Citations sur Veritas tantam - potentiam habet ut non subverti possit (13)
Mon grand-père est mort à trente ans à la guerre de 1914-1918. Mon autre grand-père a dû mourir à peu près au même âge. Donc j'ai toujours pensé qu'être vivant c'était un privilège, et pas un dû. À partir du moment où tu penses que c'est un privilège, ça te met de bonne humeur. Si au contraire tu penses que l'existence est un dû, alors tu la juges avec l'assurance du consommateur qui discute le produit et demande remboursement.
J'ai toujours mesuré que tout n'était éternel. C'est pour cette raison que j'ai fait mille choses qui me faisaient marrer; je n'allais quand même pas m'emmerder à attendre d'être vieux pour rire...
Si notre société vit selon le principe de précaution, c'est parce qu'elle a peur de la vie.
J'ai compris très tôt qu'il ne fallait pas chercher à être aimé mais qu'il fallait chercher à vivre. Je n'ai jamais voulu être aimé, j'ai voulu vivre. Cette équation est imparable.
Avant, pour exister, il fallait avoir fait quelque chose, avoir produit quelque chose, s'être manifesté par des actes. Aujourd'hui, il suffit de trouver de quoi se plaindre...
Dans les années 1950, l’éducation que je recevais de mes parents était comme « indexée » sur celle qu’ils avaient reçu des leurs. Ils disaient par exemple: « Tu n’aurais jamais fait ça chez ton grand-père. .. ». Il y avait la transmission d’une vision du monde qui a totalement disparu.Et comme depuis 1968 on a plus éduqué les enfants…Nous on était dressés, après on a commencé à éduquer et après on a plus éduqué du tout.
En fait, tout ça se résume à une chose : quelle joie on met, ou pas, dans le fait de se savoir en vie. Le reste, ce n'est que de la tchatche.
Il n'y a pas de pensée sans langage, et à partir du moment où on n'a pas saisi la réelle valeur du langage, on ne peut saisir la réelle valeur de la pensée !
Il n'y a que des remèdes personnels pour apaiser le regard que tu vas poser sur le monde.
Je me demande d'où vient cette volonté humaine et sociale, volonté unilatérale, de ne plus se distinguer.