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3,42

sur 516 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un terrain vague entre une décharge publique et la mer, c'est dans ce no man's land de sable et de détritus que survivent Ach le musicien, Junior le simple, Pacha et sa bande, et d'autres laissés-pour-compte, marginaux et clochards, rebus d'une société dont ils se sont définitivement détournés.
Tous ont subi la violence de la ville, excepté Junior.
Protégé par Ach, il ne connaît que la décharge et ne peut s'empêcher d'être attiré par cet univers méconnu de lui.
Aussi, entre honte, culpabilité et espoir insensé, Ach le laisse-t-il un jour partir vers la ville.

Avec un manichéisme un peu trop tranché, Yasmina Khadra propose une métaphore de nos sociétés actuelles et de nos cités, aussi venimeuses que des nids de vipères.
Le lecteur (surtout occidental) a un peu de mal à adhérer à cette vision sans détour de ville "carnassière" broyeuse d'hommes, où misère, innocence et pureté n'ont pas droit de cité.
Une fable moderne qui n'a ni la puissance, ni le réalisme sombre des précédentes oeuvres de l'auteur mais dans laquelle on retrouve tout de même sa langue imagée, cocasse et poétique et son inimitable style.
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L'histoire en 2 phrases courtes :

Sur une décharge, quelque part au bord de la Méditerranée, la vie d'un groupe d'exclus qui, malgré un extrême dénuement et une totale pauvreté, tentent tout simplement de rester « vivants ».

Résumé :

L'Olympe des Infortunes, est un terrain vague coincé entre la mer, la ville et la décharge. C'est le sommet de la misère.On ne peut tomber plus bas.
Le titre rien qu'à lui seul met en opposition cette dualité : Olympe et déchéance.Quant les Infortunes atteignent un point à peine imaginable : là où le commun des mortels n'oserait même plus s'avancer… là où les dieux sont des décharnés et des laissés pour compte…
Sur cette terre ingrate vivent des hommes et une femme qui n'ont plus rien ni personne. Ils se raccrochent les uns aux autres avec ardeur et violence, de manière désespérée, chacun à sa façon, avec ce qui lui reste de force…

Chaque personnage est décrit sans aucune méchanceté et avec beaucoup de délicatesse. C'est là que Khadra excelle. Là où tout est noir, sombre, sans espoir, il arrive avec son écriture à redonner du relief à une société à la dérive.

Il y a Ach, dit Le Borgne , qui est probablement le réel pilier de ce monde en détresse. Il est le dernier bastion de lucidité dans cette anti-chambre de la mort.Ach, est aussi le Musicien du groupe , qui le soir avec son banjo tente un peu de (se) redonner espoir. Il a pris sous son aile Junior, baptisé aussi Simplet. C'est le plus jeune du groupe, il n'a pas trente ans et est simple d'esprit. Ach est son guide et le protège contre lui-même.
Il y a Bliss et ses chiens ; Haroun , la tête brûlée du groupe, qui met sa vie en péril à tout moment ; il y a aussi Einstein, qui se prend pour le chercheur de ce petit monde à la dérive et tente ses expériences, concoctées à base de reste de médicaments, sur les animaux croisés sur la décharge ; il y a Negus, le nain, dont l'armée n'a pas voulu en raison de sa petite taille ; il y a le Pacha , qui fait régner la terreur sur cette société bancale et sa société de soulards ; Pipo, son ami et amant ; Mama , qui n'a pas d'âge et Mimosa, dont on ne sait s'il s'agit de son père, son frère, son fils ou son compagnon tant l'alcool l'a abruti, …

C'est une Cour des miracles du XXIème siècle, tout près de chez nous.Tous ces personnages recréent un microcosme de société : les décideurs, les suiveurs, les sages, les dociles, …

Comment tous ces malheureux sont –ils arrivés là ? Et que vont-ils devenir ?

Khadra nous fait découvrir ici un monde qu'on n'a pas envie de voir, dont on ne veut même pas entendre parler.

Mais derrière la décharge, le monde est-il plus serein ? Il semble que non. C'est la guerre, et la violence y est aussi présente. Pour les habitants de la décharge s'aventurer en ville est une expédition très périlleuse. Khadra dit peu de choses de ce qui se passe en ville, mais on imagine que ce monde n'est pas plus confortable ni plus rassurant.

