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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Darius c'est le prénom d'un jeune adolescent d'un couple mixte , de père américain et de mère iranienne .
Darius ce n'est pas un prénom facile à porter pour cet adolescent si touchant qui souffre de dépression , de harcèlement par ses camarades .
Lorsque le père de sa mère tombe gravement malade , la famille décide de se rendre en Iran , L'Iran que Darius ne connaît absolument pas bien entendu .
Et les voilà qui arrivent dans la magnifique ville de Yazd .
Là bas , la dépression est un sujet tabou ou plutôt on fait comme si elle n'existait pas , Darius va se sentir démuni à l'arrivée en Iran et chose interpellante subira également du harcèlement.
Heureusement , il va se faire un ami …
Belle histoire d'amitié , le petit plus de cette histoire est l'évocation des merveilleuses villes d'Iran et de sa culture .
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Incontournable Janvier 2022

Ce roman pour adolescents fait parti de la collection "Young novel" de la maison Akata, et constitue à lui seul un grand pas en avant. Déjà, je dois dire qu'il y a trop peu de personnages d'origines Moyen-Orientales, Darius étant le premier que je croise pour le genre masculin. Aussi, comme je le mentionne souvent dans mes autres critiques, on aborde trop rarement la psychologie et la santé mentale de nos garçons et jeunes hommes en littérature jeunesse. C'est un drame, quand on pense au coffre à outils majeur que constitue le livre pour nos jeunes, et la formidable occasion de mieux comprendre le monde qui les entoure. Voici donc "Darius le Grand ne va pas bien", un roman sur des thèmes qui sonnent lourds, mais qui se révèle lumineux, humain et universel.

Darius Kellner a 16 ans et s'il travaille dans un magasin de thé où les connaissances en matière de thés sont questionnables, c'est pour un jour espérer un travail dans une vraie industrie du thé. Et en matière de thé, les Persans, qui constituent la moitié de ses origines familiales, s'y connaissent. Plus états-unien qu'iranien, Darius vit également avec une dépression chronique, un trait hérité de son père, qu'il qualifie d"Übermensch" ( un surhomme, concept du philosophe Friedrich Nietzsche), ce qui est en soit une sacrée ironie ( Son père est un blond aux yeux bleus). Darius semble avoir une relation complexe avec son père, dont il semble être une perpétuelle déception. Pour parfaire le tableau entourant notre protagoniste, sachez également qu'il a un prénom et une façon d'être qui en fait une cible de moqueries et de surnoms phalliques. Mais notre amateur de Star Trek et du Seigneur des anneaux va bientôt se retrouver à Yazd, en Iran. Lui et sa petite soeur Laleh ( 8 ans) vont rencontrer pour la première fois le côté perse de la famille, sous un sinistre prétexte: En effet, leur grand-père est atteint d'un cancer du cerveau. C'est néanmoins un pays magnifique, à l'architecture sublime, aux plats savoureux et à la riche culture que va découvrir l'adolescent. C'est également l'occasion de célébrer certaines fêtes importantes et de renouer avec la famille élargie. Darius, entre deux tasses de thé et les visites sur les sites de ruines préservées, va également rencontre Sorhab, un iranien de son âge, avec qui il va développer une réelle et sincère amitié.

J'ai été impressionné par la façon d'harmoniser le récit avec les éléments culturels de ce pays trop peu connu. Après avoir lu le roman "Aria" ( que je vous recommande) du département adulte, je me faisais la réflexion que j'adorerais en avoir un de ce genre pour nos ados. Alors vous n'imaginez pas le plaisir que j'ai eu de découvrir ce roman et de constater, en plus, qu'il est excellent! Les personnages partiellement ou complètement originaires du Moyen-Orient restent encore gravement sous-représentés, alors même que des gens issus de cette partie du monde sont de plus en plus présents au Québec, en France et aux États-Unis. On retrouvera dans ce roman une belle palette de farsi, la langue persanne, quoiqu'un glossaire n'aurait pas été superflus.


