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EAN : 9782226256782
335 pages
Albin Michel (30/04/2014)
3.9/5   24 notes
Résumé :
Pourquoi les contes sont-ils inoubliables et nous touchent à tout âge ? La plupart des commentateurs les ont étudiés comme un matériau folklorique, ou en ont donné une explication psychologique voire psychanalytique, quand ils n'en ont pas proposé une approche thérapeutique, en lien avec le développement personnel. Pour Jacqueline Kelen, les contes de fées sont avant tout des récits initiatiques, rappelant sans cesse la présence du monde surnaturel et éveillant la c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Jacqueline Kelen considère que les contes s'adressent à notre âme plus qu'à notre psychisme. D'ailleurs, elle souligne, dès le prologue, la différenciation qu'elle fait entre psychisme et âme. "Le psychisme est le domaine trouble et fluctuant, jamais apaisé, des émotions, désirs, sentiments et pensées dans lequel joue une bonne part d'inconscient et qui s'avère précaire et périssable. Il est l'objet de la psychologie et des psychothérapies, tandis que la vie de l'âme relève de la métaphysique et de la mystique." (p.19) Dès lors, on repense à l'ouvrage célèbre de Bruno Bettelheim "Psychanalyse des contes de fées" et on comprend que le propos ne sera pas le même, que le point de vue diverge, que l'axe analytique s'ouvre vers un discours nouveau.
Nouveau ? Pas tout à fait non plus, puisque l'auteure se rattache d'elle-même à des discours sur l'âme bien antérieurs au Christianisme. Son ouvrage s'enracinerait alors plutôt dans une culture païenne et ancestrale, loin des préoccupations du monde actuel.


Si les analyses sont intéressantes de part leur caractère inédit, elles n'amènent à considérer qu'une unique idée en fin de compte : le devenir de l'âme. Dans cet essai, il s'agit d'observer le parcours initiatique d'une âme de passage dans le monde terrestre devant se préparer pour son élévation vers la prochaine étape, en prenant garde de ne pas être pris dans le piège du monde matériel.


Malheureusement, cette obsession de l'âme destinée à d'autres sphères débouche sur un discours peu différent des autres approches. Jacqueline Kelen a beau reléguer la science, la religion, la psychologie à des paroles inférieures, étriquées : "Certes, on peut en rester à des explications psychologiques et psychanalytiques, on peut en tirer une morale édifiante et même des conseils d'ordre spirituel. Mais l'essentiel est ailleurs, difficile à raconter puisqu'il concerne les chemins de l'invisible" (p.164), en comparaison de la spiritualité, de la métaphysique, il n'empêche qu'au final cette dernière s'enlise à force de se présenter comme LA parole. La spiritualité semble être la seule voie bénéfique et salutaire pour tout un chacun. C'est dommage de s'enfermer de cette manière.


De même, le commun des mortels en prend régulièrement pour son grade : "Le voyage dans l'au-delà ne paraît guère intéresser nos contemporains, férus uniquement de guides touristiques pour arpenter la terre, tandis qu'il est la préoccupation majeure de la civilisation de l'Égypte ancienne et le thème principal de l'enseignement délivré par les religions à mystères de l'Antiquité" (p.165) ou "Au lieu de se livrer à des futilités durant leur existence, au lieu de s'illusionner et de croire que les jours heureux dureront toujours, les hommes devraient acquérir la sagesse qui seule peut les sauver des griffes du temps et de la gueule du loup" (p.171).
Bien qu'au final l'homme ne soit pas si mal placé dans la hiérarchie artificielle du vivant : "On assiste ainsi à une lente évolution, à une patiente élévation du minéral au végétal et à l'animal, mais qui ne culmine pas avec l'homme." (p.282) Je trouve toujours "intéressant" cette arrogance, cette vision égocentrée, qui consiste à extraire l'homme de sa condition animale pour statuer sur sa supériorité. Heureusement qu'ici, il reste encore une étape finale dans l'élévation. Et pourquoi seulement une, pourrait-on se demander…


