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EAN : 9782070363544
244 pages
Gallimard (16/03/1973)
3.7/5   94 notes
Résumé :
Harvay Cheyne est un jeune héritier arrogant qui tombe à la mer alors qu'il effectue une croisière en compagnie de ses riches parents. Les marins-pêcheurs du Sommes-ici lui sauvent la vie et le ramènent à bord de leur navire.. Harvey doit se rendre à l'évidence : sa richesse ne lui sera d'aucune aide pour convaincre le capitaine de le ramener à ses parents. Le seul moyen pour lui de les retrouver est d'accepter le travail que lui propose le capitaine, Disko Troop. A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Sur le paquebot qui l'emporte vers l'Europe pour y parfaire son éducation, le jeune américain Harvey Cheyne ne s'est pas fait que des amis. C'est surtout son insolence qui choque les autres passagers et c'est d'ailleurs pour le punir que l'un d'entre eux lui offre un cigare. Malade mais trop fier pour le montrer, l'adolescent se réfugie sur le pont où il est emporté par une vague. Il doit la vie sauve à un pêcheur de morues qui le fait monter sur le We're here, une goélette commandée par Disko Troop, capitaine sévère mais juste et excellent pêcheur. Habitué à donner des ordres et à se faire obéir, Harvey exige qu'on le ramène à New-York et assure que son père, le multimillionnaire Harvey Cheyne, premier du nom, sera prêt à dédommager l'équipage. Mais Disko Troop n'est pas prêt à gâcher une campagne de pêche pour un freluquet qui raconte des sornettes. Il commence par lui balancer son poing dans la figure pour lui remettre les idées en place puis lui propose de travailler à bord pour mériter sa pitance. C'est ainsi que, malgré lui, Harvey devient mousse sur le We're here, sous l'aile bienveillante de Dan, le fils du capitaine, trop heureux d'avoir trouvé un camarade pour partager ses tâches et ses jeux.


Comment transformer un adolescent désoeuvré, prétentieux et capricieux en un jeune homme travailleur, humble et obéissant? En l'embarquant sur un bateau de pêche bien sûr! Là, parmi des hommes fiers et rudes, il va apprendre la vraie vie, les vraies valeurs plus sûrement que dans n'importe quel établissement scolaire, aussi prestigieux soit-il. le jeune Harvey, choyé à l'excès par sa mère, habitué au luxe et à l'argent facile va être initié à la pêche et à la navigation mais aussi à la camaraderie, à la solidarité, à l'amitié.
Roman d'initiation, Capitaines courageux est aussi un hommage aux pêcheurs qui affrontaient tous les dangers pour gagner de quoi vivre. On y apprend beaucoup sur les techniques de pêche, la navigation et la vie à bord. Aux joies de trouver les bancs les plus poissonneux, succèdent les jours de grand péril quand la mer se déchaîne et les moments où la brume envahit tout et qu'il faut s'occuper pour ne pas sombrer dans l'ennui. Alors les marins chantent des chansons de marins et racontent des histoires de marins. D'abord réticent, Harvey s'intègre très vite -privilège de la jeunesse- à cet équipage hétéroclite dont il se fait une nouvelle famille. A coup de taloches quand il le mérite, il apprend à obéir d'abord, puis à pêcher, ramer, vider et saler le poisson. Il s'initie aux noeuds marins, aux traditions, aux superstitions, aux rivalités entre équipages.
Une histoire sympathique dans la lignée des romans de Jules VERNE et qui a le charme des grands récits d'aventures qu'on peut lire à l'adolescence. Désuet mais attachant.
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Sous titré « une histoire du banc de terre-neuve », ce roman ne rivalise pas avec ceux d'un Roger Vercel pour qui voudrait tout savoir de la pêche au large mais le parcours initiatique de Harvey Cheyne plongé à l'insu de son plein gré dans ce monde de marins est une belle histoire d'amitié, une merveilleuse parabole sur l'éducation et, dans les deniers chapitres, une rencontre émouvante entre Harvey devenu adulte et son père qui n'avait jamais pris le temps de s'intéresser à sa famille.

Rudyard Kipling nous offre ici une oeuvre différente de ses contes indiens mais tout aussi mémorable.

