AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 463 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si le thème de l'histoire donne très envie de parcourir l'ouvrage - de par l'originalité du sujet historique -, ce roman de 450 pages prend tout son temps afin de mettre l'intrigue en place, ce qui est un très bon point afin de ne manquer aucun détail de la trépidante et incroyable histoire de notre héroïne, Mary Mallon. Mais c'est aussi un point négatif, puisque nous avons un peu de mal à rentrer dans le récit...

Tout y est très détaillé, afin de toujours apporter des preuves tangibles, des extraits de journaux, des morceaux de l'autobiographie de Mlle Mallon et de ne surtout pas faire de faux-raccord avec la réalité. Ce travail minutieux d'enquête historique est loin d'être évident, voire laborieux. Nous ne pouvons donc qu'admirer tout le travail de recherches, en amont, les réécritures et les relectures, les améliorations, les avis, les retouches et les conseils, dont Mary Beth Keane nous fait part dans ses "Remerciements". En revanche, à force de trop vouloir s'appliquer, l'auteure a tendance à perdre le lecteur dans des méandres et des paragraphes trop détaillés, non sans quelques chapitres inutiles... C'est le talon d'Achille de ce roman qui dans l'ensemble, est une grande réussite.

La fin quant à elle, est tout à fait étonnante ! Le lecteur finit - tout comme Mary Mallon elle-même et peut-être notre Mary auteure - par ne plus être aussi sûr de l'innocence de notre héroïne. Trop de coïncidences, trop de similitudes, trop de cas de contaminés et de morts de la typhoïde autour d'elle, partout où elle passe et travaille et presque toujours en tant que cuisinière... Finalement, ce retournement de situation invite le lecteur à ne plus regarder le roman qu'il vient de lire, de la même façon. La rage qu'il éprouve contre les autorités sanitaires et toute la clique de médecins incompétents qui ont encore bien des progrès à faire en médecine - surtout dans une grande ville infestée comme Manhattan -, s'estompe peu à peu et le ferait presque basculer du côté des "méchants"...

"La Cuisinière" de Mary Beth Keane est donc une histoire qui nous fait voyager, crue et réaliste, dans les abysses d'un Manhattan qui vient à peine de naître et qui a encore beaucoup à apprendre ; notamment en terme de failles médicales qui font froid dans le dos. Et cette peur, toujours présente, de l'inconnu, de la contamination, des microbes et de cette mort qui nous dépasse tous, persiste même à la fin de notre lecture. On y découvre le combat d'une femme pour ses droits, son innocence et sa liberté, le tout en maintenant un terrible suspens ; jusqu'à la fin. Tantôt, nous l'innocentons, tantôt nous la pensons coupable et rien n'est certain, mis à part qu'il s'agit d'une histoire vraie et que de ce fait, ce roman marque les esprits, bien des années après. Un livre travaillé et sérieux, porteur de valeurs fortes et historiques ; reflet de toute une époque. À découvrir absolument !
Commenter  J’apprécie          30
Dans ce livre passionnant, Mary Beth KEANE nous raconte la vie poignante,difficile et chaotique de Mary MELLON, une immigrée irlandaise,cuisinière talentueuse dans les grandes familles Américaines au début du 20e siècle ….
Un docteur découvre qu'elle est ” porteur sain ” du bacille de la fièvre typhoïde , maladie mortelle à cette époque..
Mary la transmet par l'intermédiaire de la nourriture qu'elle prépare,tout en ne présentant elle-même aucun symptôme de la maladie….
Un très bon livre…
Commenter  J’apprécie          30
Mon avis

J'ai lu récemment « La Cuisinière », roman de Mary Beth KEANE et j'ai ainsi pu découvrir la plume fluide et addictive de cette auteure.

Mary Beth KEANE nous conte le destin bouleversant de Mary Mallon, jeune migrante Irlandaise surnommée « la femme la plus dangereuse d'Amérique ». A son arrivée à New-York notre héroïne exerce les fonctions de lingère puis de cuisinière dans des grandes familles jusqu'au jour où elle est accusée d'être porteuse de la typhoïde....


