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Citations sur Les trois lumières (104)

Tu n'es pas toujours obligée de dire quelque chose, reprend-il. Pense que la parole n'est une nécessité en aucune circonstance. Nombre de gens ont beaucoup perdu pour la seule raison qu'ils ont manqué une belle occasion de se taire. (p. 75)
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J'entends la voiture freiner sur le gravier dans le chemin, la portière s'ouvrir, et me voici en train de faire ce que je fais de mieux. Je n'ai pas besoin de réfléchir. Je pars comme une flèche et dévale le chemin. J'ai l'impression que mon coeur est entre mes mains plus que dans ma poitrine, et que je le transporte à toute vitesse, comme si j'étais devenue la messagère de ce qui se passe à l'intérieur de moi. Plusieurs images me traversent l'esprit : le garçon sur le papier peint, les groseilles, ce moment où le seau m'a entrainée sous l'eau, la génisse perdue, le matelas suintant, la troisième lumière. Je pense à mon été, à maintenant, surtout à maintenant.
Alors que je prends le virage, que j'atteins l'endroit où je n'ose pas lancer un regard, je le vois là-bas, qui replace l'attache sur la barrière, la referme. Ses yeux sont baissés, et il semble regarder ses mains, ce qu'il fait. Mes pieds frappent le gravier raboteux, la bande d'herbe abîmée au milieu de notre chemin. Il n'y a qu'une chose dont je me soucie maintenant, et mes pieds me mènent. Dès qu'il m'aperçoit, il s'interrompt et se fige. Je n'hésite pas mais continue à courir vers lui et le temps que je le rejoigne la barrière est ouverte et je me jette contre lui et il me soulève de terre. Longtemps, il me tient serrée Je sens le martèlement de mon coeur, ma respiration précipitée, puis mon coeur et ma respiration prendre des rythmes différents... J'ai les yeux fermés et je le sens lui, je sens sa chaleur à lui passer au travers de ses beaux habits. Quand je rouvre enfin les yeux et regarde par-dessus son épaule, c'est mon père que je vois, qui s'approche d'un pas résolu et régulier, son bâton à la main. Je me cramponne comme si j'allais me noyer si je lâchais prise, et j'écoute la femme qui semble, au fond de sa gorge, sangloter et pleurer tour à tour, comme si elle pleurait non pas pour un, mais pour deux.
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Quand le vent souffle, des zones d'herbe haute se courbent, prennent des reflets argentés. Sur une bande de terrain, de grandes vaches frisonnes broutent tout autour de nous, tranquilles. Certaines lèvent la tête à notre passage mais aucune ne s'éloigne. Elles ont des pis gonflés de lait et de longs trayons. Je les entends arracher l'herbe à la racine. La brise, qui frôle le bord du seau, chuchote pendant que nous marchons. Nous ne parlons ni l'une ni l'autre, comme les gens se taisent parfois quand ils sont heureux.
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Je suis dans une situation où je ne peux ni être ce que je suis toujours ni devenir ce que je pourrais être.
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Pense que la parole n’est une nécessité en aucune circonstance.
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« Là où il y a un secret […], il y a de la honte, et nos n’avons pas besoin de honte. » (p. 19)
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Ils restent immobiles un moment à regarder la cour, et les voilà qui parlent de la pluie : la pluie manque, les champs ont besoin de pluie, le prêtre de Kilmuckridge a prié pour la pluie ce matin même, on n’a jamais connu un été pareil. Il y a une pause pendant laquelle mon père crache puis la conversation s’oriente vers le prix du bétail, la Communauté européenne, les montagnes de beurre, le coût de la chaux et des bains traitants pour les moutons. C’est une chose dont j’ai l’habitude, cette manière qu'ont les hommes de ne pas parler : ils aiment détacher une motte de terre d’un coup de talon dans l’herbe, donner une tape sur le capot d’une voiture avant qu'elle démarre, cracher, s’asseoir les jambes bien écartées, comme si ça leur était égal.
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Je porte mes yeux vers le large.Les deux lumières y clignotent comme avant, mais une autre, constante, brille entre elles.
" Tu la vois? demande-t-il.
- Oui, dis-je.Elle est là.
Et c'est alors qu'il me prend dans ses bras et me serre comme si j'étais à lui.
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"Tu n'es pas obligée de dire quelque chose, reprend-il. Pense que la parole n'est une nécessité en aucune circonstance. Nombre de gens ont beaucoup perdu pour la seule raison qu'ils ont manqué une belle occasion de se taire."
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Kinsella libère ma main et je dégringole le versant de la dune en direction de la mer noire qui déferle, sifflante. Je cours vers les vagues écumeuses pendant qu’elles reculent et me sauve en hurlant dès qu’une nouvelle se fracasse. Lorsque Kinsella me rejoint, nous quittons nos chaussures. Par endroits nous marchons de front, à la limite de la mer qui griffe le sable sous nos pieds nus. A un moment nous entrons dans l’eau et lorsqu’elle lui arrive aux genoux il m’installe sur ses épaules.
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