J'ai mis du temps à terminer ce bouquin, mais j'avais hâte... Non pas pour connaître la fin, de toute façon on la connaît dès le début (eh oui, la vieille elle va crever, étonnant, non?), mais parce que j'en avais marre, je me suis fait chier, pouvez pas imaginer...
Pourtant, c'est dommage, l'idée était bonne, vraiment bonne. Je pensais y trouver du sombre, du cynique mais quelque chose de drôle, une petite perle d'humour noir... Que tchi, c'est mièvre, c'est plat, les surprises ne sont même pas surprenantes, les petits mystères sont en toc, c'est parsemé de stéréotypes, les ficelles sont épaisses comme des cordes, puis surtout c'est écrit sans passion, du moins je n'en ai pas ressenti la moindre. C'est vieillot, les personnages sont vieillots, les situations sont vieillotes, et pourtant l'auteure n'a pas l'air si vieille que ça... Peut-être s'est-elle un peu trop mise dans la peau de son personnage principal?
Et tout cas, j'ai été bien déçue, mais soulagée de m'en être enfin débarrassée...
Je ne connaissais pas du tout Brigitte Kernel avant de découvrir Autobiographie d'une tueuse. Je serais sans doute restée dans l'ignorance sans un petit message de Moricettte me conseillant de lire ce roman. Et comme j'ai franchement bien aimé, je suis ravie de son conseil (je n'ai pas oublié l'autre livre dont tu m'as parlé : Comment j'ai mangé mon père, ma mère… Et retrouvé l'amour de S.G. Browne. Mais je veux avancer dans ma PAL avant d'acheter d'autres livres).
Il m'a fallu quelques pages pour me faire au style épistolaire et commencer à sourire franchement. Cette Eugénie Grandet – qui n'a rien à voir avec celle De Balzac – est une serial killeuse. Elle tue tous les presque centenaires et les gens qui l'ennuient. Et comme tout le monde l'ennuie… Eugénie Grandet préfère tuer ses proches et leur écrire que de les avoir sur le dos. Mais un jour, la machiavélique octogénaire croise la route de ceux qu'elle appelle les « Nigauds ».
J'ai trouvé ce roman drôle – enfin cyniquement drôle – et agréable à lire. Il m'a accompagné le temps d'un long trajet en voiture. J'ai bien aimé découvrir le côté attachant d'Eugénie, son côté attachant bien malgré elle !
Un roman vraiment très troublant où l'amour et la haine changent de masques, si bien que tout devient mouvant. Les mots semblent contredire les gestes et les actions. Une lecture qui bouscule les certitudes... et le lecteur !
Les heures ne se sont jamais télescopées aussi vite, mes jours n’ont depuis des lustres pas été occupés de la sorte, la retraite, non, ça ne veut plus rien dire, elle est déjà au fond de mes placards rangée comme un souvenir de vacances indigentes. Je me suis découvert des amusements qui te feront rire et des amis que tu n’aurais pas appréciés.
Le sort de l’homme est dans l’absence continue des « maintenant » et dans la fréquente insistance des « autrefois » – ce mot de la fatalité – : un inguérissable frisson de perdition s’élève de sa résonance prolongée.
CIORAN
On aime les gens pour ce qu’ils promettent d’être.
Roger-Jon Ellory : " **** le silence"