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sur 711 notes
Lui c'est Mc Murphy, grand type impulsif plein d'assurance et de désinvolture, tignasse rousse et rire tonitruant, grande gueule et grosses paluches, à l'aise partout et en toutes circonstances, même derrière les barreaux de l'hôpital psychiatrique où il vient d'être admis sans que l'on sache trop pourquoi...
Elle c'est Miss Ratched, l'infirmière en chef, vieille fille psychorigide et tyrannique qui dirige le service d'une main de fer, ne jure que par le sacro-saint Règlement et ne recule devant aucun traitement de choc pour maintenir l'ordre parmi ses patients.

Entre eux, comme on s'en doute, le courant passe mal. Très mal même, si l'on en croit chef Bromden, le narrateur prétendument sourd-muet (super trouvaille !) qui connait l'établissement comme sa poche pour y être enfermé depuis de très longues années et qui nous relate, façon reporter de guerre, les principaux faits d'armes des belligérants.
Super attachant, le chef Bromden, colosse au cœur tendre !
Régulièrement abruti de calmants ou soumis aux électrochocs, noyé dans la "machine à brouillard", il est comme tous les pensionnaires prisionnier d'une routine infernale, cadencée par l'odieuse Ratched, que plus personne ne songeait à remettre en question jusqu'à l'arrivée du rouquin-rebelle. Peu à peu, les consciences s'éveillent, la mutinerie s'organise et le mano à mano épique que se livraient les duellistes tourne à la véritable bataille rangée : les blouses blanches face aux camisoles.

La critique des conditions d'internement dans les asiles psychiatriques des années 50 est saisissante, et à mesure que les patients se libèrent de l'emprise néfaste de Miss Ratched, les charges contre le "Système" (cette redoutable machinerie hospitalo-carcérale qui broie les plus faibles en prétendant les soigner) se font de plus en plus virulentes.

Des personnages charismatiques, une écriture fluide et plaisante, des thématiques fortes (oppression mentale, espoir, folie, soif de liberté) et un final très réussi : il n'en fallait pas plus pour que je garde un bon souvenir de cette lecture et de ce crâneur de Mc Murphy, lui dont la seule folie fut d'être lui ("il était ce qu'il était, voilà tout [...] Comment quelqu'un peut-il arriver à cette chose inouïe : être ce qu'il est ?"). Derrière ses manières un peu rustres et son caractère impétueux se cache un homme brave et courageux, en lutte constante contre l'ordre établi, un meneur d'hommes attachant qui aime à faire sa loi (de Murphy, évidemment ;-) pardon)

Petit bémol quand même pour l'overdose des substantifs "moricauds" et "nègres", dont l'auteur use et abuse pour désigner les infirmiers ou le personnel d'entretien, et qui ont aujourd'hui quelque chose de vraiment dérangeant... Autre temps, autres mœurs.
Ce roman de l'antipsychiatrie, "qui emprunte à la vie les pulsations d'un coeur en révolte", est quant à lui intemporel !
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Je n'ai pas vu ce film, donc, la lecture de ce livre a été une totale découverte pour moi. Kesey nous amène dans un univers psychiatrique qui fait froid dans le dos. Nous apprenons à connaître McMurphy, un dur à cuire, qui a préféré l'internement à la prison. Il y a aussi Bromden, un faux sourd et muet, qui est témoin privilégié de tout ce qui se passe. Et puis, la terrifiante Ratched, une infirmière, qui dirige le service d'une main de fer. McMurphy et Ratched se livreront un combat qui ne peut que mal se terminer. Kesey dénonce donc cet univers, ou les malades ne sont pas traités, mais juste internés pour ne plus déranger. Un roman fort, qui marque, et qui restera dans ma tête longtemps. Des personnages très bien développés, aussi. Un grand livre.
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Ce livre contient des éléments racistes, les personnages noirs ont un rôle et des attitudes affreux, le narrateur Indien et McMurphy utilisent de jolis mots comme "négros", "moricauds" ou "mal blanchis".
Si vous faites abstraction de cela...
... vous avez un livre plein, puissant, des émotions en pagaille, une écriture qui peut tout se permettre, vu les personnages et leur background respectifs. Une narration riche via un des personnages reclus, indien spolié, qui se cache derrière une fausse mutité et surdité et qui voit des choses que personne ne voit, et qui a des visions du passé et des visions brumeuses très inquiétantes. Ce regard donne plein de reliefs à l'histoire qui se déroule.
Dans ce contexte de folie plus ou moins maîtrisée, de la violence d'un Système, de règles auxquelles on est forcé de jouer pour tenir... Tenir quoi, tenir à quoi...
McMurphy vient tout bouleverser.
Et que le spectacle commence.
Le film correspond assez bien au déroulé du livre.
Qui est ni plus ni moins qu'un grand livre.
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Cette grande aventure humaine nous est contée par un patient en hôpital psychiatrique, qui nous livre les secrets inavouables de ce lieu effrayant, où l'infirmière en chef règne en tyran. Très stricte sur la routine qu'elle dit instaurer pour le bien des patients, elle ne tolère aucun écart de conduite sans le sanctionner par des électrochocs ou, pire, des lobotomies qui font de ces patients des légumes. Cette façon de régler toute attitude à peine déviante tue dans l'oeuf toute envie de ne pas la contenter. Et comme elle encourage la délation, il y a bien longtemps qu'aucun rire n'a raisonné au sein du service…


