La femme seule et le Prince charmant

Comme son titre l'indique, cet ouvrage du sociologue Jean-Claude Kaufmann s'intéresse aux femmes qui vivent en solo et à leurs représentations. Il analyse les figures de la femme seule à travers les âges, des vieilles filles aux divorcées dynamiques, en passant par les célibattantes, mais aussi celle du Prince Charmant, idéal inaccessible mais souvent présent en filigrane dans les rêves de chacune. C'est un ouvrage qui reste très théorique, sans doute parce que les sources de l'étude (des lettres de femmes reçues par le magazine Marie-Claire) ne donnent qu'un nombre d'informations limitées. Elles ne permettent pas de dresser de portraits de femme, si bien que l'ensemble, qui s'appuie beaucoup sur des hypothèses, peut sembler assez aride et pas très vivant. Mais l'analyse de la solitude et de son développement actuel, chez les femmes notamment, est plutôt juste.

Un essai intéressant, toujours d'actualité, mais qui gagnerait à être plus concret.

Je me suis lancée dans cet ouvrage sur les conseils d'un ami, qui pensait que j'y trouverais "des échos" à mes ressentis.
J'ai apprécié le travail de l'auteur, qui a fait une étude sur les femmes en solo. Toutefois, je reste dubitative sur la technique, puisque le travail s'est fait à partir de lettres, que les récits étaient spontanés, et qu'il s'agissait en grande partie de lectrices de "Marie-Claire".
Le résultat n'est pas ininteressant, mais outre l'aspect descriptif, personnellement je n'y ai pas trouvé ni réponses ni "echos" - cela dit, j'admets que Jean-Claude Kaufmann n'avait pas cette prétention.
En effet, j'ai constaté des similitudes (assez effrayantes, je dois le reconnaitre) d'état d'esprit et de situations avec les témoignages évoqués dans ce livre. C'était même assez dérangeant. Par ailleurs il m'a semblé percevoir beaucoup de souffrance dans les récits, ce qui m'a rendu la lecture difficile.
Peut-être me sentais-je trop "impliquée" ? En tout cas il m'a semblé inutile (voir offensant) de lire un ouvrage qui dissèque la solitude (souvent subie) des femmes. J'en suis ressorti assez mal, et pas spécialement rassurée, bien au contraire.
Bref, si je conçois le travail du sociologue, peut-être n'étais-je vraiment pas le public cible...

Particulièrement instructif sur la relation homme-femme, vue sous l'angle de la microsociologie, c'est-à-dire limitée à une population d'étude restreinte. Contient des concepts nouveaux tels que l'auteur sait les percevoir, faire comprendre et parfois nommer avec une justesse incomparable (par exemple "le paradoxe de l'allure"). le style rend accessible la compréhension des comportements humains au plus grand nombre. C'est un très bon ouvrage sans prétention pour lecteur désireux d'apprendre humblement.