Running man est un livre à deux couches, et c'est ce qui fait (à mon goût) un bon roman.
La 1ère couche, c'est la traque, la chasse à l'homme grandeur nature à travers le pays. Un rythme effréné, un suspens haletant jusqu'à la dernière page. On se demande constamment quelle nouvelle idée Ben Richards va trouver pour se sortir de sa situation délicate; il est seul contre la police, qui dispose de tous les moyens (y compris les moins très fair-play ) pour le retrouver et la population est appelée à le dénoncer pour toucher une prime. A qui pourra-t-il faire confiance ?
Si on s'arrête à cette première couche, on passe déjà un bon moment. Mais l'intérêt principal est dans la 2ème couche, la société qui permet ces dérives hallucinantes.
Sachant que King a écrit ce livre dans les années 80, c'est surprenant de voir comme sa vision des choses est lucide et visionnaire…et ça fait froid dans le dos…
Le monde dans lequel Ben Richards est contraint de participer à «la grande traque » est un monde à chaîne de télé unique, qui ne diffuse que des jeux de téléréalité. La population est abrutie par la télé afin qu'elle ne révolte pas et ne soit pas au courant de ce qu'il se passe réellement. L'audience avant tout, images manipulées et truquées, tous les coups sont permis, y compris montrer des exécutions en direct, pour faire de l'audience. L'accès aux vraies informations (aux bibliothèques) est restreint aux privilégiés. La société est complètement scindée en 2 classes – les riches et les pauvres….Un tableau très noir mais tellement crédible…
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