Et puis arrive McMurphy, un repris de justice provocateur qui veut se faire passer pour fou dans le but d'échapper à la ferme pénitentiaire. Passé le temps de sa peine, il projette de se faire reconnaître apte à reprendre sa vie d'homme libre. Son rire raisonne donc dans les sombres couloirs de l'asile, qui dérangent l'infirmière en chef. Celle-ci est bien décidée à le mater ou à le faire partir, mais Mac en décide autrement : La politique de l'asile l'effare, il s'attache aux autres patients et cherche à comprendre pourquoi ils restent là alors qu'ils ne sont pas fous au sens clinique du terme, juste un peu inadaptés à la vie dehors. Il se met alors en tête de les rappeler à la vie ; Pourquoi ont-ils peur de rire à ses blagues inoffensives ou ne plaisantent-ils jamais ? S'il s'est mis en tête de le découvrir et d'y remédier, ce sera malheureusement à ses risques et périls…


*****

Aussi incroyable que cela puisse paraître, je ne connaissais ce grand classique de 1962 que de nom, sans jamais avoir eu envie de m'y intéresser ni savoir de quoi il parlait. Après l'avoir repéré dans un tag puis enfin lu, il me paraît impensable de passer à côté de ce petit bijou qui dénonce les méthodes de traitement psychiatriques de l'époque.


Dès le départ nous pénétrons au coeur de l'établissement grâce au récit de l'un des patients, et aussi grâce au vécu de l'auteur qui s'était lui-même porté volontaire pour un programme expérimental à base de drogues dans un hôpital psychiatrique. Mais contrairement à ce que je redoutais, si l'ambiance est parfois étrange, elle n'est jamais déprimante grâce au personnage de Mac Murphy, ni violente grâce au fait que le narrateur perçoit la plupart des choses désagréable sous le brouillard des cachets (Le premier titre du roman était d'ailleurs "La machine à brouillard"), ce qui estompe la réalité et avec elle la description de bien des choses que l'on ne peut donc que supposer… Ce clair-obscur dans les faits, et cet espoir permanent dans le désespoir ambiant, sont les deux atouts majeurs de l'auteur qui ont contribué à me faire beaucoup aimer ce roman.


Mais il y a aussi la galerie de personnages savoureux pris individuellement et, encore plus, cette émulation que nous ressentons en tant que lecteur toutes les fois que le collectif parvient à gagner du terrain sur l'individuel. Notre coeur se gonfle à chaque sourire, à chaque victoire sur la morosité et le laisser-aller, à chaque reprise en main de son destin, à chaque geste envers les autres qu'apprennent à faire les patients au contact de l'élément rebelle : le camarade McMurphy. Sous ses faux airs de chenapan se cache un vrai coeur de justicier oeuvrant pour l'intérêt général au mépris de ce qui peut arriver à sa personne… Ce qui risque de lui coûter cher. Les personnes pour qui il continue son numéro en valent-elles la peine, seront-elles dignes de ses sacrifices, ou ses efforts seront-ils vains et retomberont-ils comme un soufflé dès qu'il passera le relais… ?