Il existe plusieurs axes importants dans ce roman. L'un des principaux est bien sur la famille, que ce soit la découverte d'un versant "étranger" ( dans le sens extérieur) avec la famille de Shirin, mère de Darius, ou le versant parent-enfant, surtout entre Darius et Stephen, son père. J'ai vraiment trouvé crédible les divers liens entre les personnages, où leur rapports sont relativement terre-à-terre, sans drames grandiloquents ou surenchère émotionnelle dont sont si friands les auteurs des States, habituellement. Darius et son père semblent se ressembler à un point où paradoxalement, ils semblent trop différents. Darius cultive un puissant sentiment d'infériorité face à son père, qui lui apparait comme le mâle alpha idéal éternellement insatisfait de son fils. Pourtant, à bien des égards, malgré ses paroles clairement maladroites et inappropriées, on sent que Stephen veut ce qu'il a de mieux pour son garçon. Ah les joies de la communication défaillante! C'est pourtant bien l'enjeu: le manque de dialogue sur les émotions et les impressions, un trait qui semble encore aujourd'hui plus souvent problématique chez les hommes, même si la tendance semble être à la baisse. Pas besoin de faire dans le mélodrame, c'est bien l'une des principales causes de conflits relationnels. Merci à l'auteur de s'en être tenu à cela. Également, un beau travail sur les parents, très nuancés et bien rendus, qui font parti intégrante du récit et sont très touchants.


Dans les relations, j'ai trouvé sincèrement merveilleux de voir un jeune homme cultiver une affection non-feinte pour sa petite soeur. C'est un peu le running gag en jeunesse que les relations frère-soeur où chamailleries et conflit de personnalité composent l'essence de cette relation, mais pas ici. Darius aime sa petite soeur et Laleh voit clairement son grand frère comme une figure rassurante et aimante. Sa confiance en lui transparait essentiellement dans ses gestes. C'est vraiment beau à voir. On a tendance, dans les romans, peut-être comme dans la vraie vie, à accepter les relations conflictuelles comme la norme quand aux frères et soeurs, alors qu'on encourage pas assez l'affection réciproque et la manifestations physique de cette affection. Alors en voir ici dans ce roman, c'est un pas en avant. Même chose pour tous ces gestes tendres que se partagent les personnages, les accolades, les doigts dans les cheveux, les baisers sur les joues, les têtes-contre-têtes. Pourquoi devraient-on trouver "non-viril" ce genre de gestes, pourtant si essentiels et sains?


Darius, oui, certes, il faut en parler de ce héro atypique! Atypique dans le bon sens, en passant. Darius n'a pas une forte confiance en soi, mais comme l'a remarqué le personnage de Sorhab, il a une certaine estime de soi, en ce sens où il ne cherche pas à changer qui il est. Néanmoins, il gère bien mal le manque d'acceptation autours de lui à son endroit, que ce soit son père, son grand-père, Sorhab et les canailles un brin débiles qui s'en prennent à lui à l'école. Il est terriblement auto-critique et culpabilise facilement. Il a pourtant de belles forces. En outre, je pense qu'entre les lignes, on peut deviner que Darius est réellement homosexuel, sa relation avec Sorhad naviguant d'ailleurs quelque part entre "fraterniromance" et amitié. Ce n'est pas le sujet du roman, cependant et c'est évoqué très subtilement, mais on comprend que les insultes à caractère sexuels , au début, sont probablement très humiliantes pour un gay qui n'est pas sorti de son placard. Darius nous parle abondement de ce qu'il ressent, de ce qu'il perçoit et cogite. Il nous parle aussi de son rapport à son corps, pas très positif lui non plus. C'est une grande force du roman et précisément les éléments qui manquent aux romans avec des héros masculins, selon moi.


Un élément du développement des personnages est également digne de mention: traiter la vulnérabilité ( au masculin). le concept de "masculinité toxique" est de plus en plus abordé sur la scène sociale, et en ce sens, on décrie de plus en plus la figure sans failles et dominatrice du "parfait Mâle Alpha/übermensch" ( Caucasien/Blanc systématiquement). Voir un papa parler de sa dépression et offrir une illustration de vulnérabilité est donc en soit très pertinent et grandement apprécié. Être capable de reconnaitre ses limites et accepter d'être faillible, c'est en soit une très grande force. Être capable de dire "je t'aime" et reconnaitre ses peurs, en sont d'autres. J'ai par conséquent beaucoup aimé le traitement du personnage de Stephen Kellner et ses nombreuses nuances.


