assouvir la mégalomanie de ces fanatiques et déséquilibrés, ils se sont vengé sur son frère Josef Čapek. Je me suis demandé s'il n'y avait pas de lien entre la salamandre et le nazisme (au sens large).
Je me souviens que Robert Merle s'était inspiré de ce livre pour écrire « Un animal doué de raison ».

Ce fut le capitaine Jon van Toch qui rencontra pour la première fois la Salamandre ou plus exactement toute une communauté de Salamandres – en fait, il s'agissait de l'un de ses serviteurs, mais l'histoire (au sens large) veut ce soit les hommes blancs et de hauts rangs qui fassent les découvertes. le capitaine est un homme au fort caractère et de son temps. Il faut savoir que l'entre deux guerres, beaucoup de personnalités étaient racistes et antisémites (Lovercaft, Henry Ford,…). Ainsi notre cher homme lâche nombres de jurons parfois drôles, parfois blessant quand il fait allusion au racisme.
Au début, les Salamandres, n'étaient que des simples animaux. Puis, le capitaine leur à montrer comment ouvrir des huîtres avec un couteaux. Ces êtres marins ont évolué et n'ont cessé de progresser, jusqu'à ce qu'ils deviennent les égaux de l'être humain.

Je ne peux pas noter et parler de mon ressenti devant la richesse de ce livre. Au-delà d'un simple roman, Karel Čapek nous dresse une véritable encyclopédie de l'animal et si on regarde plus en profondeur, il s'agit d'une satyre sur son monde. Bien évidemment entre son époque et le notre, il s'est passé beaucoup de chose. Ce livre mériterait d'être analysé en profondeur.
Ce récit est bien plus qu'un roman. Au gré des pages, nous suivons des histoires insolites, des réflexions, mais surtout d'innombrables articles. Durant la partie que j'ai le moins apprécié, nous avons le droit d'avoir des coupures de presses, des thèses, des conférences. Tout est absolument décrypté jusqu'au mode de reproduction détaillé. J'avoue que j'ai fait l'impasse sur la majorité de ces paragraphes long et en petit caractère. Une chose étonnante, il a ajouté des articles de langues diverses, comme les kanjis japonnais et l'écriture arabe.
Le roman est découpé en trois parties dénommé Livre. le livre I (Andrias Scheuchzeri) décrit la découverte et l'évolution des Salamandres. le Livre II (Sur les traces de la civilisation) est la plus ennuyeuse. Cette partie nous nous narre l'évolution des Salamandres dans la culture et la politique aux travers les pays du monde. Et ça se termine avec La guerre des Salamandres qui est le livre III.
J'ajouterai que j'ai été agacé par la lourdeur des dialogues. À chaque fois que quelqu'un parlait, il rajoutait des « dit », « répliqua », « piaula », « glapit », « criait », « s'écria » ou bien encore « acquiesça ».

Petit plaisir personnel : Il se trouve que le livre que j'ai entre les mains est la première édition de la collection Marabout Fantastique (1969). Une réédition fut faite en 1986. Plus récent, les éditions La Baconnière ont réédité ce livre en 2012, tout comme Cambourakis et sa couverture vintage.

C'est une lecture assez difficile, voire même élitiste. J'admire le travail de l'auteur, mais d'un point de vu de lecture, je suis passé à côté. Je ne le conseille pas à tous.
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