Pour le découvrir, je vous conseille l'édition La Cosmopolite de chez STOCK : Car en plus d'être très lisible et agréable à tenir, elle comporte des dessins inédits des patients du service par l'auteur, disséminés au fil des pages. Quant à moi, il ne me reste plus qu'à voir le film avec Jack Nicholson, même si je redoute qu'il soit plus flippant que le livre…


Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Tout le monde -ou presque- connaît le célèbre film de Milos Forman...
... voilà le genre de postulat qui a tendance à m'agacer, même s'il est sans doute assez juste.

Cela remonte à l'époque où je vivais encore chez mes parents. Non pas une époque antédiluvienne, mais disons que ça ne date pas d'hier, d'autant plus que j'ai quitté le foyer familial relativement jeune. Bref, je regardais déjà assez peu la télé, trop occupée que j'étais à dévorer, à la moindre seconde de temps libre, fictions et essais, polars et nouvelles, théâtre et poésie...
Pourtant, j'étais attachée à certains programmes, comme le Ciné Club par exemple, qui vous donnait rendez-vous chaque vendredi en deuxième partie de soirée avec une vedette du cinéma en noir et blanc, dont était diffusé un cycle de films... J'adorais le "vieux cinéma", peuplé de beautés froides au destin tragique, d'acteurs au jeu souvent emphatiques. Mais j'aimais aussi ce que l'on considère comme des "classiques" des années 70 : les "Little Big Man", "Apocalypse Now", "Orange Mécanique", ou... "Vol au-dessus d'un nid de coucou".


Le hic, c'est que j'ai loupé pas mal de ces incontournables, sous prétexte que lorsqu'ils étaient rediffusés à la télévision, on les avait "déjà vus cent fois", selon mes parents (oui, à l'époque, c'était les parents qui décidaient du programme TV, et comme nous n'avions pas d'ordinateur pour regarder tranquillement dans notre chambre la dernière saison de "Games of Thrones" ou "Secret story" lorsque leur choix ne nous convenait pas, nous... lisions). Vous pourriez me faire remarquer, avec raison, que rien ne m'empêchait, une fois émancipée de la férule familiale, de visionner ces films en vidéo, par exemple, et vous auriez raison, mais je crois que je préférais lire, finalement !

Bon, ma parenthèse est un peu hors de propos parce que "Vol au-dessus d'un nid de coucou", je l'ai vu, une fois, il y très longtemps, et que je m'en souviens même vaguement.
A priori, je n'aurais jamais envisagé de lire le roman éponyme -je n'ai appris que très récemment que le film était inspiré d'un livre- sans la fabuleuse découverte que je fis au début de cette année en lisant "Et quelquefois j'ai comme une grande idée" de Ken Kesey. Kesey a écrit moins d'une dizaine de romans, dont deux seulement ont été traduits en français. L'un a été publié une première fois dans l'hexagone sous le titre "La machine à brouillard", puis réédité quelques années plus tard sous celui de "Vol au-dessus d'un nid de coucou"...


Le narrateur, c'est cet indien de deux mètres qui se fait passer pour sourd et muet, parce que c'est bien plus commode. On le laisse ainsi à peu près tranquille, et il peut en passant le balai -tâche à laquelle il est principalement affecté- écouter les conversations très instructives que tiennent entre eux les médecins et les infirmières. Cela fait plus de sept ans qu'il est pensionnaire de l'hôpital psychiatrique dans lequel se déroule le récit (hormis un mémorable épisode de pêche en mer), prisonnier du "système" que son esprit malade imagine régi par toutes sortes de mécanismes sophistiqués et implacables....

La belle mécanique s'enraie avec l'arrivée d'un nouveau pensionnaire : McMurphy. Un homme charismatique, un rebelle à la prestance hilare et braillarde, qui a roulé sa bosse de casinos en pénitenciers, et accumulant ce faisant de multiples connaissances dans les bordels situés sur sa route.
Avec McMurphy, c'est la révolution qui s'insinue peu à peu. Il parvient à encourager, avec sa faconde et sa ténacité, les autres pensionnaires, jusque-là passifs et craintifs, à s'exprimer, à revendiquer pour obtenir une amélioration leur quotidien.
Il leur réapprend à rire.
Le grand chef lui-même se libère peu à peu des angoisses qui occulte sa lucidité, renouant ainsi avec une fierté oubliée.