Un grand classique à lire et relire pour s'oxygéner les poumons et s'aérer l'esprit.
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"Ici le patron se fâcha et dit de gros mots. On suspendit immédiatement la pêche pour lui répondre, et il lui fallut entendre pas mal de choses curieuses à propos de son bateau et de son prochain port d'attache. On lui demanda s'il était assuré ; et où il avait volé son ancre, parce que, disait-on, elle appartenait au Carrie Pitman ; on appela son bateau une marie-salope, et on l'accusa de décharger de la tripaille pour effaroucher le poisson ; on lui offrit de le remorquer et de l'amener contre remboursement à sa femme…"

C'est que ça chambre ferme, sur le banc de Terre-Neuve où se retrouvent les bateaux de pêche !
Se hélant d'un navire à l'autre, se retrouvant à nombre de doris sur le même coin pour des pêches gigantesques, se connaissant et se reconnaissant, les marins ne sont jamais en reste pour une blague ou un bon tour à faire.

Loin, très loin de ce monde, le jeune Harvey Cheyne est l'enfant d'un magnat du rail en ces années 1890. À 14 ans, c'est un infect petit prétentieux au teint pâle et aux caprices nombreux.

Alors qu'il traverse l'Atlantique avec sa mère et pour avoir voulu faire le malin, il passe par-dessus bord un soir. Il est recueilli par un marin et ramené à bord de la We're Here, une goélette américaine qui file vers le banc de Terre-Neuve et ses morues.
Son capitaine, Disko Troop, croit que l'enfant est un faible d'esprit quand il exige d'être ramené à Boston et garantit une forte récompense. le moussaillon de circonstance devra patienter le temps de la campagne de pêche avant de retrouver la terre ferme.

Le monde d'Harvey Cheyne et celui des marins se télescopent dans une de ces aventures que Kipling prend un plaisir évident à nous raconter.

L'auteur croque ses personnages en quelques lignes, il décrit le bateau et ses doris, le vent gonflant les voiles ou poussant vers eux une brume inquiétante.

Il explique en détail tous les aspects de la vie à bord, de la pêche avec les doris s'élançant de la We're Here pour aller sur les hauts-fonds, et de cette goélette affrontant les éléments et croisant de gros paquebots comme celui d'Harvey.
Son jeune héros va y découvrir le travail de mousse sous la houlette de tous les membres d'équipage, et se faire un ami pour la vie en Dan Troop, mousse lui-même et fils du capitaine.

J'ai sorti mes bottes et mon ciré, et suivi avec plaisir le quotidien d'Harvey, qui évolue forcément au contact de ces hommes-rudes-mais-bons, roman d'apprentissage oblige.

C'est une lecture très vivante et agréable, de quoi se revigorer sous les embruns avec ce gamin et les marins-pêcheurs dont il partage les aventures !
Seul bémol, le rythme tombe avec le retour sur la terre ferme et une fin qui tire en longueur.
Peut-être que Rudyard Kipling a eu un peu de mal à laisser ce petit monde de la We're Here repartir sans lui sur le banc de Terre-Neuve…
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Au siècle dernier, quand j'étais une simple écolière à l'école primaire, notre livre de lecture du CM a clairement influencé mes gouts livresques. En effet, des extraits de livres incrémentaient ce livre, comme des romans de Jules Vernes, de Walter Scott, Hector Malot et bien d'autres.
Rudyard Kipling était aussi de la partie avec capitaines Courageux. Je ne me rappelais pas le titre, mais dernièrement, en feuilletant le titre précité, j'ai compris qu'il s'agissait de « Capitaines courageux ».
Je me suis lancée assez rapidement dans la lecture de ce livre et j'ai été surprise de constater que je me rappelais relativement bien l'histoire de Harvey Cheyne.
Harvey, pourri gâté jusqu'à la moelle et ayant un paternel rempli aux as va faire une chute du paquebot sur lequel il voyage en compagnie de sa mère.
Sa chute n'aura eu aucun témoin, mais il aura la chance d'être recueilli par un patron pêcheur en route vers Terre-Neuve.
Harvey n'aura pas d'autre choix que de s'adapter au fonctionnement de l'équipage car malgré toute la fortune de son père, le capitaine de ce bateau n'a absolument aucune intention de changer ses plans professionnels. Ce changement radical dans sa vie va permettre au jeune adolescent de se révéler et de devenir un homme, un vrai.
Une histoire qui fleure bon les embruns, les algues et le poisson. Certains termes sont très techniques, mais j'ai été contente de connaitre enfin la fin de cette histoire que j'ai lu pour la première fois il y a si longtemps…

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Harvey est un adolescent arrogant qui n'a connu que la richesse et peu de contrainte. En voyage sur paquebot dans l'Atlantique nord avec sa mère, il passe par-dessus bord et est repêché par un Terre-Neuvas de la goélette Sommes-ici.

