Peut-être qu'on ne se reverra plus. J’ignore quel type tu es, si tu te souviendras de moi ou pas. Je ne sais pas pourquoi tu te caches derrière ton ombre, ni qui tu fuis ni ce que tu pourchasses. Ce n'est pas mon problème, c'est le tien. Moi, je crois dans la bonté et dans l’amitié. C'est vrai, je me suis fait truander par pas mal d’énergumènes que j’ai nourris et hébergés, mais je ne renoncerai pas à ce que j'estime être la plus noble des vocations : être utile aux autres. Si mes obligés me rendent la pareille, tant mieux ; s'ils me mordent la main ou s'ils me font un bras d'honneur en guise de signe d'adieu, tant pis. L’essentiel est de continuer de croire dans la générosité des cœurs et de l'esprit.
Adem leva la main pour mettre fin à une discussion qui commençait à l'horripiler au plus haut degré à cause de son caractère moralisant.
⁃ Vous devriez regagner votre lingerie, monsieur.
⁃ Ne me prends pas de haut, mon gars. Si j'ai fini dans ce mouroir, c'est à cause de mon érudition. Lorsque tu développes une théorie qui n'est pas conforme à l'abêtissement en vigueur, on t’encamisole. C'est ce qui m'est arrivé. J'ai passé des mois au pavillon A. Eh oui, il y a des nations qui construisent des panthéons pour leurs génies, et d'autres qui les vouent aux gémonies.
Il parlait comme s'il récitait un texte qu'il connaissait par cœur sans en saisir le sens.
Adem pensa retourner dans sa chambre, mais il faisait si beau qu'à choisir entre un enquiquineur et l'ombre de l'arbre, il accepta les deux.
Appuyé sur une béquille, Adem sortit de l’infirmerie pour aller prendre le frais dans un bout de jardin. La journée était belle, avec un soleil colossal punaisé au milieu du ciel. L’odeur des feuillages se joignait aux pépiements des oiseaux pour apaiser les âmes. Un contingent d’hirondelles dentelait les câbles des poteaux électriques. De loin provenait le crachotement d'un autocar. Adem ferma les yeux et s'abandonna à une sorte de quiétude intérieure. Par moments, une douleur fusait ça et là à travers ses chairs, mais l'ombre de l'arbre, au pied duquel il se reposait, semblait en résorber les effets.
Un saint homme a dit : Celui qui donne plus qu’il ne reçoit gagne au change plus qu’il ne le croit.
C'est un très bon livre où l'auteur raconte la vie d'un instituteur dans les Algérie de 1968. Ou Adem a renonçant à la vie après que sa femme la quitté.Il renonce à la vie et prend la route pour se trouvait dans le sel de tout les oublies
___Non, tu ne peux pas être poète. Tu as trop de tébèbres dans les yeux, Un poète, c'enfant des lumières. Son esprit est un soleil . Il sait dire les choses qui éveillent aux éclaircies de ce monde . Or, tu es aussi déprimant qu'une faillite.
_____Ça fait du bien d'avoir quelqu'un à qui parler. tu ne penses pas ? Il m'arrive de causer seul, mais que puis-je me dire que je ne sache déjà ? On n'est rien sans les autres.
Lors qu'il mit un pas à l'extérieur du centre , Adem eut l'impression que l'air sur son visage avait soudain une fraîcheur singulière. Même le chant des oiseaux semblait avoir changé de mesure. Adem respira avec avidité les odeurs autour. Devant lui, un horizon vierge s'apprêtait à l'accueillir. Le rugissement des véhicules, qui se pourchassaient sur la chaussée, l"éveillait à l'appel des grands espaces.
La vie est ce qu'elle est et personne n'y peut rien. Il y a ceux qui boivent la calice jusqu'à la lie et ceux qui pissent dans le Graal.
Lorsque l'évidence vous met au pied du mur et que l'on s'évertue à chercher dans l'indignation de quoi se voiler la face, on ne se pose pas les bonnes questions, on triche avec soi-même.