Ce moment de l'année est si précieux. Se retrouver en famille, goûter de longues conversations devant la cheminée, voir les enfants attendre leurs cadeaux...
Assise dans cet hôtel où je n'avais aucune parentèle, dans cette ville non je ne savais rien, je sombrai : "Maman, jamais plus je ne célébrerai Noël avec toi."
C'est le privilège des grandes amitiés que de pouvoir se montrer dans n'importe quel état.
Les atrocités ne se partagent pas, elles creusent la solitude humaine.
j'avais manqué mon suicide ! Aujourd'hui, j'en souris, on me dit reine du crime, mais je fus incapable de me tuer.
La douleur est un mur. On ne peut ni le franchir, ni le contourner, ni le percer ; il faut réussir à en prendre la forme, se couler dans l’acceptation et croire en l’éloignement, déchirer les photos, jeter les cadeaux, les lettres, les symboles, pleurer la nuit et hurler le matin, réussir à sentir à nouveau la douceur de la brise sur la peau, à aimer le pourpre et le rose de certains couchers de soleil.
C'est elle qui m'avait offert mes premiers Charles Dickens (...), elle qui m'avait poussée à écrire, m'avait persuadée de mes capacités en ce domaine. Sans ma mère et son acharnement à me faire inventer des histoires, je ne serais pas devenue romancière.
Je n'en suis pas fière, mais, je l'avoue, la "reine du crime", comme on me qualifie souvent, est de nature peureuse. J'aime plus que tout les cadres de vie surs et sereins, les amitiés de longue date jamais remises en question, les couples qui durent, les domestiques fidèles et les chaussures solides dont l'usage dépasse deux ou trois années. Qu'un élément trouble la routine de mon quotidien, et c'est l'anxiété qui s'abat. Il n'y a vraiment que dans l'écriture où je n'ai pas peur des ombres portées. Le suspense, les meurtres que je décris ne m'effraient pas, ils m'amusent, mon métier de romancière est un théâtre permanent, je n'arrive pas à imaginer une seule de mes histoires possibles.
La douleur est un mur. On ne peut ni le franchir, ni le contourner, ni le percer.
C'était toujours ainsi quand je commençais un roman, une addiction montait et je ne réussissais plus à m'arrêter. Je pouvais oublier de boire et oublier de me rafraîchir.
J'étais telle une opiomane prisonnière dans un songe infini. La plume courait sur le papier, assoiffée d'encre.
Les atrocités ne se partagent pas, elles creusent la solitude humaine.
Je me dis que l'amour est un voyage, qu'il faut en accepter la fin pour repartir ensuite dans un autre périple.
Il y a quelque chose de l'ordre du contrôle dans le suicide. Nous sommes le tueur à gage qui va officier sans état d'âme.