Un élément marquant du monologue intérieur de Darius est l'aspect "méritoire" de sa dépression. Parmi les nombreuses infos erronées entourant la condition dépressive, on a l'idée de "cause". On pense à tort que la dépression est liée à quelque chose de contextuelle ou situationnelle, mais il s'avère que cette maladie à la fois mentale et physiologique peut très bien ne pas avoir d'autre cause qu'un dérèglement des neurotransmetteurs, ces messagers du cerveau. Darius lui-même nous explique qu'il n'y a pas de "drames" dans sa vie expliquant l'apparition de sa condition, mais que son père a le même enjeu dans sa vie, expliquant peut-être ici une certaine prédisposition génétique. Cet aspect du roman est très intéressant et va sans doute aider à mieux comprendre les enjeux de cette maladie encore si stigmatisante pour ceux et celles qui ont le malheur de la développer.


Il y a seulement deux petites choses mineures qui m'ont agacé: La première est la redondance de "serviteurs sans âmes de l'orthodoxie", non seulement parce que c"est redondant ( Synonymes, s'il-vous-plait!) , mais aussi parce que je ne la comprend pas bien. Il aurait été plaisant d'avoir un complément d'infos de la part de Darius pour nous mettre au parfum sur cette expression de son cru. Je figure que ça peut ressembler à " ces gens froids parfaitement conformistes", mais ça reste vague. La seconde est la fait que "mamou" ( la grand-mère) appelle Darius "Maman". On nous explique au début que cet emprunt potentiel à la langue français désigne communément une "mère" ou une "grand-mère", alors comment expliquer ce suffixe quand la grand-mère parle de Darius? Pour un francophone, ça porte à confusion!


Enfin, je dirais que ce roman traite de plusieurs sujets entourant le fait d'être adolescent, de se sentir différent, confus, jugés et de prendre conscience de sa personnalité propre. Il y a pleins de considérations, que ce soit quand aux rôles sociaux, à son rapport familial, aux émotions parfois envahissantes, au développement de ses rapports amicaux plus profonds que durant l'enfance, au désir d'être accepté tel que l'on est et bien sur, d'avoir un sentiment d'appartenance concrêt. J'ai souvent trouvé que les auteurs pour ados plaçaient beaucoup d'embuches autours de leurs personnages ados sans creuser plus leur intérieur, pourtant bien plus pertinent, alors ça me fait toujours plaisir quand un roman pour ados fait le contraire.


Contrairement à ce que la 4e de couverture et l'étiquette "Dépression", combinés aux thème d'intimidation, de cancer et de relation parentale complexe peuvent laisser présager, le roman n'est ni lourd ni tragique. C'est même lumineux et équilibré par bon nombre d'éléments positifs. La présence des paysages, des festivités, des séances de foot, des nombreuses ( et tordantes!) références sur les univers de Star Trek et du Seigneur des Anenaux/Le Hobbit rendent le tout accessible, souvent drôle et rempli de beauté.


S'il se passe beaucoup de choses, en soit, il n'y a pas de suspense à proprement parler. Ce n'est pas addictif en raison de l'action, mais plutôt pour le développement des relations entre les personnages. C'est étonnant comment ça se lit tout seul malgré un rythme de croisière aussi tranquille. Mais en même temps, c'est reposant.


C'est définitivement le genre de roman qui change le regard sur le monde et qui va contribuer à faire découvrir une culture qui mérite plus d'égards, même si les Iraniens ne l'ont pas facile ces temps-ci. Des romans de ce genre, il y en a peu, toute proportions gardées, dans la foison de romans destinés aux ados. Je comprend l'intérêt qu'il suscite et les prix dont il est dépositaire. C'est un roman émouvant, pertinent et porteur d'espoir.

Une suite existe: "Darius The Great deserve better" ( Darius le Grand mérite mieux), qui semble cependant ENCORE mettre un triangle amoureux de l'avant. Inévitable. Made in USA.


Bref, c'est définitivement à faire connaître!