Mais tous ces changements remettent en question l'autorité de Miss Ratched, l'infirmière en chef qui régentait jusque-là les malades à la baguette, si nécessaire à coups d'électrochocs...
Un combat sans merci s'engage entre elle et McMurphy. On a beau savoir qu'il est perdu d'avance, que McMurphy -ainsi qu'il le sait sans doute lui-même-, inéluctablement, court à sa perte, il est hors de question, de plier l'échine. Sa résistance et sa rébellion face à un système inique et aliénant constituent, par l'étincelle qu'elles auront su allumer chez ses compagnons d'infortune, qui recouvrent, galvanisés par son audace, une part de leur statut d'hommes, ses plus belles victoires.
Il les paiera bien cher...

"Vol au-dessus d'un nid de coucou" est un roman très riche, qui parvient à être à la fois drôle et terrible, cauchemardesque et haut en couleurs. Il s'en dégage une incroyable énergie, une grandiloquence gouailleuse qui forme avec l'aspect par ailleurs éminemment sordide du contexte de l'intrigue une curieuse osmose, qui ne peut laisser indifférent.
Sans doute ce titre n'a-t-il pas l'amplitude et l'originalité stylistique d'un "Et quelquefois j'ai comme une grande idée", mais c'est malgré tout un excellent roman !

Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Randall McMurphy, petite frappe braillarde et remuante, choisit l'asile pour échapper à la prison. Miss Ratched dirige d'une main de fer son service psychiatrique, et sanctionne tout manquement à grand renfort de pilules et autres traitements de choc, lesquels rendent la vie quasi végétative. Entre les deux personnages s'engage une lutte qui monte crescendo dans la tragédie.

L'histoire de cette confrontation est par ailleurs narrée par un troisième personnage, Bromden, le « Grand Chef » indien qui se fait passer pour sourd et muet, et qui de ce fait en est un témoin privilégié. Il sera aussi le seul à s'échapper physiquement de l'enfer dans lequel il vit avec McMurphy et les autres malades. Il en sera certainement tout autrement de sa santé psychique...

Par ce biais Ken KESEY nous immerge donc dans un univers psychiatrique glacial et n'ayant plus rien d'humain. Les « malades » y sont simplement parqués, en aucun cas soignés ; pour beaucoup on peut même s'interroger sur la réalité de leurs problèmes de santé, certains étant d'ailleurs là à titre volontaire. Quant à l'équipe médicale, incarnée par Miss Ratched, on peut se demander si elle ne pourrait pas tout simplement être gardienne de prison, et si ce n'est pas elle qui a un problème de psychopathie.

Vol au-dessus d'un nid de coucou est un roman fort, peut-être même l'oeuvre culte de toute une génération d'américains. Il est notamment remarquable pour l'épaisseur psychologique des personnages mis en scène, et ce d'autant plus qu'il s'agissait alors du premier roman de Ken KESEY, inspirateur par ailleurs du mouvement psychédélique apparu dans le milieu des années 1960. Il sera rendu célèbre internationalement un peu plus tard, grâce à l'adaptation cinématographique de Milos Forman en 1975. Il est depuis considéré comme un classique de la littérature mondiale.
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Kesey a réussi à écrire un roman poignant qui nous fait comprendre, sous la forme de sa plume légère et facilitante, le cadre des asiles dans les années 60. Dit comme ça, on pourrait croire que c'est sombre, c'est un assemblage de pages déprimantes, et pourtant ! Certes, il y a cette dimension triste mais le tout est saupoudré agréablement de passages comiques et aventureux des plus distrayants et allégeant considérablement l'atmosphère.

Ici, les fous que l'on étiquette comme tels ne le sont pas tous, c'est plutôt l'infirmière en chef Ratched qui mériterait l'internement, tant elle est détestable et vicieuse. En parallèle à cette femme monstrueuse, aussi bien physiquement qu'intérieurement, nous découvrons des patients humains, des hommes normaux, dont les soi-disant maladies mentales sont si mineures que la question se pose de ce qu'ils font ici. Kesey leur a donné, à chacun, une dimension humaine profonde et unique, nous montrant une face positive de l'asile, qui nous fait mettre au placard tous nos aprioris.
Le narrateur, le Chef, un ancien Indien, est un personnage difficile à cerner. Kesey nous a créé un narrateur effacé, certes vivant et pensant tout de même, mais qui n'est principalement qu'un observateur muet, inactif, ce qui renverse les règles habituelles du narrateur personnage qui représente le héros du livre. Ici, le héros, c'est McMurphy, un homme parfois dérangeant, comique, un grand comédien qui désarçonne presque autant les personnages que le lecteur.

