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3,67

sur 2008 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bien entendu je n'ai pas lu les 553 romans de la rentrée littéraire 2013, juste quelques uns et parmi ceux là, j'espère qu'on parlera beaucoup et en bien du dernier Laura Kasischke, Esprit d'hiver. J'ai déjà souvent parlé de cet auteur américaine dont j'aurais bientôt presque tout lu (elle écrit aussi de la poésie mais cela n'a pas été encore publié en France). Étrangement certains de ses titres sonnent comme des romans harlequin (je pense en particulier à « A moi pour toujours« ), surtout ne vous arrêtez pas à ça, vous rateriez une grande écrivain.

Comme dans d'autres livres de Laura Kasischke, l'intrigue se passe dans une banlieue américaine mais on n'est assez loin de l'ambiance Desperate Housewife où les femmes tuent leur ennui entre séances de yoga, tromperies avec le jardinier et poker entre copines. On sent très vite une impression d'enfermement, on manque d'air, rapidement on étouffe, on voudrait ouvrir une fenêtre, prendre un peu d'oxygène, s'éloigner mais voilà que l'auteur imagine une tempête de neige qui bloque toute la région et isole les deux personnages principaux de l'histoire, mère et fille dans un tête à tête de plus en plus oppressant.

Avec un sens du suspense très maîtrisé et cette façon de flirter avec les frontières du surnaturel bien à elle, l'écrivain instille le doute quand à ce qui se passe réellement et ce qui relève de l'imaginaire….à moins que la mère tombe peu à peu dans la folie ? Laura Kasischke sème des signes, brouille les pistes jusqu'au twist final qui donne envie de reprendre la lecture depuis le début pour tout comprendre autrement.

Pour moi, Esprit d'hiver est son meilleur roman même si j'ai aimé tous ses livres car j'ai vraiment eu le sentiment d'être dans la même maison que ces deux femmes, j'ai eu bien du mal à reposer le livre parce qu'il était trop tard, j'ai découvert avec intérêt cette histoire d'adoption et je me suis laissée complètement cueillir par la fin.

Bref si Esprit d'hiver croise votre route, n'hésitez pas : )
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Un roman glaçant...
Une histoire assez banale commence. C'est le matin de Noël, Holly et Éric se lèvent tard, leur fille Tatiana adoptée quinze ans plus tôt est déçue car elle attendait avec impatience de pouvoir ouvrir ses cadeaux.
Le père de famille part chercher ses parents à l'aéroport et des invités sont censés arriver.
Mais une tempête de neige va bouleverser cette journée et empêcher tout le monde de se réunir.
Nous allons donc nous retrouver en huis clos avec une mère et sa fille, une ambiance angoissante, oppressante où le suspense est énormément présent.
Je n'ai pas réussi à lâcher mon livre tellement je voulais savoir comment ça allait finir.
On oscille entre le moment présent et la relation conflictuelle qui oppose une mère et sa fille, et le passé quand le couple est allé en Russie pour l'adopter.
La fin m'a laissée sur le carreau, un roman inoubliable !
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Captivant, envoûtant, terrifiant, poignant aussi… Je ne sais comment décrire ce roman qui m'a littéralement subjuguée. Je suis encore sous le choc, évidemment troublée par la révélation finale mais aussi par l'image qui est donnée des orphelinats russes (et fausse j'espère ?). Ce qui en fait une lecture plaisante et dérangeante à la fois. Plaisante parce que ce récit est très bien écrit, parce que j'ai apprécié partager la vie d'Holly, ses tragédies personnelles comme ses petits tracas domestiques en ce jour de Noël. Egalement parce qu'elle vit avec la frustration du poète aphasique, où écriture rime avec souffrance. Dérangeante parce que j'ai souffert avec elle de voir se dégrader ses relations avec Tatiana, sa fille adolescente tant désirée. Dérangeante par les maltraitances et négligences évoquées dans l'orphelinat russe.