J'ai ADORE cette biographie romancée fort émouvante, très bien écrite et documentée qui, en cette période de confinement lié au coronavirus, m'a beaucoup intéressée et que j'ai lue avec grand plaisir. Un vrai COUP DE COEUR pour moi et donc un excellent moment de lecture.



Page FB : https://www.facebook.com/joellemarchal74/

Blog : leslecturesdecerise74.over-blog.com



Lien : https://www.facebook.com/joe..
Commenter  J’apprécie          20
ATTENTION ! SPOILERS !

Fever
Traduction : Françoise Pertat

ISBN : 9782264068170

Après avoir vérifié, sur un site anglophone, que le personnage d'Alfred Briehof, Germano-Américain immigré à l'âge de six ans avec ses parents, était une création de l'auteur, je me suis décidée à placer "La Cusinière" dans notre rubrique "Littérature made in USA" et non dans celle réservée aux biographies. Pourtant, l'ensemble de l'ouvrage est bel et bien une biographie, celle de Mary Mallon, surnommée un temps par la presse "Typhoid Mary" (Cf. informations Wikipedia en français et, plus détaillées, en anglais). Pourquoi un surnom si cruel, si terrifiant - et si accrocheur ?

Eh ! bien, Mary fut très officiellement le premier cas de porteur sain de la fièvre typhoïde jamais recensé aux USA, au début du XXème siècle. Elle était née en Irlande, en 1869 et avait gagné les Etats-Unis, pour y rejoindre une parente, à l'âge de quatorze ans. Elle était bonne cuisinière mais, sans expérience officielle, débuta tout d'abord comme blanchisseuse, métier qu'elle n'aima jamais. Comme l'auteur le glisse dans son texte, et c'est une sensation que toute personne s'étant intéressée à la cuisine ne manquera pas de se rappeler même si elle ne cuisine plus depuis belle lurette, "il y a quelque chose de magique dans la cuisine". Cette magie, Mary refusa toujours d'y renoncer et cela devait la mener à sa perte.

Durant toute sa carrière, il faut cependant remarquer qu'elle ne contamina que cinquante-et-une personnes, ce qui est peu si l'on compare ce "palmarès" à celui d'autres porteurs de la fièvre fatale. En outre, et jusqu'en 1938, date à laquelle elle devait mourir, Mary se refusa farouchement à admettre qu'elle avait elle-même eu la typhoïde - si elle l'avait eue et s'en était sortie, elle se serait trouvée immunisée. On ne put d'ailleurs jamais établir la preuve qu'elle en avait souffert. Peut-être était-elle trop jeune pour s'en souvenir lorsqu'elle la subit et, comme son personnage le dit lui-même, "en Irlande, on appelait "fièvre" tant de choses ..."

Autre question que l'on se pose, bien évidemment : pourquoi Mary ne contamina-t-elle pas plus de personnes ? Car enfin, si elle était porteuse du germe, elle ne pouvait pas le contrôler.

C'est ici que Mary Beth Keane entre dans la dimension romanesque en créant à Mary Mallon un compagnon dont elle tomba amoureuse alors qu'elle avait dix-sept ans. Il s'agit d'Alfred Briehof qui, lui, avait vingt-deux ans quand il fit la connaissance de la jeune fille. Séduisant mais instable, cet Américain arrivé d'Allemagne à l'âge de six ans ne rechignait pas au travail mais se lassait vite. Dans le roman, ce sont surtout les gages de Mary - une bonne cuisinière, et elle était une excellente cuisinière, gagnait bien sa vie - qui font vivre le couple, un couple dont la jeune femme est incontestablement l'élément fort, le pilier. Au début, comme dans la vie, tout va bien entre les deux partenaires. Mais, peu à peu, Mary prend des emplois de plus en plus éloignés, qui l'empêchent de revenir chez elle parfois pendant un mois plein, voire plus. C'est qu'Alfred ne sait pas résister à l'alcool et qu'elle commence à se rendre compte de sa faiblesse de caractère (ce qu'elle a bien du mal à s'avouer, d'ailleurs).