On regrettera également le fait qu'il n'y ait pas d'explication quant au choix des contes. Pourquoi ceux-là et pas d'autres ? de plus, on peut rester perplexe par moment face aux commentaires de texte de l'auteure qui puise dans une culture mystique approfondie qui n'est pas celle de tout le monde. Cela aurait mérité par moment de plus amples explications pour que le discours ne paraisse pas péremptoire ou arbitraire.
C'est par exemple ce qui m'a surpris avec ce passage : "Sur terre, on dit que les contraires s'attirent et que dans un couple harmonieux l'homme et la femme sont complémentaires. Cela vaut peut-être sur le plan psychologique, mais sur le plan spirituel le semblable attire et désire le semblable et peut seul s'unir au semblable." (p.321) Je connaissais les deux expressions, mais je ne comprends pas pourquoi l'une conviendrait mieux au plan psychologique et l'autre au plan spirituel. Sur quelle base ? Selon les dires de qui ?


Enfin, je me suis étonné de cette phrase : "On constate aisément que ces contes ne font référence ni au Dieu Père du christianisme, ni à Jésus, aux anges ou aux saints." (p.15) Pour avoir les éditions complètes des contes des frères Grimm, d'Andersen et de Perrault, plusieurs font référence à ces entités comme "Le Pauvre et le Riche" où dès la première ligne Dieu foule la terre en personne chez les Grimm, ou bien "L'Ange" d'Andersen qui évoque ces serviteurs de Dieu. Et quand bien même "ces contes" renverraient aux contes de cet ouvrage-ci, Dieu est présent dans "La petite Sirène". Il est vrai qu'après, tout dépend des traductions. Peut-être alors qu'il faut s'en méfier pour savoir retourner vers les textes originaux pour faire un travail d'analyse.


En conclusion, c'est un livre assez déroutant quand on n'a pas l'habitude de ce genre d'essai. Si je me suis laissé porter au début, petit à petit l'auteure m'a perdu notamment à cause des défauts précités. le public de Jacqueline Kelen ne manquera probablement pas de se plonger dans ces écrits, pour ma part, ça ne m'a pas donné plus envie que ça de découvrir le reste de sa bibliographie. Si parfois mes idées actuelles rejoignent les siennes, les critiques amères et un peu hautaines tenues dans l'ouvrage, nous séparent. Quand aux contes, je préfère largement les lire et relire. Ils sont bien meilleurs loin de toutes tentatives d'explications et non nul besoin d'être rattachés à tel ou tel courant idéologique. Qu'ils s'adressent à notre part enfantine, à notre psyché ou à notre âme, les contes se suffisent en eux-mêmes.
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Après avoir beaucoup aimé "la psychanalyse des contes de fées" de Bruno Bettelheim, j'ai été curieuse de découvrir l'analyse de Jacqueline Kelen.

Euh ....

Le terme spirituel du titre est à prendre ici au sens religieux. Certes, elle ne parle pas de religion en particulier, et le terme n'est, je crois, jamais employé. Mais c'est ce que j'ai fortement ressenti tout au long de la lecture. Je me suis crue dans un ouvrage d'éveil à la foi.

Le propos, la morale est, dans tous les contes, sensiblement la même : pour atteindre, la grâce (la lumière, l'immortalité ...) l'âme doit se rejoindre avec l'esprit, doit être illuminée par l'esprit, doit s'éloigner des réalités bassement matérielles.

Pourquoi pas? Même si, en ce qui me concerne, plutôt pas. Je ne suis pas particulièrement friande de ce genre de propos. C'est une vision du "spirituel" que je trouve assez élitiste, pas très affriolante. Je ne suis pas certaine que ça parle à tout le monde. J'y sens, en plus, une petite goutte de misanthropie pas très avenante.

"L'indifférence des passants devant la gamine ne dénote pas seulement l'égoïsme ordinaire - la chose au monde la mieux partagée. Elle suggère que personne ne fait attention à l'âme, personne n'a besoin d'elle, personne ne veut ce qu'elle propose. Non seulement, ces gens sont repus et satisfaits, mais dans leur ignorance, leur inconscience, ils ne se rendent pas compte qu'ils manquent l'essentiel, cette étincelle de l'âme qui rend vivant."

En lisant cet ouvrage, j'ai pensé à la fois où j'ai emmené ma fille de 5 ans à l'éveil à la foi. le prêtre a eu un discours moralisateur pesant, peu engageant pour une enfant (il l'a disputée quand elle a parlé du Père Noël). Elle n'a plus jamais voulu y aller ... Il y a, heureusement, d'autres façons, bien plus plaisantes, d'éveiller spirituellement son enfant.

Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer cette lecture avec les romans d'Eric-Emmanuel Schmidt. Qui parle aussi du spirituel, de l'invisible. Mais avec tellement plus de positivisme, de foi en l'humain.

En résumé je n'ai pas trop aimé mais c'est un avis tout à fait personnel et je connais quelques personnes qui l'apprécieront davantage.
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Cet essai de Jacqueline Kelen a pour but de nous faire comprendre qu'on ne doit pas perdre notre âme d'enfant.
L'homme, entre le XVIIIes et le XXIes, en conceptualisant et rationalisant tout ce qui l'entoure, oublie de regarder plus loin que le bout de son nez. Il cesse de rêver. Je ne parle pas ici du rêve d'un avenir matériel meilleur, mais de quelque chose d'abstrait, de l'âme, qui pérégrine au gré des vents.
Or, les contes sont des ''récits qui font rêver, sourire, trembler parfois'' Ils nous éclairent sur notre moi intérieur.
A l'aide de nombreux procédés stylistiques, comparaison, métaphore du fil et du temps qui passe, allégorie, symbole...ces récits légendaires, ces mythes fondateurs, présents dans toutes les religions ont construits les grandes civilisations. Sans pour autant se référer à un dieu en particulier, le surnaturel est partout présent, s'inscrivant au delà des religions.
Vous avez sans doute remarqué que bien souvent les personnages n'ont pas de nom, mais sont désignés par leur métier, leur fonction ou leur apparence physique: le tisserand, la princesse, le petit poucet...Ainsi chaque lecteur peut s'identifier au personnage et vivre avec lui les mêmes péripéties initiatiques, l'amenant à s'interroger sur sa vie, son parcours, nous plongeant ainsi dans le merveilleux.

Une fois sa théorie sur l'utilité spirituelle établie dans son prologue puis dans le premier chapitre, l'auteur applique ce principe sur 17 contes extraits de trois grands auteurs des XVIIe et XVIIIe: Adersen, Grimm et Perrault.

Lorsqu'un enfant écoute un conte et le prend au premier degré, un adulte le ressent différemment. Il y a de multiples niveaux de lecture, et chacun peut y trouver de quoi nourrir son âme. Il ne faut pas oublier ce type de lecture une fois devenu adulte. C'est même là, peut-être, qu'est le plus sûr moyen d'en extraire la substantifique moelle.
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Jacqueline Kelen nous offre une interprétation toute spirituelle des contes traditionnels.
Cela part de réflexions que nous nous faisons puis va au-delà.
Contes = quête de sagesse et leçons de vie. On comprend
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De Jacqueline Kelen
Aux éditions Albin Michel
Sorti en 2014
346 pages

Et si les contes de fées n'étaient pas que des histoires pour enfants. si le Petit Pouvet ne comportait pas juste une morale, mais avait bien plus à nous apprendre. Si Blanche-Neige, La Belle au bois dormant et Peau-d'Âne n'était pas que des potiches, mais des incarnations de la Connaissance qui nous guide sur le chemin de la vie ?
C'est la thèse que soutient Jacqueline Kelen, auteure français spécialisée dans les grands mythes et la spiritualité.

Un livre pour le moins surprenant.
Pour être franches, nous le l'aurions jamais acheté. C'est un cadeau de Belle-Maman. D'habitude nous sommes assez hermétiques à ce genre de livre pour une bonne et simple raison : nous nous ssommes toujours demandé (même en cours de français au collège ^^) si l'auteur avait vraiment voulu écrire tout ce qu'on désire y voir. Il est facile de réinterpréter des textes avec ce qu'on a envie d'y entendre.
Pourtant ce livre nous a captivées et convaincues. Après une introduction où l'auteure explique sa démarche, l'ouvrage se découpe en 17 contes résumé et passé au filtre de l'élévation spirituelle. Septicque sur le premier conte, nous avons pourtant accroché, trouvant que les propos de l'auteure était très intéressant. Même si quelque fois, on a l'impression de ne pas savoir où elle veut en venir (comme lorsqu'on apprend que le royaume des cieux appartient à des elfes, dont on a jamais entendu parler et dont on ne reparlera plus…), l'ensemble est bien construit et cohérent.
D'autant plus que ce livre, par son découpage en petit chapitre est très simple à lire. Il est facile de s'y plonger et d'en ressortir si besoin (au hasard, si Mini-Muse veut faire de la pâte à modeler ^^).

