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Critique de isanne


N'avez-vous jamais l'impression qu'il existe des fils tendus entre les lectures que vous faites même si celles-ci sont très différentes les unes des autres ?
N'avez-vous jamais été étonnés de voir les sujets se croiser entre deux livres successifs que vous lisez alors qu'ils traitent de sujets tout à fait différents ?


En lisant ce livre de Yasunari Kawabata, Kyôto, au delà de l'intrigue qui guide le récit, c'est la magie de l'écriture de l'auteur que j'ai admirée.

Même si on se prend d'intérêt pour l'histoire de ces deux soeurs jumelles séparées à la naissance et qui se retrouvent à l'âge adulte, même si, au travers de ces deux existences, on découvre les deux faces d'un même Japon entre traditions et désir de modernité occidentale, c'est avant tout l'atmosphère créée par l'écrivain qui touche le plus le lecteur et c'est cette atmosphère davantage que la réalité des deux soeurs qui reste en mémoire, une fois la dernière page du livre tournée.

On ne peut que se souvenir des paysages, des évocations de la nature, des couleurs des cerisiers en fleurs et autres éclosions d'azalées, de la majesté des cryptomères, des saisons qui sont évoquées, de la description des fêtes traditionnelles au Japon, de l'histoire des tissus, du tissage de ces ceintures qu'on imagine si bien, de l'atmosphère des quartiers visités et des senteurs des bols de thé.
C'est le récit de toute une culture qui nous est partagé.


Ce livre est un peu, comme un tableau qu'on aurait regardé de longs moments pour s'en imprégner et qui laisserait sur la rétine comme un chatoiement de couleurs.
L'écriture de Yasunari Kawabata se déroule toute en petites touches comme celles d'un impressionniste qui se ferait poète.

Les impressionnistes habitaient mes précédentes lectures, et dans le livre d'Alexandre Bergamini sur son voyage au Japon, "Vague inquiétude", une phrase de Vincent van Gogh dans une de ses lettres à son frère Théo, résumerait finalement aussi bien l'écriture de ce livre de Yasunari Kawabata qu'elle résume la délicatesse de la peinture Japonaise : "J'envie aux Japonais l'extrême netteté qu'ont toutes choses chez eux. Jamais cela n'est ennuyeux et jamais cela parait fait trop à la hâte."




Pardon pour cette critique par trop personnelle, mais qui me permet de dire combien cette première incursion dans l'univers de cet écrivain a été un moment de lecture fabuleux.


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