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Citations sur La Marquise d'O... (5)

La marquise, qui sentait de nouveau la lumière du jour disparaître, fit asseoir la sage-femme devant elle, et, tremblant de tous ses membres, elle posa la tête sur sa poitrine. Elle demanda d'une voix brisée quelles étaient les voies suivies par la nature et s'il était possible de concevoir à son insu. (...) La sage-femme répliqua qu'en dehors de la Sainte Vierge, cela n'était encore arrivé à nulle femme au monde.
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.. Au pied des Alpes, à Locarno, en Italie septentrionale, se trouvait un vieux château appartenant à un marquis et dont on voit maintenant les ruines et les décombres quand on vient du Saint-Gothard : château aux vastes et hautes pièces, dans l'une desquelles une vieille femme malade, qui s'était présentée en mendiant, fut un jour recueillie par la maîtresse de maison et couchée, par pitié, sur de la paille qu'on y avait répandue pour elle. Le marquis, qui revenait de la chasse, entra par hasard dans cette pièce où il avait coutume de déposer ses fusils, et ordonna impatiemment à la femme de se lever du coin dans lequel elle était couchée et de s'en aller derrière le poêle. En se levant, la femme glissa avec sa béquille sur le sol et se blessa dangereusement aux reins ; de sorte que, si elle se releva pourtant avec une peine indicible et traversa de biais la pièce, ainsi qu'il lui était prescrit, ce fut pour s'affaisser en gémissant et soupirant derrière le poêle et mourir.

Plusieurs années plus tard, alors que, par suite de la guerre et de la mauvaise récolte, le marquis était dans de graves embarras d'argent, descendit chez lui un chevalier florentin qui voulait lui acheter le château pour la beauté du site. Le marquis, qui tenait beaucoup à ce marché, chargea sa femme de loger l'étranger dans ladite pièce, restée inoccupée et qui était fort joliment et richement installée. Mais quelle ne fut pas la stupéfaction du couple lorsque, au milieu de la nuit, le chevalier descendit les trouver, pâle et égaré, jurant ses grands dieux qu'il y avait des revenants dans la pièce, que quelque chose, qui avait échappé à ses regards, s'était relevé dans le coin de la chambre, avec un bruit de paille foulée, avait lentement traversé de biais la chambre, à pas distincts et chancelants, et s'était affaissé en gémissant et soupirant derrière le poêle. ... [...]
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[...] ... Sur un signe de l'Empereur, la trompette du héraut sonna pour le combat, et les deux chevaliers, épée et bouclier aux mains, s'attaquèrent. Du premier coup, le seigneur Friedrich blessa le comte : de la pointe de son épée pourtant assez courte, il le toucha entre le bras et la main, aux charnières de l'armure. Le comte qui, dans l'émoi de ce coup, avait bondi en arrière et examinait la blessure, découvrit que, malgré l'abondance du sang qui coulait, la peau n'était que superficiellement entamée. Aussi, devant les murmures des chevaliers placés sur la rampe du château qui trouvaient choquante son attitude, il passa de nouveau à l'attaque et reprit le combat en homme qui a retrouvé ses forces dans leur plénitude. Dès lors, on vit ondoyer la lutte entre les deux combattants, pareils à deux vents de tempête qui s'affrontent, à deux nuages d'orage qui, dardant la foudre l'un sur l'autre, s'abordent et, sans se mêler, sous le fracas répété du tonnerre, s'amoncellent en roulant l'un autour de l'autre. Le seigneur Friedrich était là, épée et bouclier en avant, fixé au sol, comme s'il voulait y prendre racine. Jusqu'aux éperons, jusqu'aux chevilles et aux mollets, il enfonçait dans cette terre débarrassée de ses pavés, qu'on avait à dessein ameublie, écartant de sa poitrine et de sa tête les coups insidieux du comte qui, petit et agile, attaquait pour ainsi dire de tous les côtés à la fois. ... [...]
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Qu'il ne lui fût point apparu comme un démon si, lors de sa première apparition devant elle, elle n'avait cru voir un ange.
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Le gouverneur, qui s'était rendu lui-même à la maison de poste et demandait de plus amples détails sur cette fin malheureuse, apprit en outre que, sur le champ de bataille, au moment où il avait reçu la balle, il s'était écrié : « Julietta ! cette balle te venge ! » Et, sur ces mots, ses lèvres s'étaient fermées pour toujours.
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