Mais reprenons depuis le début… C'est Noël. Eric et Holly se réveillent tardivement alors qu'ils s'apprêtent à recevoir famille et amis. Eric se lève en hâte afin d'aller chercher ses parents à l'aéroport tandis qu'un blizzard se met peu à peu à confiner les gens à leur domicile. Pendant ce temps, Holly, malgré un pressentiment étrange, se met aux fourneaux tout en essayant d'égayer Tatiana, frustrée de ne pas avoir pu ouvrir ses cadeaux. Mais peu à peu, les contours familiers du quotidien s'estompent pour basculer dans la confusion et l'angoisse…

Difficile de résumer l'intrigue qui repose essentiellement sur une atmosphère de plus en plus pesante, à mi-chemin entre le fantastique et le drame. Hésitation renforcée par les conditions météorologiques qui semblent se faire l'écho de l'ambiance troublante qui règne dans la maison.

Le récit est tissé de retours en arrière, dévoilant une partie de l'histoire tourmentée d'Holly et l'adoption de Tatiana. le début est scandé, haché par une litanie récurrente : « Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux ! » qui place d'emblée l'histoire sous le signe du malaise et de l'inexplicable. Tension, doute et incompréhension qui vont crescendo jusqu'à la dernière page.

Coup de coeur !
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Ce matin-là, elle se réveilla tard et aussitôt elle sut : Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux.

C'est par ces mots que commence le roman de Laura Kasischke et ce sont ces mots qui vont nous suivre tout au long de l'histoire comme un fil conducteur intriguant et sombre.

C'est une journée qui commence mal, Holly et son mari sont en retard, lui pour aller chercher ses parents à l'aéroport, elle pour préparer le repas de Noël pour la famille et les amis qui ne vont pas tarder à débarquer comme tous les ans. Mais quelque chose d'autre perturbe Holly, une sorte de sensation diffuse que quelque chose cloche, un sentiment de malaise persistant qui lui dit que l'équilibre qu'elle connaît est en train de déraper… le roman déroule petit à petit la journée d'Holly et de Tatiana, sa fille adolescente adoptée en Russie des années auparavant. A travers les flashbacks de cette adoption et le quotidien de cette journée de Noël, l'auteur pose l'intrigue et fait monter la tension du récit par petites touches avec un sens du détail chirurgical et une précision incroyable. le lecteur est pris au piège de cette journée comme Holly, il sent lui aussi que quelque chose ne semble pas à sa place mais pour tout dire rien ne va… le blizzard s'est levé, Eric son mari n'a toujours pas donné signe de vie, ses invités bloqués par le mauvais temps se décommandent et pour couronner le tout, Tatty sa fille semble d'humeur exécrable et n'a à priori aucune envie de l'aider à préparer le repas. Holly la sent perturbée et étrange, comme si par moment elle avait affaire à quelqu'un d'autre et non plus à la Tatty affectueuse et douce qu'elle connaît. Mais Tatiana est une ado, plutôt gâtée par ses parents, alors quoi de plus normal que ce comportement capricieux et ce visage fermé, quand on lui demande de mettre la table ou de ranger la maison ?

Je connaissais l'auteur à travers "Un oiseau blanc dans le blizzard" que j'avais particulièrement aimé, mais là j'avoue que j'ai été complètement bluffée du début à la fin. A travers une écriture poétique et incisive, un style percutant et un sens de l'intime particulièrement bouleversant, Laura Kasischke réussit le tour de force de maintenir la tension du début à la fin, jusqu'à la toute dernière page. Pourtant rien ne semble pouvoir se passer durant cette journée, la solitude d'Holly l'entraîne à l'introspection et à réfléchir sur sa vie passée, les choix qu'elle a fait et on va suivre ce parcours de femme et de mère tout au long du livre. Une journée banale et rien de bien palpitant au premier abord, et c'est là que réside le tour de force de l'auteur, ce livre est un "page turner", on sent qu'il va se passer quelque chose car on n'oublie pas cette présence fantôme qui palpite entre les lignes tout au long du récit "Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux"…

Un livre prenant et bouleversant et un auteur qui s'impose de plus en plus comme l'un des écrivains que j'ai vraiment envie de suivre au fur et à mesure que je découvre ses romans. J'ai lu ce livre pratiquement d'une traite, embarquée par l'auteur dans cette histoire envoûtante et finement ciselée qui vous tient en haleine jusqu'à la dernière page. Esprit d'hiver est l'un de mes coups de coeur de cette année.
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Une histoire de femmes, qui parle de femmes, avec des problèmes de femmes, écrit par une femme !!! Un roman envoutant et vraiment surprenant.