Quand nous savons que tout ce que l'auteur peigne à travers ses mots est inspiré de ce qu'il a vu de ses propres yeux, il est parfois effrayant de s'imaginer tout cela transposé dans notre réalité, de remplacer notre petit coin lecture en un asile froid où l'on écrase l'Homme volontairement, ce qui rend le roman d'autant plus réaliste et poignant.

De plus, comment peut-on passer au-dessus de ce titre intrigant, qui, de prime abord, nous semble mystérieux et qui est une belle démonstration de la plume de Kesey en plus de montrer la dualité de ton du livre.
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Retour de lecture sur "Vol au-dessus d'un nid de coucou" de Ken Kesey, publié en 1962. Ce livre a été totalement éclipsé pas son adaptation cinématographique de Milos Forman en 1975, récompensée par une pluie d'Oscars. Cela est bien dommage car si le film est très bien, le livre l'est encore plus. le début est un peu poussif quand on connaît le film, mais on est ensuite vite pris par le roman, pour finalement plonger dans cette lecture très agréable. Tout se passe dans un hôpital psychiatrique, la dénonciation de cet univers et de ses traitements n'est plus vraiment d'actualité, les choses ayant probablement bien évolué depuis les années 50/60, elle est donc à placer dans le contexte de l'époque. Mais la peinture de ce microcosme, qui est une critique de nos sociétés, dénonçant les moyens mis en oeuvre par un système pour contrôler et manipuler les masses en contrôlant leurs leaders potentiels, est quelque chose d'universel qui ne vieillit pas. A travers cette critique ce sont donc essentiellement les comportements de groupes qui sont disséqués, et la manière de les influencer. C'est également une métaphore du développement de la contre-culture des années 50 aux États-Unis, à travers une aventure humaine incarnée par des personnages tous très attachants, pour lesquels les portraits sont établis de manière particulièrement intéressante. L'essentiel tourne autour du narrateur, un vieil indien, représentant d'un peuple qui justement a été manipulé et broyé, et de la confrontation de deux personnages le leader de l'opposition au système de l'hôpital psychiatrique, le charismatique Mc Murphy et la représentante de ce système totalitaire incarnée par la froide infirmière en chef Mrs Ratched. C'est un livre magnifique, très émouvant qui est maintenant, à juste titre et malgré le film, un classique de la littérature contemporaine américaine.
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Bon ben les potosses, j'ai non seulement vu le film une demie douzaine de fois, lu enfin ce bouquin mythique, parcouru la vie et l'oeuvre de Ken Kesey (à travers Tom Wolf notamment) mais je me suis coltiné en plus la totalité des 53 critiques postées ici. Attention, je ne suis pas allé jusqu'à cliquer sur les liens proposés vers d'autres sites, pas dingue non plus !
Eh ben faut bien avouer que de tous les lecteurs qui se sont colletés à l'exercice osé de la critique d'un tel monument, un seul, je dis bien UN SEUL, et je n'hésite pas à le nommer : Gabb (page 1) a mis le doigt sur le racisme plus que marqué de ce roman.
Est-ce un choix subtil de Kesey pour signifier la part profondément sombre de McMurphy, parangon de l'Américain capitaliste, vulgaire, inculte et sans gêne ?
Est-ce la marque du racisme vivace de cette époque-là (les années 60 sont encore très proches des luttes violentes pour les Droits Civiques des Noirs)?
Est-ce la trace d'un racisme latent et pas totalement assumé de Kesey lui-même?
Allez savoir...
Il n'en reste pas moins que ce bouquin est un pied formidable et que détester Ratched est honteusement jouissif !
On a tous notre part d'ombre.
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Grand Chef nous raconte son existence au sein d'un asile, dirigée par La Chef qui impose une discipline stricte, réduisant ses pensionnaires au rang de légumes dociles. le moindre écart est sanctionné par des punitions barbares allant jusqu'aux électrochocs ou à la lobotomie pure et simple. Grand Chef se fait passer pour sourd et muet, bien que comprenant parfaitement tout ce qui se dit autour de lui.

Il assiste à l'arrivée de McMurphy, qui a choisi l'asile pour éviter la prison, véritable grain de sable dans cette mécanique bien huilée. Fort en gueule, celui-ci transgresse une à une toutes les petites règles invisibles mises en place par La Chef, qui va tout faire pour le remettre en place.

Ce livre est un véritable chef-d'oeuvre. À lire absolument !
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