Un grand nombre de femmes s'intéressaient à Saumarez, peut-être parce qu'il ne les ménageait pas. Si vous frappez un poney sur le nez dès l'instant où vous faites connaissance, il se peut qu'il ne vous aime pas, mais par la suite il suivra tous vos mouvements avec intérêt.
Si l’on omet, bien entendu, les chutes de cheval, aucune catastrophe n’est plus facile à engendrer qu’un mariage civil. La cérémonie ne coûte pas cinquante shillings, […] après quoi, l’officier de l’état civil passe le buvard sur les noms, et, la plume entre les dents, proclame d’un air sinistre: « Maintenant, vous êtes mari et femme. » Sur ce, le couple sort dans la rue, avec le sentiment qu’il y a, quelque part dans la procédure, une monstrueuse irrégularité.
Si dans ta profession tu cherches les honneurs,
Jeune homme, il faut bannir les femmes de ton cœur.
[…] et une voix lasse qui parvint à dire, faiblement:
« où est mon mari? »
Je ne veux pas jeter le moindre discrédit sur la moralité des « Shikarris », mais il est établi que quatre hommes sursautèrent comme si on leur avait tiré dessus. Trois d’entre eux étaient mariés. Peut être tremblaient ils à l’idée que leur épouse avait pu débarquer d’Angleterre à leur insu. Le quatrième prétendu avoir cédé à une impulsion soudaine.
À mesure qu'approchait la saison chaude, et Saumarez ne se déclarant pas, les femmes disaient qu'on pouvait lire, dans les yeux des jeunes filles, l'embarras qu'elles éprouvaient : elles semblaient tendues, angoissées et irritables. Les hommes sont absolument aveugles dans ce domaine, à moins qu'ils ne soient d'une nature plus féminines que masculine, auquel cas ce qu'ils disent ou pensent n'a aucune importance.