Finalement l'Olympe des Infortunes ne représente-t-il pas la dernière forteresse ? La dernière certitude ?



Mon avis: Quand j'ai reçu ce livre je n'avais franchement aucun envie de le lire. Jamais je n'aurais acheté un tel roman (mais s'agit-il bien d'un roman ???) ;Dès les premiers mots on sent que ce sujet terrible sera traité avec beaucoup de délicatesse sans en occulter aucun aspect. Rien ne nous est épargné : la saleté, la puanteur, les soucis intestinaux, la crasse, la laideur, la peur, … mais contre toute attente il y a dans ce livre, une certaine poésie, un regard bienveillant de l'auteur sur ces déchus et miséreux…
Un sujet difficile (qui explique peut-être le silence ou le peu d'écho fait à cet ouvrage) traité avec intelligence et humanisme.
L'écriture est fluide, souple. Les personnages sont décrits avec générosité.Un livre difficile par son sujet, mais jamais totalement démoralisant.


Conclusion:Voici un autre « Khadra ». Pour compléter la connaissance que l'on a de cet auteur, et sortir un peu de ses sujets favoris (conflit au P.O) l'Olympe des Infortunes est à lire. Roman philosophique par excellence, ce livre riche offre l'occasion d'un approfondissement très intéressant par la multiplicité des thèmes qui y sont abordés. Un livre à distribuer aux Terminales pour un sujet philosophique du Baccalauréat. Ce n'est pas parce que le sujet est difficile que le livre doit être évacué

Trois bonnes raisons de lire ce livre ?

- Un livre poétique malgré un sujet difficile et rebutant.

- Découvrir un grand auteur, un autre Khadra. Ici il ne s'agit plus du conflit israélo-palestinien , thème cher à l'auteur, mais la narration d'un monde d'exclus décrit avec finesse et compassion.Khadra est un écrivain qui ne reste pas figé dans un seul genre. Il sait se renouveler avec bonheur.

- Des personnages, somme toute, fort attachants
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Un roman initiatique et une description de la vie de marginaux dans une décharge face à la mer, des rencontres avec des personnages atypiques, attachants et en même temps une réalité terrible. Poignant, touchant, une belle écriture.


Lien : http://letempsdelire.over-bl..
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L'olympe des infortunes nous emmène dans un monde à part, un terrain vague en périphérie d'une grand ville, devenu le royaume de quelques sans-abris à l'esprit libre et à l'histoire tourmentée. Peu à peu cette république des exclus nous livre ses secrets. L'olympe des infortunes se veut une fable, un conte philosophique sur la violence du monde actuel mais l'omniprésence des dialogues ôte toute profondeur aux personnages et empêche une réflexion plus globale sur les dérives de la société. Les lieux communs sont nombreux (l'argent corrompt tout, vivre en marge est une forme de liberté) et la vision de la société reste manichéenne. On ressent malgré tout une réelle tendresse de l'écrivain pour ses personnages mais cela ne suffit pas à leur donner un relief, une psychologie propre. A vrai dire, je n'ai pas bien saisi où l'auteur voulait nous emmener, quelle était la "morale" de tout cela.

Quant au style, il péche par excès : excès de sentiments, d'adjectifs, de métaphores. Tout cela manque, à mon goût, de sobriété. de plus, (sans doute pour coller à la réalité de cette communauté de "laissés-pour-compte" ) l'auteur mélange dans ce roman le registre familier et les envolées lyriques ce qui donne un style heurté comme dans cette phrase au rendu un tantinet absurde : "Lorsqu'il est question de s'offrir la tronche d'un bougre expiatoire, il se découvre aussitôt une vocation transcendante et s'y investit à fond la caisse, quitte à y laisser des plumes". le mélange des genres n'est pas des plus heureux, sans parler de la surenchère d'adjectifs. Bref, le moins que l'on puisse dire c'est que je n'ai pas accroché ni sur le fond, ni sur la forme.
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Dans ce roman, Yasmina Khadra change d'univers et nous entraîne sur un terrain vague où vivent les Horr, "des clodos qui se respectent" et qui par goût de la liberté, rejettent la société urbaine. A travers le portrait de quelques-uns d'entre eux il dessine une société qui se veut paradisiaque parce qu'elle refuse l'argent et la possession.
"L'argent est la plus vilaine des vacheries. Quand tu le sers, il te dérobe les yeux; et quand il te sert, il te confisque le coeur".

