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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore un livre très instructif de H KEMPF toujours très documenté et argumenté.
mais s'il est vrai que les riches détruisent la planète il ne faudrait pas croire que les autres (les pauvres ou les entre deux) sont en reste.
C'est un peu dommage que ce livre soit un peu trop cilpabilisant pour les riches et semble déculpabiliser les moins riches.
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Quinze ans après sa parution, un réquisitoire politique et écologique, superbement argumenté, qui n'a – hélas – guère pris de rides face aux innombrables combats retardateurs conduits par tant de détenteurs du pouvoir économique.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/21/note-de-lecture-comment-les-riches-detruisent-la-planete-herve-kempf/

Ces quelques phrases introduisent « Comment les riches détruisent la planète », publié en 2007 aux éditions du Seuil. Quinze ans plus tard, elles ont hélas conservé leur triste justesse, assortie d'un changement plus drastique encore dans l'échelle de l'urgence, désormais. Les nombreuses rééditions de l'ouvrage, et donc le nombre toujours croissant de lectrices et de lecteurs, témoignent bien d'une prise de conscience de plus en plus partagée, mais la puissance de résistance de ceux qu'il faut bien, avec Hervé Kempf, désigner du vocable collectif d'oligarchie est telle que « les choses n'avancent que toujours trop lentement ». Comme à la lecture du « Printemps silencieux » à propos du désastre des pesticides, nettement plus ancien bien entendu, puisque Rachel Carson le publiait en 1962, on est encore frappé chaque semaine par le maquis serré d'obstacles, de mauvaises volontés, de fausses évidences et de lobbys déchaînés qui se mobilise sans cesse pour retarder les décisions nécessaires (les sorties fréquentes, en France, d'un Bruno Lemaire, ou la masse impressionnante de lobbyistes du carbone présents à la dernière COP, en Égypte, en fournissant quelques illustrations très contemporaines, et particulièrement rageantes désormais). le temps n'est plus, hélas, où la fameuse formule en forme de prétexte pour ne rien faire du fictif vice-président des États-unis, Raymond Becker, dans « le jour d'après » de Roland Emmerich en 2004 (« L'économie est tout aussi fragile que l'environnement ») pouvait nous faire presque sourire. Les riches détruisent la planète, et Hervé Kempf, il y a donc déjà quinze ans, l'explicitait point par point, en six chapitres d'une belle densité et 110 pages.

Indifférence des puissants, mieux protégés que toutes et tous des conséquences les plus immédiates du dérèglement écologique (Chapitre I : « La catastrophe. Et alors ? »), négligence face à la montée de la pauvreté (Chapitre II : « Crise écologique, crise sociale »), égoïsme forcené de la « secte mondiale des goinfres goulus » (Chapitre III : « Les puissants de ce monde »), démonstration de l'effet d'entraînement de l'incurie de la classe supérieure (Chapitre IV : « Comment l'oligarchie exacerbe la crise écologique »), substitution de l'autoritarisme musclé à la démocratie ordinaire face à la montée des revendications (Chapitre V : « La démocratie en danger ») : le constat dressé par Hervé Kempf, qui a hélas à peine besoin d'être actualisé malgré le temps déjà écoulé, est implacable. Et si le chapitre VI (« L'urgence et l'optimisme ») indiquait avec une certaine confiance que « L'oligarchie peut se diviser » pour espérer surmonter les blocages et les atermoiements, force est sans doute de constater en 2022 que, bien que cela soit exact, cela demeure nettement trop lent. Et que l'on ne doit plus être surpris qu'une radicalité telle celle du professeur Andreas MalmComment saboter un pipeline », 2021, dont l'on vous parlera très prochainement sur ce blog) et des mouvements écologistes les plus récents, provoquant éventuellement les cris d'orfraie des tenants des immobilismes et des « évolutions douces », soit désormais beaucoup plus d'actualité que jamais.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Bien documenté, très pertinent et qui ne fait pas de manières (mondaines)... voilà un genre d'essai que je peux apprécier. Hervé Kempf est un journaliste assez connu en France, dans les milieux dits "alternatifs". Il est l'une des rares figures françaises dans cette profession qui échappe (plus ou moins) à la désormais récurrente introduction au journalisme : "Oh vous savez, les journalistes... [insérez ici votre vilenie, probablement justifiée]".


Le sérieux de son travail, couplé à un militantisme actif, nous donne l'occasion de lire ce livre : "Comment les riches détruisent la planète". J'en profite : mesdames et messieurs les journaleux, et vous, les jeunes, qui débarquez dans vos écoles de journalisme, tout droit sortis de Sciences-Po ou l'université... on PEUT être journaliste et engagé. Pire, on le DOIT, si l'on veut être autre chose qu'un tampon entre le propriétaire-publicitaire et les articles publiés.


Mais reprenons : dans cet ouvrage assez court, on peut lire une critique acerbe et souvent très juste de notre société de consommation - notre société tout court en fait - et nos gouvernements dits "démocratiques", mais plus spécifiquement au travers du prisme de l'écologie. Cette dernière, pour Hervé Kempf, est indéniablement une écologie dite politique, de dimension universaliste. Non pas un saupoudrage législatif, tel qu'on le pratique aujourd'hui.