Le patron le croit fou et affabulateur alors qu'Harvey lui demande le ramener sans tarder à New-York où son père le dédommagera de sa peine. Un refus lui est opposé et un coup de poing donné, il doit se plier aux exigences de la pêche à la morue jusqu'à la fin de la saison. Il sera mousse avec le fils du patron.

Initiation à la vie rude des hommes de la mer, Terre-Neuvas de surcroît, il devra s'adapter et finira par être fier d'être un marin à part entière.

Pour apprécier totalement cette histoire, il faut s'intéresser avant tout à la marine à voile de la fin du 19ème siècle et avoir quelques connaissances des pratiques de pêche sur les Bancs de Terre-Neuve car le roman se développe surtout autour de ça, Harvey devant tout assimiler pendant ces mois de campagne.

Il y a évidemment plein de bons sentiments mais en faisant l'impasse sur le côté « morale de l'histoire » c'est un joli roman d'aventures qui décrit parfaitement la vie des pêcheurs de morue.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
CHALLENGE RIQUIQUIS 2020
CHALLENGE SOLIDAIRE 2020
CHALLENGE XIXè SIECLE 2020
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il parla de la confiance qui ne l’avait jamais abandonné, même quand il se trouvait suspendu à l’âpre bord du désespoir, la confiance qui vient de la connaissance qu’on a des hommes et des choses. Il s'étendit, comme s'il se parlait à lui-même, sur le courage et la ressource vraiment extraordinaires qu'en tout temps il avait trouvés en soi. Le fait était d'une évidence telle dans l'esprit de l'homme qu'il ne changeait même pas d'accent. Il décrivit comment il avait enfoncé ses ennemis ou leur avait pardonné exactement comme ils l’avaient enfoncé ou lui avaient pardonné en ces jours d'insouciance; comment il avait supplié, cajole, intimidé villes, compagnies, syndicats, tout cela pour leur propre bien; s'était traîné autour, à travers, sous montagnes et ravins, tirant après lui un chemin de fer de pacotille, et, pour finir, comment il s'était assis pendant que les communautés les plus diverses s'amusaient à mettre en lambeaux les derniers fragments de son caractère.

L'histoire tint Harvey presque hors d'haleine, la tête un peu relevée de côté, les yeux fixés sur le visage de son père, tandis que le crépuscule s'accentuait et que le bout rouge du cigare éclairait les joues creusées de sillons et les lourds sourcils. Il lui semblait voir une locomotive en train de faire rage à travers la campagne dans l'obscurîté — un mille entre chaque lueur dardée par la porte du fourneau qu’on ouvre ; mais cette locomotive avait le don de la la parole, et ses mots secouaient et réveillaient l'enfant jusqu'en la racine de l'âme. A la fin, Cheyne lança au loin le bout de cigare, et tous deux restèrent assis dans l'obscurité, au-dessus de l'eau qui, en bas, lapait comme une langue.

« Je n’ai jamais encore raconté cela à personne », dit le père.
Harvey poussa un soupir.
« C'est certainement la plus grande chose qui fut jamais ! dit-il.

Voilà ce que j'ai eu. J’en arrive maintenant à ce que je n'ai pas eu. Cela ne vous dira pas grand-chose, mais je ne veux pourtant pas que vous arriviez à mon âge avant d'avoir compris. Je sais manier les hommes, cela va de soi, et je ne suis pas un imbécile pour tout ce qui concerne mes propres affaires, mais... mais... je ne peux pas rivaliser avec l'homme qui a appris ! J'ai ramasse par-ci, par-là le long de la route, mais j’imagine que cela transpire de toute ma personne.

— Je ne m'en suis jamais aperçu, dit le fils avec indignation.