Lorsque Mary est identifiée pour la première fois comme la source d'une épidémie de fièvre typhoïde, puis jugée et condamnée à une quarantaine quasi éternelle dans l'île de North Brother, face à Manhattan, Alfred craque et se met en ménage avec une jeune veuve, Liza, laquelle a un fils, Samuel. Il se déplace alors sur l'île pour annoncer la chose à son ancienne compagne, à qui, l'on s'en doute, la chose ne fait pas particulièrement plaisir.

Mais, au bout de quatre ans à peu près, un changement s'étant produit dans les hautes sphères de l'Administration, on accepte de libérer Mary à la condition qu'elle s'engage par écrit à suivre des examens médicaux et, surtout, à ne plus cuisiner pour les autres. Pour sa cuisine personnelle, bien sûr, c'est différent. Mary ne résiste pas, signe, quitte donc North Brother et retourne à New-York pour y redevenir ... blanchisseuse. Apprenant la nouvelle, Alfred quitte sa veuve en lui volant ses économies (et celles de son fils) et cherche à tout prix à regagner l'amour de Mary.

Mais ...

Ce livre est passionnant de bout en bout et rédigé (et traduit, retenez le nom de Françoise Pertat) de main de maître, parvenant à nous rendre la dignité que Mary Mallon ne perdit jamais et pour laquelle elle se battit de toutes ses forces. le texte dégage également une élégance, une grâce semblables à celles de cette aigrette blanche qui, à un certain moment, est la seule à rendre espoir à la jeune Irlandaise sur l'île où sa quarantaine, en dépit des avantages qu'elle présente (elle a sa cabane à elle, une nature qui n'existe plus aujourd'hui s'ébat autour d'elle et de l'Hôpital qui la surveille) n'en reste pas moins une prison pour cette femme fière et qui ne se sent coupable de rien.

Le livre clos, j'ai personnellement penché pour l'innocence de Mary - en tous cas pour l'innocence de son Moi conscient. Il est vrai que, par l'insertion d'Alfred Briehof dans le livre, le lecteur se rend compte, lentement mais sûrement, que Mary semble devenir contagieuse sous l'effet de la colère ou de la dépression qu'entraînent les aléas de son couple. Mais, si elle en prend conscience, ce n'est qu'à la toute fin - encore n'ose-t-elle pas l'écrire sans détour, même pas le penser clairement : trahir les faiblesses d'Alfred, sa part de responsabilité dans l'affaire, lui est tout bonnement impossible.

On me rétorquera que, puisque Briehof est une création de l'auteur, cela n'a pas pu se passer ainsi. Soit. Mais, tous tant que nous sommes, nous avons chaque jour mille raisons de stresser et de déprimer, d'être en colère, contre nous, contre Un Tel ou Une Telle, voire contre l'humanité entière. Comme nous, la véritable Mary Mallon a connu des difficultés similaires : ne peut-on penser que, sans qu'elle le veuille et sous l'effet de la colère, du stress ou d'une autre émotion négative, sans oublier une particularité physiologique non déterminée par les médecins de l'époque, elle ait pu contaminer certaines personnes quand elle était dans cet état ? ...

L'hypothèse, en tous cas, est intéressante et en vaut bien une autre. Quant au livre, je le répète, il mérite d'être lu car il raconte, somme toute, l'histoire d'un être à qui le Destin a donné, pour jouer à la Vie, des dés pipés, et ce dès la naissance. Telle qu'elle était, Mary Mallon est sans doute coupable mais c'est aussi une victime, et même la cinquante-deuxième victime de cette histoire d'autant plus terrible qu'elle s'inspire largement de la réalité. ;o)
Commenter  J’apprécie          10
« La cuisinière » nous fait découvrir le destin d’une femme ayant réellement existé. Mary Mallon quitte à l’âge de 14 ans son Irlande natale pour rejoindre sa tante à New-York.

Ne redoutant pas l’ouvrage, elle sera tout d’abord blanchisseuse puis dans un désir de gravir des échelons, elle se tournera vers la cuisine où elle a un talent certain. Inscrite dans une agence de placements, elle enchaîne les missions dans des maisons bourgeoises.