On y retrouve cependant les rapports de pouvoir, le besoin de domination des plus forts et le besoin de protection des plus faibles et cet ordre des choses n'est pas remis en question.

Le personnage principal, Ach, a pris sous sa protection Junior, un sans-abri un peu simple d'esprit, à qui il se fait fort de transmettre sa vision du monde.

La vie sur la décharge pourrait continuer de même, si un jour, un ange ? un prophète ? dieu lui-même ? ne venait rappeler à Ach, que s'il aime vraiment ce Junior, il doit lui permettre de tenter sa chance et ne pas lui imposer son propre besoin de compagnie.....

Bon, voilà ! Je vous en ai assez dit ! J'ai été très déçue par ce livre car tout au long de la lecture, je me suis demandée où Yasmina Khadra voulait en venir. Même si la vision manichéenne du monde véhiculée par Ach est en quelque sorte remise en question à la fin du livre, j'ai tout le temps eu l'impression d'une "philosophie" à bon marché, d'idées toutes faites, de critiques de notre société du niveau d'une discussion de bistrot. Même les surnoms adoptés par les protagonistes sont trop faciles !

La seule chose qui le sauve est la langue, toujours aussi belle de Yasmina Khadra :

"Une vague plus grosse que les précédentes arrive de très loin, dans un roulement mécanique spectaculaire, domine le large au point de cacher l'horizon et se met à déferler lourdement sur le rivage. On dirait une interminable muraille mouvante déterminée à raser tout sur son passage. Elle monte, monte, engrossée de fiel et de vertige. Soudain, elle se dégonfle à quelques brasses de la crique et s'affaisse lamentablement, semblable à la montagne accouchant d'une souris. Dans un ultime soubresaut d'orgueil, elle tente de se reprendre en main, happe Haroun au passage, le soulève si haut qu'il lui échappe de la crête et tombe sur les rochers. Lorsqu'elle se retire, bredouille et ridicule, le naufragé reste accroché au récif, disloqué et sonné, et ne remue plus. D'autres vagues rappliquent pour le reprendre, giclent furieusement dans les anfractuosités et ne parviennent qu'à l'éclabousser par endroits."

Si vous n'avez pas encore lu "un Khadra", ne commencez en tout cas pas avec celui-là; vous vous feriez une fausse idée de son talent et de l'importance des choses qu'il a à nous dire.
Lien : http://meslecturesintantanee..
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Malheureusement je n'ai pas réussi à finir ce livre. J'ai trouvé l'écriture trop simple et les personnages caricaturaux, presque ridicules. C'est mon premier livre de cet auteur, on m'en a conseillé d'autres, notamment L'attentat, que je commencerai une autre fois, un autre jour...
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La survie d'un petit peuple de malades, de détraqués, d'abandonnés qui, dans un terrain vague coincé entre la mer et une décharge publique ont recréé une certaine image de la société.
Bof.
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Revenir au simple, à l'humain. Depuis trop longtemps déjà, l'homme vit et construit une société dans laquelle il s'aliène. Une société d'argent, de grands buildings, de travail, de relations commerciales, de relations complexes, de conflits. Une société qui transforme, qui dérange, qui bouleverse. La machine-société arrache et écrase tout sur son passage, ceux qui ne peuvent suivre, manque de moyens, d'expériences, sont tout simplement rejetés sur le rivage, un rivage qui ne présage rien de bon. Yasmina Khadra nous propose de rentrer dans cet univers de marginaux involontaires et volontaires, fictifs (? …) et de voir la vie d'un autre oeil. Hors de toutes préoccupations d'une vie “busy”, hors de la spirale infernale – comment vit-on ? Comment aborde-t-on les jours qui passent ? Pas de RTT, de jours qu'on décompte jusqu'aux prochaines vacances, de lever à 8 heures, de métro ou vélo dans les rues bondées … Rien de tout cela, non. Mais est-on pour autant serein ? Non, l'homme reste homme. Les personnages qui gravitent dans ce microcosme : Ach, Junior, le Pacha, … tous sont des hommes, et l'homme reste un loup pour l'homme. Seulement, sans artifices, sans argent, les amitiés, les haines sont mises à nu, les corps dévoilés, la chair qui se choppe des coups de soleil … le moindre soupçon, la moindre querelle peut prendre des proportions inattendues. Ici, rien ne fait obstacle aux cris, aux pleurs, aux douleurs. Personne n'est protégé, l'étendue de sable seulement, et au loin, les profils sombres de la ville. Où est-on ? On est sait rien, Yasmina Khadra ne donne pas de nom, seulement des certitudes : on est hors du Monde, on ne doit pas partir, surtout pas y aller. Junior se questionne, remet peu à peu en question son environnement, pourquoi rester ? Comme les jeunes individus d'une tribu qui tenteraient de sortir de leur ignorance, de leur autarcie. Un Monde pourtant à Ciel ouvert, mais qui reste désespérément clos. Il n'y a pas d'espoir d'en sortir… Mais l'horizon va s'éclaircir et voir les hommes s'accomplir.

