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Critique de spleen


Dans quel monde voulons nous vivre dans vingt ans ?

Vingt ans , c'est demain et la vision que nous propose Douglas Kennedy dans son nouveau roman sorti en avant première en France fait plutôt froid dans le dos .
Ici, il n'est pas vraiment question de changement climatique, c'est le glissement de nos rapports sociaux, de nos politiques, de notre catégorisation de plus en plus intolérante aux différences .
Et cela aboutit à la scission des États Unis en deux pays irréconciliables : une théocratie , Confédération du Centre caractérisée par une reprise en main religieuse à base de valeurs chrétiennes intégristes et une démocratie , la république des 2 côtes où tout le monde est surveillé faisant penser bien sûr au roman de Georges Orwell , 1984 : Big Brother is watching you ..."

Samantha Stengel est un agent secret de la République, elle est chargée d'aller éliminer dans le territoire confédéré une femme qui est à l'origine de l'arrestation et de la mise à mort d'indics , et Sam va l'apprendre au tout début de sa mission, sa cible est en fait sa demi-soeur .
L'intrigue est assez simple , sans véritable enjeu et ne représente pas , à mon avis, l'essentiel de ce roman .

L'écrivain a beaucoup cogité sur ce que pourrait être cette sécession, visiblement marqué par le passage de Trump à la Maison Blanche .
La description de cette partie de l'Amérique est assez courte puisque son héroïne n'y fait qu'un court séjour avec quelques surprises comme la persistance de bibliothèques et de librairies .
Il est à remarquer que la culture résiste bien de chaque coté , en particulier le cinéma avec de nombreuses références de films.

Il s'étend plus sur la République unie, avec une liberté très limitée puisque chacun est muni d'une micro-puce et d'une montre connectée ne permettant pas d'écart.
Mais les rapports humains ne concernent principalement que le milieu particulier des agents secrets ce qui est tout de même limité , on connait peu la vie et l'opinion des gens ordinaires ...

Pas d'échappatoire si ce n'est d'être seul , plus aucune trace de fraternité , la confrontation entre les demi-soeurs est à ce titre caractéristique : une envie de se connaitre à travers un même père mais une réconciliation impossible entre deux camps opposés et le lecteur ne se pose pas la question de savoir où il voudrait vivre car aucun camp n'est enviable... Chacun reste seul : constat amer ...

Un futur pour notre monde qui fait frémir et même si Douglas Kennedy est francophile , sa vision reste pour moi celle d'un américain . Peut-être est-ce ma défense pour ne pas imaginer qu'un tel avenir est possible ?
Avec mes remerciements à NetGalley et aux Éditions Belfond
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