Petit plus, nous avons trouvé la mise en page très sympathique. le texte est en une colonne assez étroite, ça rappelle les vieux livres et c'est assez rare de voir ça.

Bref, une bonne surprise, un livre intéressant même si on s'est parfois demandé si l'auteure n'allait pas trop loin
Lien : https://les9muses.wordpress...
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critiques presse (1)
Culturebox
19 décembre 2014
Dans "Une robe de la couleur du temps, le sens spirituel des contes de fées", Jacqueline Kelen dévoile à ses lecteurs le sens caché des contes de notre enfance. Truffés de symboles et de trompe-l'oeil, ils racontent le plus souvent des aventures initiatiques pleines de monstres, d'ogres et de pièges dans lesquels le héros, le lecteur donc, ne doit pas tomber pour réussir sa mission, sa vie.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Comme la petite fille du récit, chaque être humain dispose de possibilités en nombre limité mais suffisant, de quoi éclairer son intelligence et réchauffer son coeur : un maigre feu, une flamme claire, non seulement pour subsister ici-bas, mais surtout pour se frayer un chemin dans l'autre monde, pour l'autre vie. Les humains usent-ils de toutes leurs ressources, de toutes leurs capacités personnelles ? Leurs allumettes servent-elles uniquement à mettre en route le poêle, à faire un feu sur lequel rôtira une oie grasse, ou bien à allumer des bougies qui répandent clarté et douceur ?

Chap 3 : Se souvenir de l'autre monde, "La Petite Fille aux allumettes"
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L’art de la couture est un grand enseignement, c’est pourquoi il est très présent dans les contes de fées.
Que l’on assemble deux morceaux de tissu, que l’on fasse un ourlet ou que l’on brode, le fil que tient l’aiguille tantôt apparaît, tantôt disparaît sans pour autant interrompre l’ouvrage.
Au contraire, l’alternance entre ce qui est dessus bien visible, et ce qui est en dessous momentanément caché, s’avère indispensable pour la réalisation complète du vêtement.
Même si les yeux ne le perçoivent pas, le fil continue d’avancer.
Il en va ainsi pour l’histoire de Peau d’Ane, qui parle tout au long de l’apparent et du caché, des phénomènes visibles, qui recouvrent les réalités intérieures, du trésor enfoui qui demande à être révélé
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Parvenu à l'âge adulte, aucun n'oserait se moquer de ces histoires pourtant bien étranges, à moins d'avoir abdiqué ses rêves, à moins d'avoir renié son âme. Car il est bien mort, celui qui ne souhaite entendre conter merveilles, celui qui n'a pas soif d'amour et de beauté, celui qui ne sait plus frissonner de joie.
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Plus le cœur est aimant, plus il est blessé. A tout instant, le cœur du fidèle Henri peut se briser. C'est un risque, c'est aussi l'apanage de l'homme noble. L'amour véritable ne se protège de rien, il embrasse tout et rend tout merveilleusement vivant.

Chap 4 : Un pacte nécessaire, "Le Roi-Grenouille"
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Si les contes sont dits à la veillée au bord du lit, c'est pour permettre de traverser la nuit sans se perdre en route et de continuer à chanter dans le noir. p 12
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Videos de Jacqueline Kelen (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacqueline Kelen
https://www.laprocure.com/product/1082622/kelen-jacqueline-le-temps-de-la-bonte-le-livre-de-tobit

Le Temps de la bonté : le livre de Tobit Jacqueline Kelen Éditions du Cerf

« À vrai dire, depuis des années, ce récit que l'on date du troisième siècle avant notre ère, ce livre me fait rêver, me questionne, m'enrichit. On a entendu parler de Tobit, père et fils. Il y a une histoire de poisson. On se souvient plus ou moins. Il y a le petit chien aussi qui fait partie de l'aventure. On se doute que ça finit bien. Peut-être que l'on sait que l'ange Raphaël qui est très présent dans le récit, puisque c'est le guide du jeune homme vers la lumière, vers la renaissance spirituelle... »

Jacqueline Kelen, pour la librairie La Procure
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