Ce que tu peux obtenir avec tes poings tu peux l'obtenir avec ta parole. Les poings peuvent vaincre sans convaincre. les mots peuvent convaincre sans qu'il y ait de vaincus.
C'est par les livres que j'ai appris que les frontières les vraies sont celles de l'esprit.
Alors, j'avance, contre vents et marées, j'avance, parce qu'il ne faut pas céder au désespoir, parce qu'il faut savoir faire d'une épreuve une raison de la surmonter.
L'armée est, par excellence, le lieu de la domestication de l'arbitraire. La soumission constante est une forme de dépersonnalisation, une attitude qu'un esprit libre ne peut supporter.
Mais là où les dieux ont failli, le livre peut réussir puisque sa vocation consiste à mettre un peu de lumière dans la noirceur des esprits.
La vie est une belle aventure, avec ses hauts et ses bas, ses pièges et ses appâts, elle a une fin pour que notre quête du bonheur devienne la priorité des priorités. Mais aucun bonheur n’est entier s’il n’est pas partagé.
Ne s’améliore que celui qui reconnaît ses défauts, El Bahja. N’accède à la rédemption que celui qui admet ses torts.
[...] la littérature n'est rien d'autre qu'une formidable charité humaine. Qu'elle soit russe, scandinave, asiatique, africaine ou européenne, elle demeure notre miroir à tous. Le roman a pour vocation de nous soustraire à nos camisoles de citoyens exploitables et imposables, écartelés entre les impératifs du présent et les angoisses des lendemains. Il est cette porte dérobée qui donne sur le monde qui nous fait défaut, où l'on peut aller à l'air libre, sans frontières, sans passeports biométriques ni visas, avec juste une curiosité saine en bandoulière et une empathie à cultiver. Lorsque nous ouvrons un livre, nous partons quelque part nous reconstruire. Nous devenons attentifs aux autres, pleinement disposés à les découvrir, à partager leurs joies et leurs peines. Le livre est notre échappée belle. Il nous délivre de nous-mêmes. En nous racontant les autres, il nous éveille à nos propres zones d'ombre puisqu'il y a immanquablement une part de nous-mêmes en chaque personnage que nous confie l'écrivain.
[page 135]
Je reste persuadé que les vrais prophètes sur terre sont ceux qui mettent un peu de lumière dans nos quotidiens : les artistes, les athlètes, les romanciers. Sans eux, le paradis serait aussi triste qu'une île sinistrée. (p. 150)
Aucune nation ne peut s’émanciper pleinement sans avoir, au préalable, libéré la femme. La femme est une énergie saine, une lucidité salutaire.