On sent cet univers très féminin que Laura KASISCHKE met en scène en abordant les difficultés sociales de l'adoption, de la maladie et des relations mère-fille.

Certes il y a Eric, le mari d'Holly qui dès le début prend ses clefs et file à l'aéroport pour accueillir ses parents à l'occasion des fêtes de Noël. Il va, au cours de cette histoire, téléphoner pour prendre des nouvelles d'Holly, mais il reste quand même au second plan. L'intrigue et l'angoisse sont bien là d'où la tension dont la complexité croissante et psychologique crée une addiction pour ce récit dont on ne peut plus se détacher.

Une histoire de femmes donc, celle d'Holly qui a été élevée par ses soeurs ainées, Janet et Mélissa, après le décès de leur mère suite à une maladie génétique qui touche toutes les femmes de la famille. Elles lui cédaient tout, Holly était traitée comme une vraie petite princesse. A la suite de son opération Holly et son mari partent en Sibérie pour adopter Tatiana. Ils feront plusieurs allers-retours, car le parcours de l'adoption est un long chemin. Dès l'arrivé de Tatiana, Holly aura sans cesse la pensée de ne pas être à la hauteur. Elle ne supporte pas l'idée d'être en conflit avec sa fille. de la fusion totale au conflit ouvert, les liens entre Holly et Tatiana varient d'un extrême à l'autre, on passe de l'amour à la haine.

Laura KASISCHKE, nous offre dans ce roman un récit parfaitement maîtrisé avec une main de maître et une écriture fluide, extrêmement bien mené où la traduction sait se faire oublier. Etant moi-même maman, j'ai été très touchée par cette relation mère-fille. L'auteur happe le lecteur en lui contant le destin d'une petite fille un peu différente. La découverte de cet auteur a été un très grand plaisir, ce fut un véritable coup de coeur, une seule envie « le relire ».
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Première lecture de cet auteur pour moi et j'en suis enchantée!

Quelle habileté dans le style pour nous faire ressentir totalement l'ambiance de ce huis-clos!
D'un léger sentiment dérangeant, on passe à une sorte d'angoisse qui s'accroit au fil des pages, jusqu'à une fin totalement inattendue.
Il serait dommage d'en dévoiler plus sur les thèmes abordés tant ce serait vous faire perdre le plaisir de la découverte comme je les ai ressentis.

J'entame cette rentrée littéraire 2013 avec une excellente découverte et un seul problème : que choisir après ça? :-)
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" Esprit d'hiver déroule, en une seule journée où la mère, Holly, se retrouve isolée avec sa fille Tattie par une tempête de neige le jour de noël, les treize ans qui viennent de passer depuis qu'elle et son époux ont été chercher ce bébé dans un orphelinat sibérien. le récit est construit en lanières entremêlant le passé lointain ou proche et le présent. Au début, il dessine une entité encore informe qui va prendre, au fil de ce monologue indirect, une terrible précision. Une phrase obsédante le traverse : « Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux », une vérité qu'Holly a sur le bout de la langue et qui, le moment venu, dévoilera tout ce qui n'avait jamais été complètement voilé."
Lonnie in DM (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/trop..
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le jour de Noël, Holly se réveille un peu saoule de la veille. Il est tard, son mari Eric part vite chercher ses parents à l'aéroport. Mince ils ont trop dormi, Tatiana, leur fille, aime les cadeaux au réveil. Elle doit s'impatienter. Ce jour-là, l'adolescente de 15 ans, Tatty, n'est pas comme d'habitude, elle est grognonne.
"Esprit d'hiver" de Laura KASISCHKE commence comme cela: un quiproquo entre mère et fille. Mais il faut préparer le repas: les amies, les frères d'Eric, ses parents et les collègues sont attendus. Il n'y a pas une seconde à perdre. Mais pourquoi donc Tatty en veut-elle autant à sa mère? Les attitudes de la fille agace la mère. Susceptible, cette dernière se sent en défaut... en défaut sur ce Noël, en défaut sur sa capacité à être mère. Mais Tatty est peut-être tout simplement en train de devenir une jeune adulte, le loquet sur sa porte de chambre, fermé comme jamais, le prouverait. Mais il faut tout de même se hâter de tout agencer, le repas, la tenue.
Et Tatty qui en change tout le temps. Attentionnée, elle met en valeur les présents des invités, puis se change pour mettre ses chaussures si atypiques. Mais d'où viennent-elles d'ailleurs, on dirait celle des femmes russes.
Et puis cet appel d'un inconnu sur le téléphone d'Holly. Et la tempête de neige: en fin de compte personne ne viendra. Holly et Tatty passeront la journée seules.