Pour en finir avec les idées folles et reçues de la croissance économique pérenne, du développement durable pour toutes et tous, de l'énergie nucléaire écolo et toutes les autres horreurs qui sont véhiculées par nos gouvernants et, malheureusement, celles et ceux qui leur prêtent trop d'attention. Cet essai est clair, concis, efficace et bien plus intelligent qu'un quinquennat entier de discours politiques. Ce qui, je vous l'accorde, n'est pas un défi des plus harassants.
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Si votre conscience écologique n'est pas très développée, ce petit livre écrit par un journaliste du "Monde" qui commence en se faire une spécialité du sujet (un peu comme F Nicolino) devrait vous permettre de rattraper votre retard.
D'un point de vue écologique, les grandes données mondiales (hausse des GES, fin du pétrole et de toute l'économie qu'on a bâtie sur cette énergie pas chère, etc...) sont bien résumées.
Sur la partie économique, je suis un peu moins convaincu. Certes quelques grandes familles sont au coeur du système capitaliste, mais je ne crois pas qu'elles contrôlent tant que ça le système... Y a t'il seulement un coupable? Je n'en suis pas sûr. C'est toute notre génération a cru profiter d'un système qui ne laisse aux générations futures qu'un monde avec moins de ressources et plus pollué, combien d'entre nous ont de l'épargne et la place au taux le plus fort? On le fait tous.
Comment en changer, là est effectivement la question. Comme la démocratie, le capitalisme est le moins bon des système... à l'exception de tous les autres. le problème me semble plutôt soit de sortir du libre échange actuel soit d'y jouer avec des dés non pipés (les aides à l'exportation des céréales des pays du Nord par exemple). Les problèmes sont mondiaux mais les gens réfléchissent encore largement au niveau national, on parle toujours de "garder notre rang", ce qui est détestable (les autres n'ont ils pas le droit de nous rattraper?) ou ne pas se faire bouffer, et là c'est parfaitement compréhensible...
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Petit résumé de ma part pour cet ouvrage évidemment pertinent mais de plus construit, critique, et bien renseigné. Je passe le chapitre hallucinant qui parle des super richesses que des individus sont susceptibles de gagner en une fois. Juste un chiffre: 400 millions de dollars pour quitter une entreprise, ce que gagnerait un smicard qui vivrait depuis un temps antérieur au règne de Toutankhamon. Kempf explique que pauvreté des populations et crise écologiques sont indissociables, elles s'aggravent même corrélativement. Les pays occidentaux pillent et gachent les ressources, alors que les pays pauvres en réclament à juste titre un peu plus.

Autre chose: les classes dirigeantes, engoncée dans l'idéologie capitaliste défoncée à la croissance et la consommation ne fait que s'autocélébrer encore et encore dans le faste. La conséquence? accroitre toujours la richesse,en priorité des plus riches (elle augmentent plus pour les riches que pour les classes moyennes, l'écart ne diminuant jamais) et la gaspille sans trêve.
Il faut abandonner la croissance matérielle, qui tue toujours plus la biosphère, pour une décroissance matérielle. Les plus riches qui détiennent 80% (!!!) de la richesse mondiale , alors que cette classe ne recouvre ainsi dire que 20% doivent réduire leur consommation. C'est à dire vous et moi, par sacrifice pour le bien de tous. Mais ces efforts doivent aussi être IMPOSES au classe dirigeantes aux super-riches qui eux engrangent autant de richesse que la dette extérieure des pays pauvre cumule. Ils faut leur apprendre des leçons d'équité, de partage, d'égalité. Je ne suis pas patron d'Elf, quand bien même je le serai je ne mérite pas un salaire annuel qui se chiffre en dizaine de millions d'euros.

Kempf achève son essai avec une intéressante analyse qu'il serait nécessaire de pousser un peu plus en avant:

"On ne peut exclure de la part de l'oligarchie un désir inconscient de la catastrophe, la recherche d'une apothéose de la consommation qui serait la consommation de la planète Terre elle-même, par l'épuisement, des ressources vitales, le chaos ou l'anéantissement nucléaire".

Barjavel écrivit dans une de ses magnifiques lettres qu'il s'agissait peut-être de ce fameux désir inconscient de l'homme fort, supérieur, du plus apte à survivre, de réguler l'espèce. Cette espèce à la démographie galopante qu'est l'homme.
Serait-ce au fond ce mécanisme qui c'est enclenché en occident?
Lien : http://thaliesen.over-blog.c..
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Beaucoup d'autres livres sur ce thème... mais on ne le dira jamais assez. Les inégalités sont inacceptables. entre le plus bas salaire et le plus haut salaire, c'est un facteur multiplicatif de 200.
la crise sociale et écologique ont une seule et même origine... le gaspillage et la captation des plus riches. et on nous demande un effort, trier les poubelles, ne pas gaspiller...
mais qui gaspille, si ce n'est ceux qui ont trop, ceux qui n'ont pas de problèmes de fin de mois, dilapident sans état d'âme.
que faut il pour qu'enfin il y ait une répartition équitable et parcimonieuse des richesses ?
une révolution ?
H Kempf a le mérite d'être clair, de connaitre parfaitement le sujet et de ne pas macher ses mots. espérons que le message sera enfin entendu par ceux qui portent une part de responsabilité de cette crise, il est temps d'en finir avec l'économie libérale qui profite aux plus riches...
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Un livre très intéressant, qui fait réfléchir et surtout très bien documenté. En plus, c'est court et plutôt facile à lire. Je le conseille.
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