Au moment où débute le roman, nous sommes en 1899. Mary a la trentaine, elle vit maritalement avec Alfred, d’origine allemande. Celui-ci est un peu plus âgé qu’elle, il a du mal à garder un emploi en raison de son penchant pour l’alcool.

Mary jouit d’une bonne santé, elle est robuste. D’ailleurs, elle a très souvent aidé à soigner les membres des familles où elle travaille. En effet, beaucoup sont victimes de la fièvre typhoïde (51), certains sont malheureusement décédés (3).

Un ouragan s’abat soudainement sur Mary : la police sanitaire de New-York vient l’arrêter et la mettre en quarantaine. En effet, on la soupçonne d’être un porteur sain de cette salmonelle qui se transmet par la sphère oro-fécale. La jeune femme réfute ces accusations, elle ne veut pas se soumettre aux tests que les médecins veulent lui imposer. Son comportement fier et agressif ne lui apportera qu’incompréhension et antipathie.

Elle sera mise de force en quarantaine sur l’île North Brother face à Manhattan sur laquelle se trouve un hôpital où sont accueillis les malades très contagieux. C’est le combat de Mary pour recouvrer sa liberté que nous relate ce livre.

Mary n’est pas un personnage sympathique et j’avoue que je n’ai vraiment commencé à m’intéresser à son histoire qu’à partir de la page 111 et j’ai ensuite dévoré le reste du roman comme je l’aurais fait d’un de ses plats qu’elle semblait si bien préparer. Fort heureusement, je n’ai pas été malade.

A vous de le lire maintenant pour vous faire un avis sur cette femme, surnommée par la presse de l’époque Typhoïd Mary.





Commenter  J’apprécie          10
Un livre passionnant de par l'originalité de son histoire. C'est d'une écriture sublime que l'auteur nous fait suivre l'histoire incroyable de Mary. La réalité dépasse la fiction et j'ai eu peine à croire que ce soit vraiment réel.
Commenter  J’apprécie          00
Une cuisinière internée parce qu'elle transmettait la thyphoide malgré elle??? Intrigue médicale du NY des années 1910. Passionnant!
Commenter  J’apprécie          00
Que de fois j'ai soupesé ce livre dans ma librairie préférée... Et finalement je l'ai reçu pour mon anniversaire. Evidemment, il n'est pas resté longtemps en attente sur ma table de nuit, et je me le suis mis sous la dent dès la première occasion!

J'avais un peu fouiné le net pour trouver l'histoire de Mary Mallon, et donc découvert sa biographie. Ce qui m'avait encouragé à découvrir ce qu'en disait ce livre.

Je n'ai pas été déçue du tout. Les pages recèlent de nombreuses recherches historiques de la part de l'auteur, prouvant que le sujet a été traité avec beaucoup de sérieux.

Le récit de la vie de Mary est particulier. Accusée de transmettre la typhoïde, elle se retrouve "enlevée" et emprisonnée dans un centre pour malades tuberculeux. Elle ne croit pas une seconde à cette accusation et fait tout pour être libérée.

Le patient sain qu'elle est intrigue les médecins et les scientifiques qui lui feront passer toutes sortes d'analyses.

J'ai vraiment été agréablement interpellée par ce sujet, car il est clairement décrit. Les questions que peut se poser ce genre de patient, ses attentes, ses déceptions et ses peurs... tout y est relaté.

J'ai un peu moins apprécié par contre la petite pesanteur concernant son histoire d'amour avec Fred à certains moments.

Mais dans l'ensemble, c'est un très bon livre, que je recommande.

Lien : http://au-fil-des-pages477.b..
Commenter  J’apprécie          00
quad elle retourne à North Brother et y retrouve sa "cabane" Mary Mallon nous donne l'impression de "rentrer chez elle" . Elle y retrouve son seul ami , elle ne luttera plus , devient sereine et sa vie sera plus douce....Mais quel destin!!!!
Dés qu'on commence à lire , on ne peut plus arrêter .
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (951) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}