Ce que j'ai apprécié dans ce court roman, c'est qu'il n'y pas de place au pathos. Pas de place aux larmes, à la pitié geignante. Non, rien de tout cela. Seulement la réalité, peinte avec précision, mais peut-être édulcorée. Car en même temps, il manque une profondeur. L'écrivain aurait pu aller beaucoup plus loin, montrer des êtres affamés, aliénés, justement. Ici, on reste dans le poétique, dans la belle fable à légère teinte morale. Je reste clairement sur ma faim, moi. C'est ça, aussi, la société. On consomme, on consomme, on surconsomme, tant et si bien qu'on ne peut se satisfaire des choses à demi-teinte, esquissées, ébauchées. On aime le blanc ou le noir. le gris n'est plus d'actualité. Un assez beau conte – mais qui ne va pas au fond des choses. Fait de concessions et d'esquives. Dommage, vraiment, car il aurait pu blesser, frapper la société en plein coeur, la faire saigner, pleurer. La marquer tout simplement. Ce n'est qu'un roman de plus dans l'Océan immense des bons romans. Un Océan qui va bientôt déferler et dont les vagues engloutiront bien des peuples, bien des Mondes …
Lien : http://bookkingdom.wordpress..
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J'avais évoqué il y a quelques jours la sortie algérienne de ce dernier Yasmina Khadra. L'auteur de Ce que le jour doit à la nuit délaisse le côté tragique qui a caractérisé la majeure partie de son oeuvre, pour renouer avec un style plutôt philosophique et un peu pastoral de ses débuts notamment dans Houria et La fille du pont.

Bien que la lecture du style Khadra soit toujours très ...
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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Et pourtant… Dire que j'ai été déçu serait exagéré, dison que je suis plutôt resté sur ma faim… Pourtant ce bouquin me faisait déjà de l'oeil depuis plusieurs mois à la librairie. Encore une fois la quatrième de couverture n'est pas étrangère à tout ça.
(...)
On comprend donc que j'étais assez impatient de me plonger dans ce trou de verdure où ne coule, certes, pas de rivière – la mer est toute proche, dans laquelle on se baigne et se noie sous l'oeil indifférent de ses compagnons… – et où tout n'est pas qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté… Encore que ! On y découvre une certaine forme de beauté à côtoyer tous ces écorchés, et un calme surtout. Un calme stupéfiant… Un calme lassant. Car il ne se passe pratiquement rien ici! On vit sa petite vie peinard, en devisant parfois, en rêvant souvent. En se contentant d'attendre le lendemain, qui n'est pourtant pas un autre jour…

Jusqu'à ce qu'arrive Ben Adam, le fils de l'homme. Comme une cerise sur le gâteau dirons certain, une sorte de deus ex machina, qui n'a aucune autre raison d'être que de dévoiler la véritable histoire d'Ach le Borgne et de lui ouvrir les yeux – l'oeil – sur son égoïsme, son égocentrisme. de quel droit décide-t-il d'empêcher Junior de connaître la Ville ? Ville qui, ici, est la représentation sinon du mal, de l'égoïsme, de la déchéance, de la perdition : (...)
Lien : http://www.iti1801.net/blog/..
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