Pou un lectorat du second cycle secondaire, 15 ans+.
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Darius est un jeune lycéen américain, à la mère iranienne et au père américain mais aux racines allemandes. Il a tout pris de sa mère, et avec son nom original et son allure il est mis à l'écart à l'école et régulièrement moqué par un groupe de jeunes de son âge. Mais le passage sur sa vie aux Etats-Unis est bref car avec sa famille, ses parents et sa petite soeur, ils vont devoir se rendre en Iran voir les parents de sa maman pour la première fois avant que le père de celle-ci ne décède d'un cancer.
Il est donc à la fois beaucoup question de relations familiales dans le récit, mais aussi d'identité et de place. Il va être également beaucoup question de la langue et des traditions iraniennes.
Darius dit n'avoir rien pris de son père à part sa dépression, une dépression clinique que le jeune homme subit déjà depuis ses 12-13 ans. Il a l'impression de décevoir son père sans cesse, de ne pas être à la hauteur de ses attentes et n'arrive pas à communiquer avec lui, il ne se sent pas proche de lui. Il regrette aussi que sa mère ne lui ai pas appris le farsi petit, contrairement à sa soeur qui le parle très bien, de ce fait il se sent exclu lorsque la famille ou les amis sont réunis et qu'ils ne parlent pas anglais. Il est parfois un peu jaloux de sa petite soeur, même s'il s'en veut de ressentir cela, car il a l'impression qu'elle est davantage aimée que lui et qu'elle a plus sa place dans sa famille. le jeune homme a de grosses difficultés à communiquer, à dire ce qu'il ressent vraiment, même avec ses plus proches. Mais en Iran il va faire la connaissance de Sohrab, un voisin de son âge qui vient régulièrement aider ses grands-parents. Ils vont rapidement bien s'entendre, Darius a l'impression qu'il ne le juge pas, qu'il n'essaie pas de le changer et qu'il le comprend même quand il ne dit rien ou l'inverse de ce qu'il pense réellement. Cette amitié très forte, plus que tout ce qu'il n'a jamais connu, va beaucoup lui apporter.
Le narrateur donne une certaine forme d'humour malgré lui dans le récit, dans sa manière d'être, de voir et de nommer les choses qui lui est vraiment propre. Il fait beaucoup d'allusions à Star Trek (passion que partage Darius avec son père) et de métaphores spatial pour décrire son quotidien, de même avec le Seigneur des anneaux. Il n'est pas toujours facile de s'attacher à lui, parfois je l'ai trouvé un peu agaçant, en même temps c'est juste qu'il est débordé par ses émotions, il ne sait pas toujours comment se comporter ni quoi dire, il a du mal à trouver sa place et c'est aussi ce qui le rend touchant. Les relations avec les membres de sa famille, même si elles sont parfois compliquées, sont très belles et sonnent tout à fait justes.
Le récit semble en tous cas posséder de nombreux aspects autobiographiques à la lecture des ajouts en fin d'ouvrage.
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This YA novel tackles a lot of important subjects in a quite light and moving way.
(... yes, I cried on more than one occasion towards the end of the book)

First of all, there is Darius' depression, the way mental illness affects his relationships with others and himself. His father suffers from it too, but he refuses to talk about it, which leads Darius to think that he's not ‘good enough' at fighting it. Darius' relationship with his father (who is not Iranian like his mother) is also one of the central topics of this novel; he's constantly trying to make him proud and constantly believing he is not managing, which results in an utter lack of self-esteem.

Darius struggles to understand who he is, he feels not at his place and is frequently mocked at school because of being different, of being the son of an immigrant. When his mother discovers that her father suffers from cancer and decides they are all going to visit her family in Iran, Darius gets a chance to discover a part of himself he is not at all in touch with (he doesn't even speak the language!). This will be a difficult journey for him, but also a cathartic one, because he will finally find a friend, Sohrab. Platonic male friendship, as the author explains afterwords, is also one of the central subjects of this book. Darius has never really had friends and is surprised and moved in finally finding someone like Sohrab, who seems to understand him like no one else.

 Overall, I found Adib Khorram's  writing  quite fluid, and very easy to read (at times even too easy, the sentences are very short and simple), but at times the many repetitions are a bit too emphatic for my taste; I also confess the continual quotes from Star Trek and the Lord of the Ring kind of irritated me a bit. But I enjoy reading it and I found Darius' character very easy to get attached to, as all the other characters. I was also very happy to learn a bit about Iran, the food, the language, and the traditions. I did not fall in love with the book as much as I had with ‘Kiss and Tell', but I still liked it enough to be impatient to read the sequel!    
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