Une journée entière défile et avec elle, les questions affluent. Sur les relations mère-fille, sur cette adolescente si attentionnée, si spéciale, qui aujourd'hui, n'est plus la même. Elle est même hostile, revancharde, terrifiante. Peu à peu les détails affluent.
Cette adoption dans un orphelinat en Sibérie. Ce bébé aux si grands yeux, dont ils sont tombés amoureux aussitôt. Holly est une survivante dans sa famille, toutes les femmes meurent de cancer, pour vivre, elle a dû devenir une coquille vide et se séparer de ses seins et de ses ovaires. Elle n'a pas engendré son enfant. L'amour filial est aussi lié à une culpabilité, culpabilité des premiers mois d'attente avant d'aller la rechercher en Russie, culpabilité de ne pas offrir toute la légèreté qu'elle voudrait pour sa fille.
Le rôle de mère apparait dans ce roman avec énormément de tendresse. Les fantasmes plaqués sur l'enfant, la culpabilité de vouloir être mère et puis de ne plus vouloir, ou moins, ou juste une heure, pour écrire. Holly aurait voulu être poétesse.

Et puis "Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux". Oui, Holly veut écrire avant que les mots ne s'envolent, elle veut une heure pour elle, juste une heure. Une heure pour comprendre, une heure pour que l'esprit d'hiver devienne lisible. Et pourtant elle veut aussi fermer les yeux, oublier le pire (par exemple les femmes de sa famille mortes), aider la mémoire à faire du tri en claquant l'élastique contre son poignet, souvent puis moins puis plus jamais. "Prendre connaissance des horreurs de ce monde et ne plus y penser ensuite, ce n'est pas du refoulement. C'est une libération."
Laura KASISCHKE nous livre un roman glaçant. Ce huit-clos est une magnifique réflexion sur la parenté, sur le refoulement. C'est aussi un superbe cri d'amour d'une mère pour sa fille.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Un huis clos comme je les aime, une écriture poétique, une ambiance glaçante et des passages bien tordus. C'est fou la façon dont Laura Kasischke à su m'embarquer jusqu'à la dernière ligne avec ce récit. Un roman noir qu'on ne raconte pas mais qu'on savoure chez soi, au calme lors des longues nuits d'hiver …

Ne regardez pas l'adaptation cinématographique, le livre en vaut bien plus le détour !
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C'est le jour de Noël. Holly s'est réveillée tardivement. Elle doit préparer le repas familial. Son mari va chercher ses parents à l'aéroport et les conduit finalement à l'hôpital suite à un problème de santé de sa mère, il ne rentre donc pas de la journée. Holly se débrouille avec sa fille, Tatiana, 15 ans, de plus en plus insupportable en ces quelques heures qui se suivent. On pense d'abord à la crise d'adolescence. Puis les incidents de la journée s'amplifient. le malaise croît. On ne peut s'empêcher de penser de penser au fait que Tatiana est possédée ou qu'il y a un esprit malfaiteur dans la maison. En même temps, Holly ressasse des souvenirs : l'adoption de sa fille en Russie, les moments de partage avec celle-ci, les bons comme les mauvais. Et... tout s'explique dans les dernières pages. L'horreur, mais tellement bien écrite.
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