AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le fléau, tome 2 (17)

La folie religieuse a ceci de merveilleux qu’elle peut tout expliquer. Dès lors qu’on accepte Dieu (ou Satan) comme cause première de tout ce qui survient dans le monde mortel, rien n’est plus laissé au hasard.
[…]
La folie religieuse est l’un des rares moyens infaillibles de faire face aux caprices du monde, car elle élimine totalement l’accident. Pour le véritable maniaque religieux, tout avait été prévu.
Commenter  J’apprécie          322
Fouettant l'air de ses bras, trébuchant à chaque pas, le ventre cuit par la chaleur, le cerveau rissolé par le soleil, il arriva au sommet de la longue côte. Devant lui, la route tremblotait dans l'air surchauffé. Lui, autrefois Donald Merwin Elbert, et maintenant La Poubelle, à tout jamais, lui qui découvrait la Cité légendaire, Cibola.
Depuis combien de temps marchait-il vers l'ouest ?
Combien de temps, depuis que le Kid n'était plus là ?
Dieu le savait peut-être; pas La Poubelle. Des jours et des jours. Des nuits et des nuits. Oui, il s'en souvenait de ces nuits !
Et il était là, debout, vacillant dans ses vêtements en lambeaux, contemplait Cibola étendue à ses pieds, la cité promise, la cité des rêves. La Poubelle n'était plus qu'une épave. Le poignet qu'il s'était cassé en sautant du haut de l'escalier boulonné contre le flanc du réservoir de la Cheery Oil s'était mal remis, et ce poignet était maintenant une grotesque bosse enveloppée dans une bande crasseuse qui s'effilochait peu à peu. Les os des doigts s'étaient recroquevillés, transformant cette main en une griffe de Quasimodo. Son bras gauche, du coude à l'épaule, n'était qu'une masse de tissus brûlés qui se cicatrisaient lentement. L'odeur fétide avait disparu. Le pus aussi. Mais la chair qui s'était reformée était encore toute rose, sans un poil, comme la peau d'une poupée de quatre sous. La barbe rongeait son visage grimaçant, brûlé par le soleil, couvert de croûtes — souvenir de la chute qu'il avait faite quand la roue avant de sa bicyclette avait décidé de continuer toute seule. Il portait une grosse chemise bleue tachée de sueur, un pantalon de velours côtelé maculé de taches…
Commenter  J’apprécie          193
La folie religieuse a ceci de merveilleux qu'elle peut tout expliquer. Dès lors qu'on accepte Dieu (ou Satan) comme cause première de tout ce qui survient dans le monde mortel, rien n'est plus laissé au hasard. Dès lors que l'on maîtrise des phrases incantatoires comme "et maintenant nous voyons dans la nuit" ou "les voies de Dieu sont insondables", rien n'empêche plus de jeter la logique aux orties. La folie religieuse est l'un des moyens infaillibles de faire face aux caprices du monde, car elle élimine totalement le simple accident. Pour le véritable maniaque religieux, tout avait été prévu.
Commenter  J’apprécie          70
Il avait marqué l'endroit où il avait interrompu sa lecture avec un billet de dix dollars trouvé dans la rue. Il y avait beaucoup d'argent dans les rues, des billets que le vent balayait dans les caniveaux, et il était encore surpris et amusé de voir combien de gens - dont lui - s'arrêtaient pour les ramasser. Pourquoi ? Les livres ne coûtaient plus rien à présent. Les idées ne coûtaient plus rien. Parfois cette pensée le remplissait d'enthousiasme. Parfois aussi elle l'effrayait.
Commenter  J’apprécie          60
Ça ne sert à rien de tourner en rond. On se sent inutile. Pour se sentir bien, il faut se donner un but.
Commenter  J’apprécie          60
- est-ce que tu te souviens d'une chose en particulier ? D'une chose plus importante que les autres ?
[...]
- il m'est arrivé quelque chose en 1982
[...]
- un soir, il était à peu près deux heures et quart [...] arrive une grosse Pontiac, un vieux modèle, toutes vitres baissées, une cassette jouait à fond la gomme, du Hank Williams.[...] Le type, ni jeune ni vieux, tout seul dans sa bagnole. Plutôt belle gueule [...] Cheveux foncés, bouclés. Une bouteille de vin coincée entre ses jambes. [...] J'avais l'impression de le connaître. Alors, je lui ai dit : est-ce que je vous connais ? Vous n'êtes pas de Corbett ou de Maxim ? [...]
- On dirait que je suis passé presque partout en Amérique quand j'étais petit. Mon père était dans l'armée de l'air.
[...]
- Et, tout d'un coup, j'ai compris. Et j'ai bien failli pisser dans mon froc, parce que l'homme qui était au volant de la Pontiac, en principe il était mort.[...] Tu te souviens d'un groupe de rock qui s'appelait The Doors ? Le type qui s'est arrêté cette nuit-là pour faire le plein à Arnette, c'était Jim Morrison, j'en suis sûr.

