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Citations sur Divine blessure : Faut-il guérir de tout ? (27)

La blessure d’autrui, qu’elle affecte un homme ou une divinité, recèle un pouvoir caché ; elle met à l’épreuve notre capacité d’amour. Elle n’est donc pas moins terrible pour celui qui la rencontre que pour celui qui l’a reçue.
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La fraternité n’est pas une loi extérieure, c’est un sentiment profond auquel un être humain peut accéder, et un homme brisé davantage susceptible d’éveiller en l’autre ce noble sentiment qu’un homme en parfaite santé, qui jouit des richesses et du bonheur.
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La société qu’on a appelée de consommation est dangereuse pour l’âme, pour la liberté, parce qu’elle nie ou étouffe le désir, l’espérance, parce qu’elle a réponse à tout, remède à tout, par ce que l’idée de manque la terrifie. C’est pourquoi elle refuse la fragilité, la vieillesse, le nomadisme et la précarité, l’inquiétude, le trouble et l’insomnie, c’est pourquoi ses citoyens veulent du bonheur, de l’argent, de la sécurité.
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Si la femme peut être insultée, avilie, la Dame ne peut jamais être souillée ni atteinte de blessures parce qu’elle figure l’éternelle, l’immuable dimension de l’Esprit. Et en toute créature féminine il y a, souveraine, une Dame qui surmonte et sanctifie les blessures faites à la femme. Ainsi la Dame oint et referme les plaies de la femme offensée en son corps, en son cœur ou en sa dimension sacrée.
Jamais la Dame ne peut être détruite ni endommagée, mais elle endure de terribles souffrances à se sentir si éloignée, si peu recherchée des mortels. Ainsi, Raymond Lulle met en scène, dès le prologue de L’Arbre de la Philosophie d’Amour, une belle jeune femme qu’il rencontre « dans un beau pré, au milieu duquel il y avait un grand arbre et une belle fontaine ». La dame est gracieuse et richement parée mais se répand en pleurs déchirants. S’approchant d’elle, le narrateur la salue humblement, il lui demande son nom et la raison de son chagrin. La dame se présente comme Philosophie d’Amour, dont la sœur Philosophie de Savoir reçoit tous les suffrages des hommes qui préfèrent les « sciences de l’entendement et de la vérité à celles de l’amour et de la bonté ». Ainsi parle la belle dame désolée : « Ce ne sont pas la jalousie ni l’orgueil qui me font gémir ; je pleure parce que la plupart des hommes ne savent pas aimer ; s’ils savaient aimer aussi bien qu’ils savent comprendre, grâce à moi et à ma sœur le monde entier serait dans un ordre parfait. »
Depuis le mois d’octobre 1298, date à laquelle Raymond Lulle termina, près de Paris, son magnifique ouvrage, on ne peut guère avancer que les choses aient changé dans le cœur des hommes. Philosophie d’Amour demeure inconsolée.
Voilà pourquoi toute femme au cœur libre et aimant a mal à l’Amour en ce monde, pourquoi les mystiques au cœur transpercé souffrent des blessures réitérées que les mortels portent à l’Amour en l’ignorant ou en le rabaissant à leur misérable niveau. La Dame d’Amour déroule sa longue plainte dans le silence des cœurs fermés. Didon, Héloïse, la religieuse portugaise, et toutes celles que Rilke nomme les « grandes amoureuses » parce qu’elles ouvrent à l’homme l’espace illimité de l’Amour au lieu de restreindre celui-ci au cercle clos de leurs bras.

pp. 291-292
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L'homme n'est pas Dieu, il n'est ni infaillible ni indestructible ; il est faible, pécheur, insuffisant, inaccompli, donc infiniment perfectible.
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La victoire est une blessure surmontée ou glorifiée et (…) c’est une illusion, propre aux mortes, non aux héros, de vouloir savourer le bonheur de la vie sans en connaître l’amertume et la précarité.
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Il s’agit de passer de l’état de victime, consentant à son mal, à celui de sujet conscient et responsable, à l’état de vivant. Il s’agit de s’éveiller, de quitter son cocon ou sa chère prison de souffrances. L’homme nouveau, l’homme éveillé, n’est pas celui à qui il est arrivé des choses extraordinaires, mais celui qui a ressenti avec acuité, fulgurance, et de façon irréversible, l’obligation de se libérer. En jouant avec le mot grec pathos et le mot latin passio qui ont fourni à la langue française la « pathologie » et la « passion », où l’on ne retient que l’homme qui subit, qui souffre, tel un patient en attente de guérison, je dirai que la voie proposée par Sophocle [dans la pièce Philoctète], et par tout récit initiatique, consiste à tirer l’homme de son état pathologique, triste et passif, pour en faire un homme de passion – de haute, de noble passion. Et on ne peut vivre passionnément sans être passé par la blessure et sans l’avoir dépassée.
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