Alors, il ne fait plus qu'un avec son souffle de vie (Prana). La parole ainsi que tous les noms se rétractent en lui*; la vue ainsi que toutes les formes se rétractent en lui; l'ouïe ainsi que tous les sons se rétractent en lui; le mental ainsi que toutes les pensées se rétractent en lui. À son réveil, de même que d'un feu ardent jaillissent en tous sens des étincelles, de même depuis l'Atman tous les souffles vitaux vont regagner leurs postes respectifs; et des souffles vitaux, émergent de nouveau les divinités (des organes sensoriels); des organes sensoriels, émergent de nouveau les mondes (des noms, formes, sons et pensées). Car c'est le souffle de vie, et même la conscience du Soi (Prajnatman), qui sont entrés dans ce soi incarné, jusqu'à la pointe des cheveux, jusqu'au bout des ongles. Et de même qu'un rasoir est dissimulé dans son étui, ou que le feu est latent dans le bois, de même la conscience du Soi est occultée dans ce soi incarné, jusqu'à la pointe des cheveux, jusqu'au bout des ongles. De cette conscience du Soi dépendent les autres sois des souffles vitaux (et des organes sensoriels), tout comme les serviteurs dépendent de leur maître. Et tout comme le maître tire sa subsistance de ses serviteurs, et les serviteurs tirent leur subsistance de leur maître, cette conscience du Soi vit de ces autres sois et ceux-ci vivent de la conscience du Soi. En vérité, tant qu'Indra n'eut pas réalisé le Soi suprême (Atman), il continua d'être vaincu par les anti-dieux (Asuras). Mais lorsqu'il le réalisa, il frappa et défit les Asuras, et par sa victoire il gagna la suprématie, l'indépendance et la prééminence sur tous les dieux et tous les êtres. De même, quiconque possède cette connaissance repousse tous les maux et obtient la suprématie, l'indépendance et la prééminence sur tous les êtres. Oui, il obtient tout cela, celui qui possède cette connaissance.