(Quand j'ai lu Le Fléau il y a 30 ans, je ne connaissais pas The Doors, dont je suis devenue une grande fan, et son chanteur, qui est un père spirituel pour moi, alors, durant cette relecture, j'ai eu un gros gros gros coup de coeur pour cet extrait. Je sais, c'est une fiction, mais ce joli clin d'œil m'a émue. Et, ce qui est marrant, c'est que quand je lisais "On dirait que je suis passé presque partout en Amérique quand j'étais petit. Mon père était dans l'armée de l'air." je me suis mise à penser à Jim Morrison, ça ressemblait à son vécu. Belle surprise.)
Commenter  J’apprécie          42
Non, je n’accepte pas ça. Et je n’accepte pas Dieu non plus.
Que la vieille femme rêve de son Dieu. Les vieilles femmes ont besoin de Dieu comme elles ont besoin de lavements et de sachets de thé. Une chose à la fois, un pied devant l’autre, et on verra ensuite.
D’abord, les emmener à Boulder. La vieille femme avait dit que l’homme noir existait vraiment, que ce n’était pas seulement un symbole psychologique. Il refusait de le croire… mais, au fond de son cœur, il le savait.
Au fond de son cœur, il croyait tout ce qu’elle avait dit. Et il avait peur. Il ne voulait pas être leur chef.
C’est toi, Nick.
Commenter  J’apprécie          40
Ils se sentaient déjà loin de chez eux, dans l'ombre de la mort.
Commenter  J’apprécie          40
Flagg sentit la terreur se couler dans les chambres secrètes de son coeur. La terreur de l'inconnu, de l'inattendu. Il avait tout prévu pourtant, même ce sot discours que Whitney avait décidé de faire sur un coup de tête. Il avait tout prévu, sauf ça. La foule - sa foule - s'ouvrait, reculait. On entendit un hurlement, très haut, très clair. Quelqu'un s'enfuit en courant. Puis un autre. Et la foule, à bout de nerfs se dispersa dans la bousculade.
Commenter  J’apprécie          30
Les autres l'attendaient.
- Je m'appelle Stu Redman, Tom.
- Oui. Stu Redman.
- Nick est ici.
- Oui, Nick est ici.
- Ralph Bretner est ici, lui aussi.
- Oui, Ralph est ici aussi.
- Nous sommes tes amis.
- Je sais.
- Nous voudrions que tu fasses quelque chose, Tom. Pour la Zone. C'est dangereux.
- Dangereux...
Le visage de Tom se troubla, comme l'ombre d'un nuage traversant lentement un champ de blé mûr.
- Il va falloir que j'aie peur? Il va falloir...
La voix de Tom s'éteignit et il soupira.
Stu se retoura vers Nick, troublé.
Nick articula silenciusement : Oui.
- C'est lui, dit Tom en poussant un profond soupir.
Un soupir qui ressemblait au bruit que fait le vent froid de novembre dans un bois de chênes dépouillés de leurs feuilles. Stu sentit un frisson au fond de sa poitrine. Ralph était pâle.
- Qui, Tom? demande doucement Stu.
- Flagg. Il s'appelle Randy Flagg. L'homme noir. Vous voulez que je...
Encore ce soupir, amer, si long.
- Comment le connais-tu, Tom?
La question n'était pas prévue dans le script.
- Les rêves... je vois sa figure dans les rêves.
Je vois sa figure dans les rêves. Mais aucun d'eux n'avait vu son visage, toujours caché.
- Tu le vois?
- Oui...
- A quoi ressemble-t-il, Tom?
Stu crut qu'il n'allait pas répondre et il se préparait à revenir au script quand Tom se remit à parler :
- Il ressemble à tous les gens qu'on voit dans la rue. Mais quand il sourit, les oiseaux tombent morts des fils de téléphone. Lorsqu'il vous regarde d'une certaine manière, votre prostate s'enflamme et vous fait mal quand vous urinez. L'herbe jaunit et meurt là où il crache. Il est toujours dehors. Il est venu d'un temps. Il ne se connaît pas lui-même. Il porte le nom d'un millier de démons. Jésus l'a transformé un jour en un troupeau de porcs. Il s'appelle Légion. Il a peur de nous. Nous sommes à l'intérieur. Il connaît la magie. Il peut appeler les loups, habiter les corneilles. Il est le roi de nulle part. Mais il a peur de nous. Il a peur de ... l'intérieur.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (3126) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le quiz Stephen King !

    Quel est le premier livre de King a avoir été publié ?

    Shining
    Dead Zone
    Carrie
    Le dôme

    10 questions
    1720 lecteurs ont répondu
    Thème : Stephen KingCréer un quiz sur ce livre

    {* *}