Vous vous en apercevrez, Harvey. Vous verrez... à peine serez-vous sorti du collège.
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Harvey, comme un certain nombre de jeunes gens fort à plaindre, n'avait de sa vie reçu un ordre direct, jamais, du moins, sans qu'il s'accompagnât de commentaires interminables et parfois larmoyants sur les bienfaits de l'obéissance et le bienfondé de la requête. Mrs. Cheyne vivait dans la terreur de rendre son fils neurasthénique, ce qui explique peut-être pourquoi elle était elle-même constamment au bord de la dépression nerveuse.
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La porte du fumoir exposée au vent venait de rester ouverte au brouillard de l’Atlantique Nord, tandis que le grand paquebot roulait et tanguait, en sifflant pour avertir la flottille de pêche.

« Ce petit Cheyne, c’est la peste du bord, » dit, en fermant la porte d’un coup de poing, un homme en pardessus velu et frisé. « On n’en a nul besoin ici. Il est par trop impertinent. »

Un Allemand à cheveux blancs avança la main pour prendre un sandwich et grommela entre ses dents :

« C’est une esbèce que che gonnais. L’Amérique en est bleine de tout bareils. Che fous tis que vous tefriez gomprendre les bouts de corde gratis tans fotre tarif. »

– Peuh ! Il n’est pas mauvais au fond. Il est plutôt à plaindre qu’autre chose, dit d’une voix traînante un habitant de New-York, lequel gisait étendu de tout son long sur les coussins, au-dessous de la claire-voie humide. On l’a toujours traîné de tous côtés, d’hôtel en hôtel, depuis sa sortie de nourrice. Je causais avec sa mère ce matin. C’est une femme charmante, mais qui n’a aucune prétention à le diriger. Il va en Europe achever son éducation.

– Éducation qui n’est pas encore commencée (c’était un habitant de Philadelphie pelotonné dans un coin). Ce gamin a deux cents dollars d’argent de poche par mois, m’a-t-il dit. Et il n’a pas seize ans.

– Les gemins de ver, son bère, n’est-ce bas ? dit l’Allemand.

– Oui. Cela et les mines, et le bois de charpente, et les bateaux. Bâti une résidence à San Diego, le vieux ; une autre à Los Angeles ; possède une demi-douzaine de chemins de fer, la moitié des coupes sur le versant du Pacifique, et laisse sa femme dépenser l’argent, continua l’habitant de Philadelphie d’un ton languissant. L’Ouest ne lui convient pas, dit-elle. Elle se traîne un peu de côté et d’autre avec le gamin et ses nerfs, cherchant à découvrir ce qui pourra l’amuser, lui, j’imagine. Floride, Adirondacks, Lakewood, Hot Springs, New-York, et on recommence. Il ne vaut guère mieux pour le moment qu’un chasseur d’hôtel de second ordre. Quand il en aura fini de l’Europe, ce sera un saint objet d’horreur.
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Harvey s'en alla en chancelant sur les ponts humides jusqu'à la lisse la plus proche. Il se sentait très malheureux ; mais il vit le steward du pont en train d'amarrer des chaises ensemble, et, comme il s'était vanté devant cet homme de n'avoir jamais le mal de mer, son orgueil le fit aller tout au bout du pont, passé le salon des secondes, à l'arrière, lequel se terminait en dos de tortue. Le pont était désert, et il se traîna tout à l'extrémité, près du mât de pavillon. Là, il se plia en deux dans tout l'abandon de l'agonie, car le Wheelingstogie se joignait à la houle et à la vibration de l'hélice pour lui arracher l'âme. Il lui sembla que sa tête enflait ; des étincelles lui dansèrent devant les yeux ; son corps lui parut diminuer de poids, pendant que ses talons flottaient au gré du vent. Il perdit connaissance sous l'effet du mal de mer, et un coup de roulis le souleva par-dessus la lisse jusque sur le rebord uni du dos de tortue. Alors une grosse vague mélancolique et grise sortit du brouillard en se balançant, prit pour ainsi dire Harvey sous le bras, et l'entraîna au loin dans la direction du vent. La grande bleue se referma sur lui, et il s'en alla tranquillement dormir...
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Ce fut l'expérience d'un monde qui n'était plus la terre et, pour la première fois depuis un mois, Harvey rêva de planchers d'eau mobiles et fumants tout autour du doris, de lignes qui s'égaraient dans rien et de l'atmosphère du dessus qui se fondait avec la mer du dessous à dix pieds de ses yeux tendus.
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